mardi 12 avril 2016

Maribor, rencontres entre pluie et soleil.

Ce matin, je me réveille difficilement. Il fait gris. Je petit-déjeune tranquillement avec Ronja. On discute de sa compétition de musique de demain.
Je me lave, fais mon sac et me rends compte que dehors il pleut.

Mon premier jour de pluie du voyage.

Je dessine une petite maison du bonheur avec fenêtre en coeur et porte arc-en-ciel, soleil et étoiles sur le mur des couchsurfers. Quitte cette maison géniale et décide d'aller manger à la gostilna d'hier, des fois que la pluie se deciderait à s'arrêter. J'enfile mon k-way, sexy à souhait. J'arrive trempée.

Aujourd'hui au menu, cordon bleu maison avec sa purée. OMG. Une tuerie monumentale. Avec la salade de départ, ça fait beaucoup pour mon petit estomac, mais je ne peux pas me résigner à en laisser une miette. En plus, il y a une petite sauce aux champignons.

Et je suis littéralement fan de champignons.

C'est donc le ventre plein et ravie de m'être régalée que je quitte Ptuj.

Mes envies de stop se sont dissipées avec la pluie battante, ce sera le bus. Direction Maribor.

J'arrive là bas, un peu fatiguée et j'ai froid. Je prends un café pour me réchauffer. Appelle Milica, ma couchsurfeuse, pas de réponse. Tanpis, je pars à la recherche d'un hôtel pas cher.

Sous la pluie et avec mes gros sacs, j'arpente donc la ville. Je trouve un premier hôtel, trop cher pour moi. J'en tente un autre plus loin, encore plus cher. Ca fait une heure que je tourne dans la ville, mon dos commence à me faire souffrir.

Ok. Je fais une pause, me connecte à internet pour trouver d'autres endroits. Et là, miracle, un message de Milica. Ce coquin de destin. Elle me donne rendez-vous à 19h30. Perfect, heureusement que ces hôtels étaient trop cher pour moi. Ma bonne étoile, probablement.

Je décide donc d'aller me poser dans un café cosy. J'en ai remarqué un tout à l'heure. J'y file. L'endroit est chaleureux. Ils ont toute une séléction de thé et un gâteau au chocolat délicieusement délicieux. J'en profite pour geeker, appeler la famille et l'amoureux. Ca me regonfle à bloc. Je passerai plus de trois heures dans la chaleur enveloppante de cet endroit si singulier.

Je repars sous la pluie et rejoins Milica et Alex son coloc. Direction, leur appart. Accueil chaleureux, ils ont l'air adorables. Milica vient de Serbie et Alex de Biélorussie. Ils sont ici pour faire du volontariat, pendant 6 mois,  dans un centre de playground pour les gamins assez incroyable et vraiment intéressant. Ca me donne des idées.

A peine arrivés à l'appart, Milica me fait un thé et Alex me propose de resortir pour aller boire un coup avec pleins de gens. Qui parlent tous anglais ? Génial. Banco.

On part donc sous la pluie dans un bar super sympa. On commande une bière et on fait les présentations. On est une dizaine venant chacun de pays différents : République Tchèque, Roumanie, Macédoine, Slovaquie, Inde, Kosovo, Finlande, Slovénie. C'est assez incroyable. Tout le monde parle anglais avec son propre accent. J'ai un peu de mal a comprendre l'accent indien, mais on y arrive quand meme. On parle tous ensemble de tout et de rien. On se marre. Je me dispute gentilment avec le mec du Kosovo qui ne comprend pas comment - je synthétise un - je ne me fais pas violer à chaque couchsurfing ou à chaque fois qu'une voiture me prend en stop. Parce que bon, je serai moche encore, il dit pas , mais là, il capte pas. J'essaie de lui expliquer, que , heureusement tous les mecs ne sont pas des porcs qui ne pensent qu'à sauter les filles, encore moins contre leur plein gré. Mais je crois que c'est peine perdue. Ca me révolte. Je tape du poing sur la table à plusieurs reprises. Je lui explique que c'est à cause de remarque comme ça, que parfois j'ai peur irrationnellement. Parce que depuis toujours on m'a fait me sentir un bout de viande, fragile, future proie des hommes assoifés de sexe. Merci de perpétuer les préjugés, mec. Je coupe court à la conversation en allant pisser. Merci la bière.

Avec les autes, on parle d'Agatha Christie, des études de médecine dans le coin et plus encore.
Après la deuxième bière, Alex me dit qu'il faudrait qu'on rentre, parce que Mossieur a réussi à se faire inviter à un voyage en Autriche pour demain et le départ est un peu tôt. En partant, Michal, le slovaque et photographe à ses heures perdues, me propose d'être son modèle les jours qui suivent si j'ai rien de prévu. Il me donne l'adresse de son site. Le mec est vraiment bon, je tombe amoureuse de ses clichés. Ok, je vais voir avec mon agent si je peux me libérer. Haha.
Et, Ioana de Roumanie me propose d'aller à une conférence d'une jeune syrienne demain soir. Why not.
On rentre, peut être un peu éméchés, heureux de notre soirée.
Je ne dormirai en revanche pas de la nuit, malgré le confort de mon canapé-lit. Mon corps ne voudra pas se mettre en mode off .. et restera en ébullition toute la nuit.

