lundi 21 septembre 2015

Un jour a Uchcuculin

Aujourd’hui, c’est un jour sans photos, mais un jour particulièrement heureux. Ce matin, j’me suis certes levée avec la tête dans le cul certes. Mais ça n’a pas empêché ma journée d’être illuminée. 
J’vous fais pas languir plus longtemps. Ce matin, un couple d’anglais sont arrivés vers 9h : Mickaela et Ben. Avec Katarina en plus, c’est à se demander si je suis bien en Equateur ou au pays de boeuf boulli. Surtout que les deux loustics, bah ils parlent pas espagnol. Et moi et mon anglais des bacs à sable, on galère un peu. Mais je sens qu’ils ont des bonnes vibes, c’est bien le plus important. Katarina fait l’interprète. C’est son boulot en Angleterre, ça lui fait un peu de pratique. 

On attend qu’ils s’installent tranquillement en discutant avec Rami et en jouant avec Deyson. Et on file tous ensemble la fleur au fusil dans un des champs pas loin de la maison. Le soleil tape comme une brute épaisse et il n’y a pas un pet de vent. On va être bien. Le champ est en plein cagnard. On se fabrique des chapeaux avec des feuilles. Nickel Miguel. Avec Mickaela on plante des Yuca, pendant que Ben et Katarina plantent des piquets qui vont servir pour les plans de frijoles. Alors Jamy, comment on plante des Yuca ? Ziouum. C’est super simple Fred, tu fais des trous dans la terre avec un baton pointu, et tu enfonces ton bâton de Yuca dedans. Les oeillets vers le haut. Un peu à l’horizontal. Tu remets un peu de terre dessus. Et basta. Pas besoin d’arroser. Juste à attendre quelques mois que ça pousse. Une fois ramassés, t’en replante d’autres.  Oui, mais Jamy, et les frijoles, comment ça marche ? Super facile. Tu fais un petit trou , pas très profond, près des tuteurs que tu as planté plutôt. Tu mets 7 haricots dans le trou. Pas plus, pas moins. Tu recouvres d’une poignée de terre. Et pof, ça fait des chocapics. A chaque fois que je sème des haricots, j’ai l’impression d’être Jack et de pouvoir aller chourer des trucs en or aux Ogres. On fait ça pendant quelques heures. Assez longtemps, pour le grand Ben se sente mal et soit a deux doigts de l’insolation. 

On rentre à la maison. On mange un bout, on se repose dans les hamacs. Je fabrique un porte monnaie avec une brique de lait : un franc succès. Je lance ma marque bientôt. Je tente une nouvelle sorte de bracelets. La vie paisible quoi. 

Et puis avec Katarina, on file a Tena cet aprèm. Pour aller acheter du chocolat. Ca fait quelques jours qu’on en rêve. Dans le bus, on rencontre Alex, un péruvien qui vit en Argentine. Super bonne onde, super sympa. On lui raconte qu’on va essayer de récolter du matos pour faire des activités avec les enfants. Et lui, il nous dit qu’il fait la même chose au marché avec la bouffe. Haaaan .. intéressant. Vous pensez bien que ça me donne des idées. 

On fait nos petites courses. On va dans une librairie pour demander un peu de matos pour les gamins: ils nous offrent une dizaine de cahier de dessin quasi neuf. Merci mille fois. On file au marché. Je demande aux vendeurs s’ils ont des choses qu’ils vont jeter bientôt pour me les donner. Chacun me donne un truc : des bananes, des légumes, des mandarines. Même ceux qui n’ont rien m’offrent un petit truc symbolique. Je suis super touchée. Même ici, en Equateur, où les gens ont pas un rond, les gens sont prêts a t’aider de toutes les manières. Alors qu’en France, on galère encore à faire que les grands supermarchés arrêtent de jeter les invendus pour les donner à ceux qui ont en besoin, ici c’es hyper simple. Et pour ça je dis MERCI LA VIE. Et de retour en France, je compte bien poursuivre ce que je fais ici. Ca va bouger dans le chaumières, j’te l’dis moi. 

On rentre tranquillement, heureuse de ce que le monde a à nous offrir. On s’entend vraiment bien a Katarina. On a la même manière de voir le monde. On se marre des même trucs. Et on peut parler de tout, sans qu’une juge l’autre. C’est vraiment cool. J’ai vraiment trouver une amie ici je pense. 

Arriver à la maison, les petits sont là. On joue avec eux. On dessine avec eux. On discute. On ricane. On se fait à manger. On fait nos brouillons pour nos futures peintures sur les murs. On se fait une fondue au chocolat. On parle anglais-français-espagnol. On joue aux cartes. La vie à Uchcuculin quoi. 

Les copains vont se coucher. Et avec Katarina, on reste dans le salon à parler de pleins de trucs : de la Syrie, de la crise des réfugiés, de ces connards de fachos qui d’un coup se sentent préoccupés par les SDF de notre pays, de films, de musique, de BD. On se projette et on se dit qu’on se ferait bien un tour de France ensemble pour essayer de changer les choses, la manière de voir des gens, découvrir le pays et ce qu’il a offrir. Bref, on rêve ensemble à un monde meilleur. Et c’est cool. 


Lundi 14 septembre 2015

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