Ce matin, je me réveille la tête dans le cul, le cul dans le brouillard. Ca sent la journée sans. On se prépare tranquille. On achète quelques pains pour le petit dej. Et on va a la boutique de Winston à 7h. Comme prévu, on part pas du tout à l’heure. Il y a un autre type avec nous, Ralf. On l’appellera Daniel. Parce que d’après Ophé et Yo, il y a toujours un Daniel dans le groupe. Comprenez un boulet, un lourdeau, le mec qui fabrique des Tour Eiffel en allumettes quoi. Winston nous fait croire que c’est un copain à lui et qu’il va juste participer pour l’essence. Sauf qu’il baragouine trois mots en espagnol. Pas dupe pour un sou, je demande au type combien il a payé : 40 dollars. Ok, Winston, tu veux jouer au con, on va jouer. J’vous explique, hier Winston nous a dit que s’il y avait d’autres personnes avec nous sur le bateau, le prix global resterait le même et donc chacun paierai moins cher. J’attendrai la fin pour négocier. Winston fera la gueule. Rien à foutre. On paiera 10 dollars de moins. Toujours ça de pris.
On finit quand même par grimper dans le bateau. On fait quelques mètres, et on change pour un plus petit. Une sorte de barque à moteur bleue. C’est choupi. Le temps est toujours couvert. On met les gaz aux larges. Daniel nous fait des blagues de lourd. C’est gênant. Il fait le malin avec son porte-clé crapeau et son bandana de pirates. Attend de voir la houle copain.


On ricane à se prendre de l’eau dans la gueule. Et ô joie, on voit une première baleine. Elle est sublime, elle fait des sauts. C’est un spectacle magique. Malheureusement il ne dure pas longtemps et on n’a pas nos appareils. On dirait des chasseurs. On guette le moindre souffle de baleines au loin. Et dès qu’on en aperçoit un, on fonce en direction. Alors là, c’est cadeau. On est trempés comme des soupes, ça fait mal au cul, mais on est contents. Fait pas chaud, mais on arrive dans un coin où il y a plus de baleines. Elles sont trois, dont une maman et son bébé. Malheureusement pas de saut. Mais, les voir évoluer dans l’eau, c’est génial.
Au loin, on aperçoit un banc de dauphins qui sautent de joie. Ils montent haut les loulous. On est émus et contents.
Et puis on se pose la, pour pêcher un peu. Avec juste du fil et un hameçon. J’ai une première touche, mais le poisson au bout est tellement puissant que je n’arrive pas à remonter la prise. Le fil me cisaille les doigts, et Winston ne m’aide pas. Le mec n’en a rien à péter. Finalement, celui qui conduisait le bateau prend la relève. Mais le poisson s’est barré avec l’appât et l’hameçon. Parait il que c’était peut être bien une murène. Bah. Je déteste les murènes. Ca me fait flipper sa mère.
Ca fait ça à tout le monde. Yo perd deux hameçons dans l’eau comme ça. C’est qu’on va lui revenir cher au Winston. Haha.
Et puis, le mal de mer, présent depuis un petit moment se fait plus fort. Je sens que je vais gerber. Pas louper. Je nous fait deux trois beaux vomis dans les profondeur. Pendant que notre Daniel national pisse dans un bidon en même temps. Le spectacle est magnifique. On est tous morts de rire. Première fois que je me marre en vomissant. J’vous le conseille. Les poissons ont dus se régaler, et moi j’me sens mieux. Mais Winston insiste pour qu’on arrête la pêche. Je lui dis que je me sens bien et qu’il n’y a pas de souci, mais il persiste. Je crois que ça le saoulait cette histoire.
On va un peu plus loin avec le bateau. Et il nous propose de faire du snorkling. Il y a pas un brin de soleil, du vent, on se les caille. On hesite un peu. Et puis Yo se lance, et va dans l’eau. Il nous dit que c’est cool. Avec Ophé, on se met en maillot et on plonge aussi. Pendant que Daniel essaie de contrôler son mal de mer. Il est blanc comme un cachet. Fait moins le malin Jack Sparrow. L’eau est finalement bonne. Et il a effectivement pleins de poissons. Comme je suis une fille plutôt maline, je n’ai pas pris mes lentilles et je ne vois quasiment rien, car l’eau est quand même profonde. Je distingue quand même quelques jaunes, quelques bleus et autres petits poissons. On remonte sur le bateau assez rapidement. Moi avec l’élégance d’un cachalot qui s’échoue sur une plage. Grand moment.
On rentre sur Puerto Lopez en quemandant un peu d’essence en chemin. J’ai bien cru qu’ils allaient nous faire le coup de la panne. Manquait plus que ça.
Sur la terre ferme, on se prépare un petit ceviche avec Winston et un pote à lui. Le pote découpe le poisson blanc en petits cubes. Je m’occupe des citrons verts, des oignons, des poivrons et des tomates. Tata aux fourneaux ça rigole plus. Yo et Ophé immortalisent le moment. Ca change des pizzas Sodebo.
C’est prête en une vingtaine de minutes, le temps que le poisson cuise dans le jus de citron et le sel. On accompagne ça de chips de bananes plantain. Un délice. quelques fruits. On dit au revoir à Winston. Et on file prendre le bus pour aller à Manta.
On est claquasse. Dans le bus, on est sur la Ruta del Sol, les paysages sont chouettes, mais on dort la moitié du temps. 3h30 plus tard on est à Manta. On veut trouver un hotel pas loin du terminal de bus car demain les loustiques ont leur avion super tôt. La ville est moche et ne nous plait pas d’emblée. On fait le tour des hôtels a proximité : tous nous demande 20 dollars par tête. Euh non, merci. On retourne au terminal décidé à nous casser d’ici ce soir. Malheureusement pas de bus tout de suite et ça nous ferait arriver en pleine nuit à Quito. On sait plus quoi faire. Je me tâte à continuer jusqu’à Canoa. Mais j’me tâte trop longtemps et il n’y a plus de bus. La grosse loose. Un long moment plus tard, Ophé et Yo décident finalement de rester dormir ici et moi je me dis que je vais prendre le bus de 21h pour Quito. On demande à la meuf de l’hôtel si ya pas moyen que je me douche dans leur chambre. Non. Si j’monte c’est 10 dollars. Mais quelle ville de merde !! Par contre elle m’autorise à attendre dans le hall avec mes sacs. Bonne âme. Je discute un peu avec elle. Elle est sympa finalement.
Le temps passe assez vite en fait. On va manger un bout pour pas très cher et c’est bon. On retourne à l’hotel jouer au Yam et aux cartes. Et puis c’est déjà l’heure d’y aller. Je grimpe dans le bus, et j’ai la place la plus pourrie. Tout devant. Pas la place de mettre mes jambes. Je passerai la nuit à essayer de trouver une position confortable. Arrivée à Quito-Quitumbé à 5h du mat’. J’me fais un campement de fortune par terre et je redors une bonne heure et demi. Vis ma vie de clocharde.
Du lundi 24 aout au mardi 25 aout 2015.
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