J'arrive quand même à m'assoupir un peu sur le matin et me réveille plutôt en forme et  assez tard. Milica est déjà debout depuis longtemps. Elle me propose de faire un jus 100% healthy avec sa super machine des années 90. Le genre qui enlève les pépins et la peau et extrait le jus en même temps. Amazing. Pommes, carottes, betteraves, gingembre. Un délice. Il fait gris mais il pleut pas. J'ai le droit de faire une lessive - ô joie - et on va faire quelques courses avec Milica. Elle achète notamment de la farine pour faire son propre pain. Je suis officiellement amoureuse d'elle. Haha. Elle doit rentrer bosser à la maison. Ok, on se retrouve en fin de journée, meuf.

Je vais manger dans une petite gostilna : soupe aux champignons - ma nouvelle lubby - et salade. Impec. J'arpente les rues de Maribor. Sans la pluie et sans mes gros sacs, c'est quand même plus sympa. La ville est jolie et plutôt animée. Même si c'est samedi après midi et que toutes les boutiques sont fermées du coup. Oui, ici, les magasins ferment le samedi midi pour réouvrir le lundi matin. Donc le weekend ici, c'est plutot virée en pleine nature que journée shopping. Plutôt cool ouais.

La ville est verte, avec pleins d'arbres partout, un énorme parc avec pleins de couleurs et d'oiseaux. Et puis toute la forêt qui entoure la ville. Je vais me ballader là-bas. J'apreçois un petit village tout près, des grandes étendues de vignes .. c'est beau. J'aprécie ma petite balade en solitaire. Lis un peu ici et là. Et retourne vers la ville. Je croise les deux finlandais qui vont manger. Et aussi pleins de supporters de foot de Maribor, arborant les couleurs jaune et violet de la ville, allant au match. D'après Milica, c'est pas du grand football. Les mecs passent plus de temps par terre qu'à courrir après la belle. Du Ravanelli de la grande époque. Haha.

J'aprécie tout particulièrement la rivière qui coule au milieu de Maribor. Ses beaux ponts colorés, ses nombreux cygnes qui se la coulent douce, son ile au loin. Je rentre à l'appart de Milica. La vue de chez eux est époustouflante. Sur la rivière, la ville et les deux collines qui surplombent la ville, surmontées de leur petite église.

Milica a fait du pain. Je le dévore avec du fromage et de la garlic sauvage. OMG. Cette tuerie. Son pain est un pure délice. Et toutes les deux on a du mal à nous arrêter. On reste a la maison, posées à discuter de la vie, de projets et d'amour. On rigole, on se comprend. C'est cool.

Et puis, 21 heures arrive vite. On se prépare pour sortir. Petite jupe, petit haut, petites chaussures t'as vu. On rejoint les finlandais. On va se boire des verres dans un bar hyper sympa, où ils passent des bon sons rock. On se régale. Je chante comme une perdue. Les garçons nous offrent une vodka orange .. enfin un jus d'orange visiblement. Haha. Et je goute mon premier verre de vin rouge : Remfošk. Un délice de douceur. Milica, qui ne voulait pas boire autre chose, se laisse finalement tenter après l'avoir gouter. Il est vraiment bon. On discute avec les garçons. Moi, plus avec Vessa. DJ à ses heures perdues. On se marre bien. Pendant qu'Epi essaye de pécho Milica, qui est visiblement génée de la situation mais ne sait pas bien comment la gérer. Ca durera toute la soirée, et sera de plus en plus gênant. J'esseairai à de  nombreuses reprises de lui envoyer des regards de sauvetage, en vain.

On ira ensuite danser un peu. Boite avec que des musiques des années 80. Bah vous savez quoi ? Ils ont même pas passé un Jean-jacques ou un Gilbert Montagné. Une aberration. Haha.
Il y a pas mal de personnes d'une quarantaine d'années et pas franchement grand monde. Avec les gars, on s'en fout, on danse et on fait les abrutis. A base de pas de danse improbables. Du mec qui conduit un autobus, au skieur, au fameux pas de la serviette. On ricane. Milica reste un peu plus calme et nous regarde. Je ne sais pas bien si c'est pour se débarasser un peu d'Epi ou juste parce qu'il y a pas grand monde. Mais ma foi, les minutes passent et elle se laĉhe.

Et alors là, festoche. On danse comme des folles. Des adolescentes sur un lit. On saute partout, on fait des chorés et on se marre. On kiffe à mort le moment. On s'arrêtera pas de danser jusqu'à ce qu'on parte vers les 2h30, 3 heures. Oui, je sais on m'a connu plus vaillante. Haha.

Sur le chemin du retour on débrieffe, comme si on se connaissait depuis toujours. Je lui dis qu'il faut vraiment qu'elle apprenne à dire Non. Pas possible de laisser pourrir la situation, et faire des choses que t'as pas envie juste pour pas froisser l'autre. C'est pas ça la vie. Petite douche et dodo bien mérité.

Le lendemain, rebelotte. J'me réveille sur les coups de 11 heures, alors que Milica est débout depuis 7 heures. Il fait un super soleil. On va manger dehors. