jeudi 15 octobre 2015

Une journée parfaitement parfaite.

Aujourd'hui, je prévoyais d'aller au Parc del Cajas. Pour pas changer. J'ai réussie a me lever, a peu près à l'heure voulue. Je marche de la maison jusqu'à l'endroit où je dois prendre le bus : je passe le rond point, le parc, l'église. Et pof, le bus n°7 m'attend déja. Haha. Trop synchro. J'arrive au terminal. J'fais la queue devant la guitoune (ndrl : mot non utilisé depuis janvier 1974, à Vesoule.) où il y a inscrit Guyaquil-El cajas. Et quand vient mon tour, le mec me dit que "Non, le bus ne s'arrête pas au parc." Alors pourquoi c'est écrit là en GROS ?!
Un vieux monsieur m'indique qu'au portail 4, je dois demander au bus Oriental, eux devraient m'emmener. Oui, j'en donne des détails aujourd'hui .. ça pose un problème à quelqu'un ? Haha. J'attend donc là, de l'autre côté de la barrière. Une bonne demi-heure. Je sais que si je pars après 10heures pour le parc, ça fait trop tard. Pas d'bus à l'horizon, j'tente de voir directement avec le chauffeur de bus de l'autre entreprise qui refuse aussi. Je décide donc de monter dans le bus pour Sigsig. Ouais, j'suis une ouf moi.

J'demande à mon voisin à combien de temps c'est ? Deux heures. Ah oui, quand même. Vamos alors. Un type est en train de faire un quizz sur l'Equateur je crois et fais gagner des pierres et des chapelets. Julien Lepers et ses encyclopédies sur les lombrics n'ont qu'à bien se tenir. Le trajet passe rapidement. Les paysages sont superbes. Ces montagnes de différents verts, ces petites maisons colorées sur leurs flancs, les rivières qui coulent au milieu. J'aime assez. On passe notamment deux villages pleins de charme : Chordeleg et Gualaceo. J'hésite à m'arrêter, mais j'ai envie d'aller à Sigsig.

J'arrive finalement. Il est midi, je décide d'aller manger. Je fais un petit tour de la ville, me laisse aller où mon instinct m'emmène. Il y a pleins de femmes avec de la paille à la main. Ouais parce qu'ici, le panama c'est un peu le gagne pain de toutes les femmes de plus de 60 ans. Et elles les tissent à la main, avec une dextérité incroyable.

Bref, je trouve un petit boui-boui pour manger. J'me régale pas mais ça passe. J'ai de plus en plus de mal à manger la bouffe locale d'ailleurs, va savoir pourquoi. J'espère que ça va m'passer une fois au Pérou, sinon on n'est pas dans la merde. Pendant mon repas, à la télé, passe une émission américaine de haute-voltige : 3 mecs partent sur les pas du Yéti en Alaska. Je ricane 5 minutes, et bizarrement j'me prends dedans. J'ai envie de savoir si ils vont finalement le voir ce connard de Big Foot qui jette des troncs sur les gens (sisisi !) .. mais la patronne change de chaine et nous met les dessins animés ! Roo l'autre hé!







Je quitte le resto, un peu barbouillée. Et vais me poser sur un banc, dans le parc en face du resto. J'enregistre un message sur whatssap (pour les plus anciens, c'est comme le minitel) et deux petites filles me regardent en riant. Je vois qu'elles essaient de s'approcher pour savoir quelle langue je peux bien parler. Je leur dis en souriant que c'est du français. Elles font les gros yeux et explosent de rire. Elles viennent donc plus près et on commence à discuter. Bérénice et Monica. 10 et 11 ans. Elles me posent des milliards de questions et moi aussi en retour. Sur l'école, les garçons, leur famille. Monica me dit qu'elle a 15 frères et soeurs. Ha oui c'est pas mal déjà. Mais c'est une famille recomposée. J'apprend qu'il y a deux types d'uniformes : celui de tous les jours et celui pour faire du sport. Je comprends enfin pourquoi certaines petites filles sont en jupettes et d'autres en jogging. Ca dépend du jour. On rigole bien. Monica est espiègle et très drôle. Bérénice est un peu plus sage et timide. Elles me demandent "On est copines maintenant?". Adorable. Bien sûr, les filles. On passera une heure, sur le banc, à se raconter nos vies. Et puis, elles me demandent l'heure. 15h. Aouch, elles filent à une vitesse incroyable. Un bisou, elles s'éloignent et me se retournent pour me faire un signe de main. Ciao les filles. Merci pour ce beau moment.




Et puis, mon estomac s'est remis du combo Chorizo-patates-riz, et je vais faire un tour un peu plus haut dans la ville. Les montagnes sont toujours belles, j'vous re saoûle pas avec ça, z'avez compris.
Et j'aperçois trois enfants jouant dans une benne, où ils ont emménagés une balançoire.

Et une vieille dame en train de tisser. Je m'approche et lui demande si je peux la regarder. Elle accepte. Je lui pose pleins de questions. Elle fait ça à la vitesse de la lumière. J'arrive pas à comprendre. Elle me propose d'essayer. Bah oui, pourquoi pas. Je comprends à peu près le principe, mais le fait à ma sauce un. Du coup, c'est pas du tout serré et bah ça a pas de gueule. Au bout d'une heure, j'me débrouille un peu mieux, mais niveau rapidité, j'repasserai. Du coup, Dolores, me propose de rester ici et de me trouver un mari et d'apprendre à tisser. Parce qu'à 25 ans toute seule, c'est un peu louche dans le coin. Son gendre s'y met aussi, et alpague à son fils de 13 ans "Hey, regarde, elle cherche un petit ami, ça t'dit?". Putain mais ça pourrait être mon fils, arrêtez vos conneries. Angel me répète plusieurs fois que si je reviens ici, ils m'accueilleront avec plaisir. Ca me touche. Les petits sont aussi adorables. Je passe vraiment un beau moment. Je demanderai à Dolores si je peux la prendre en photo, elle refusera. J'peux comprendre. Je respecte son choix et on continue de discuter.


Je finirai par les laisser là, devant prendre mon bus pour pas arriver trop tard à Cuenca. Il fait toujours soleil, et j'me sens heureuse. Cette journée et ces rencontres me rappellent pourquoi je suis là et ça fait du bien.

Je rentre sans problèmes et de nuit à la maison d'Andres. Crevée. Il me dit que ce soir, on a une soirée chez des amis et qu'ils ont prévu de la bouffe pour moi : j'peux pas refuser.

Bières, match Equateur-Argentine, barbecue délicieux, purée de patates. On a gagné 2-0 en Argentine, chose qui n'est jamais arrivé. On a fêté ça dignement.. ou pas. Bien trop de mélanges, bonne ambiance, des chorés en veux-tu en voilà, une Rachou increvable, et un énorme trou noir à partir de 3heures du matin. Ca faisait longtemps. Le lendemain a été un putain de Chuchaki de la mort qui tue. On est 4 à être restés chez le pote, on était tous un peu crevés et encore saouls de la veille, on a été mangé ensemble au marché. Un moment d'anthologie. On a rit mais rit. Et fais du toboggan aussi. Et dormi dans l'herbe. Et un peu sur le sol de la maison avec le chien aussi.

Bref un bon jeudi-vendredi comme on les aime. Rachel de La Rochelle a fait honneur à la France. Haha. Ou pas.

Jeudi 8 octobre et vendredi 9 octobre 2015



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