lundi 21 septembre 2015

Mardi après midi : jour des enfants.

Ce matin, on est retournés aux champs pour planter du mais et du yuca. C’est bizarre parce qu’il y avait moins de soleil, mais moi j’ai trouvé ça plus difficile qu’hier. Mais l’ambiance est toujours sympa. Le mais c’est pas très compliqué à planter : tu fais un trou pas trop profond, n’importe où, et tu mets trois graines dedans. Tu recouvres un peu. Terminé bonsoir. On a fini la matinée assez tôt a cause de la chaleur. Ce qui m’a permis de faire des crêpes pour les petits. Ca n’a pas été une tache facile j’annonce. Déjà au début, j’me rends compte que j’ai pas de sucre, pas d’oeufs. Ok. Mais par chance, les anglais me filent un oeuf. Et je vais demander du sucre chez la voisine. Et là j’veux les faire cuire. Problème : la poêle est un peu en bout de course, et les crêpes accrochent. Impossible d’en sortir une correcte. Je tente le coup avec une casserole, ça marche a peu près pour deux crêpes. Et ça accroche de nouveau. Et en vrai, c’est super galère. Je retente ma chance chez la voisine : elle a une petite poêle qui me parait bien. J’essaye, banco. Du coup, je refais un saladier de crêpes. Impec, il y en assez pour tout le monde cet après midi. 
J’mange pas vraiment, je fais une sieste, je bouquine. Et il est déjà 4h. L’heure à laquelle les enfants doivent arriver. On file avec le chocolat fondu, les crêpes et le sucre sous le terrain couvert avec les copains et Deyson, Wilmen, Jerry et Alexander. Pas un gamin des autres villes au rendez vous. C’est pas grave, ça fera plus de crêpes pour nous. 



Deyson, mon amour.



On essaie d’organiser un jeu de chat et souris avec les petits. Le principe est simple. Je serai le chat et chaque fois que je touche une souris, elle doit s’arrêter et attendre que ses copines souris la délivrent. Simple comme bonjour, non ? Mais les enfants n’ont pas compris. Les tout petits ne s’arrêtent pas et les autres ne pensent pas à délivrer les prisonniers. Mais les petits se marrent quand je leur courre après. C’est déjà ça. Leur temps de concentration est extrêmement minime en plus. Donc on joue à ça une quinzaine de minutes, et ils ont tous envie de grimper sur les poteaux de but. On les aide, ils font les petits singes. Ils s’amusent. Et puis, au loin, on voit trois des enfants que je connais dejà : Willy, Lisy et Jennifer je crois. On retente le coup du chat et de la souris. Là, c’est pire. Quand j’en touche un, ils s’arrêtent tous et font une chaine humaine. Bon, ok j’abandonne. On entame une partie de Jacadi a dit. Ca fonctionne pas mal. Bien que les gamins continuent de suivre ce qu’on dit quand on ne dit pas jacadi a dit . Bref. On joue un peu au foot, au basket, au jeu de la bombe. 




Je leur donne quelques feuilles pour dessiner un peu. Ca les calme un  peu, eux qu étaient tant excités. On fabrique des avions et des cocotes en papier. Ils ont l’air contents. 



Juste Jennifer qui a l’air malheureuse, je l’avais déjà remarqué la dernière fois. Je reste un peu avec elle, elle veut faire un cahier d’écriture. Elle doit avoir 8 ans, sinon plus. Elle peine encore a écrire correctement les mots suivant les sons qu’ils font. Elle confond les « t » avec les « p », les « s » avec les « c », les « a » et les « o ». Elle me fait de la peine cette petite. Je ne sais pas et ne saurai jamais ce qu’elle a vécu pour devenir comme ça, avec ses yeux si tristes. La dernière fois avec les filles, les enfants devaient dessiner des choses qu’ils aimaient ou leur faisait plaisir ou qui les touchaient. Et elle a dessiné une tombe de bébé. On se sait pas pourquoi, elle ne nous a pas expliqué. Elle me touche cette gamine. Je lui offrirai le cahier d’écriture, je n’avais que ça. 

Il est vite 17h30. Le soleil commence à se coucher. Je sors les crêpes. Les enfants se régalent. Comme d’hab avec la bouffe, ils se transforment un peu en bêtes sauvages, mais on arrive à les canaliser. Et puis c’est l’heure de se dire au revoir. Le bilan est mitigé. On a passé un bon moment, les enfants aussi je pense. Mais j’ai pas réussi à mettre en place de vraies activités de groupe. Avec une règle, un but. J’ai encore des progrès à faire. Mais je perds pas espoir. J’espère que ce n’était pas le dernier moment comme ça. 





On mange vite fait ce soir, on traine pas trop, on est tous crevés. 



Mardi 15 septembre 2015

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