Ce week end a Salamina c’est la fête du cheval. Exposition équine, spectacles, vente d’artisanat locale, concert. David travaille de 8h a 00h pour pas gagner grand chose. Donc je reste avec Angela et la petite. On se balade, on se repose, on discute de la vie. De son accouchement, des injustices de ce monde dirigé par des pourris. De musique, de films. De la Colombie, de la France, de l’équateur et bien d’autres. On rigole bien ensemble. On se fait à manger aussi. Samedi matin j’ai fait des crêpes, et le midi des pâtes carbonara. Avec les moyens du bord. Plutôt réussies. Et dimanche midi, on a été mangées dehors toutes les trois, la flemme de faire à manger. Ca a mis un peu de temps pour être servies mais ça valait le coup : petit velouté de poisson, poisson frit, frijoles, riz, platano et salade. Et jugo de tomate del arbol. On est ressorties de la , pleines comme des bariques. Je pouvais quasi plus marcher moi. Et tu penses bien que pour le gouter, on a été se faire une petite tranche de brownie. Et un peu de carrot cake : délicieux. Mais comme on avait monté la côté avant, bah ça compte pas vraiment, si ?


On a été voir un peu le spectacle. Des mecs montent les chevaux, et défilent sous le coliseo. Les chevaux ont l’air de danser. Ils sont très beaux, mais ce spectacle me dérange un peu. Les caballos n’ont pas l’air d’apprécier du tout. Ils paraissent stressés, et plusieurs se débattent de l’emprise de leur « maitre ». On ne restera pas très longtemps. Angela m’explique que le samedi, c’est jour de marché. Les gens viennent acheter, vendre et se saouler aussi. Il y a pleins de mecs bourrés dans la rue. Et Angela elle aime pas trop ça.
Je regarde quelques films. The Darjeling Limited. Du Wes Anderson tout craché. Avec de belles images. Parfaitement symétriques et parfaitement réfléchies. Chaque image est comme une photo. Ca se passe en Inde, encore un film où je voyage. L’histoire de trois frères un peu paumés qui recherchent leur Moman et un peu eux mêmes aussi. Ils sont plutôt drôles les trois. Une fraterie avec tous ses défauts.
Ca me fascine que quasiment tous les films que j’ai téléchargé avant de partir parlent de voyage. Sans m’en rendre compte.
Et Caramel. Un beau film sur des femmes du Liban. Toutes différentes. Toutes avec des problèmes de femmes : une qui aime les femmes dans un pays où c’est pas très bien vu, une qui n’est plus vraiment vierge et qui va se marier, une qui est l’amante d’un homme marié, une plus âgée qui s’occupe tellement de sa soeur qu’elle n’a plus de temps pour elle et pour l’amour; et une qui ne veut pas vieillir.
Après chaque film, c’est étrange je suis toujours un peu bouleversée. Je suis comme ailleurs. Je me plonge pendant une heure et demi dans la vie de personnes d’un autre pays. Et après quand il faut que je revienne dans la réalité, ça prend toujours un peu de temps. Je flotte entre les deux mondes. Mes pensées sont floues. Je pense à ma famille, aux amis, à la suite du voyage.
Ce matin, lundi, je décolle assez tôt pour tenter de rejoindre Manizales en stop. C’est a deux heures d’ici. David m’accompagne jusqu’a l’endroit le plus simple pour faire du stop. Dernier au revoir. Merci pour tout. Y’a pas beaucoup de passage ce matin. Et le peu de caisse qui passent font semblant de ne pas me voir. Ou ce sont des jeeps payantes. Au bout d’une heure, mon sac sur le dos, je commence un peu à désespérer. Et puis; le mec de la station service d’en face me fait un signe. C’est un ami de David. Si je vais bien a Manizales ? Euh oui. Un ami à lui y va justement. Il est avec sa copine. Je monte à l’arrière. Putain, merci les gars. Les deux heures se passent bien. Je fais connaissance avec Julian et Sandy. Elle , elle est psychiatre. J’en profites pour poser des questions.Le système ressemble un peu à la France. Elle traite surtout des patients bipolaires. Ce qu’il y a le plus a Antioquia. Elle bosse à Medellin. Elle traite seulement les patients en crise, surtout des adultes, mais quelques enfants parfois aussi. Et quand la crise est fini, ils rentrent chez eux avec des traitements. Et ont un suivi tous les mois. Intéressant. La route est jolie. On passe un petit village typique. Ils s’arretent pour acheter des especes de gateaux. De loin, on dirait que ce sont des biscottes grillées. Mais en fait c’est tout mou, et ca a le gout de réglisse. J’ai pas trop bien compris ce que c’était. Pas mauvais.
On s’approche de Manizales, et on peut voir la ville entière d’où l’on est. C’est joli.
On arrive à MAnizales. Julian me dépose devant un hotel dans le quartier Cable. Je rentre, la chambre en dortoir est a 23 000, il y a une cuisine et le wifi. Banco. Aujourd’hui de toute façon, j’ai pas envie de la jouer sociable. Il y a des jours comme ça où j’ai envie de me retrouver vraiment toute seule, sans faire d’effort de communication avec qui que ce soit. Mon côté européenne sans doute. Je file m’acheter à manger. Je tournerai très longtemps avant de trouver un supermarché. Une bonne heure de marche plus tard, je rebrousserai chemin avec mes victuailles. Et m’arrêterai manger dans un comedor vite fait. Ce sera un des pires repas que j’ai mangé. Les pâtes étaient pas terribles, la salade et le jugo non plus. Première fois que ça m’arrive. Haha. Je rentrerai vers 13h30, prendrai une douche et geekerai toute la journée. Ouais. Pas sociable pour un sou. Demain je file pour Santa Rosa de Cabal j’ai trouvé des couchsurfers la bas. J’ai remarqué que quand j’arrive dans une ville sans connaitre personne, je le vis pas hyper bien. Ici, à Manizales, ca ma fait la même impression qu’à Riohacha. La ville me plait pas plus que ça, et j’ai pas envie de l’arpenter. Etrange. Parce que j’aime bien être seule en voyage, mais quand personne ne m’attend dans une ville je ne profite pas de la même manière. Haha. Magnon et ses contradictions.
Bref ce soir pâtes au thon. Le chien se régale des restes.
Samedi 27, dimanche 28 et lundi 29 juin 2015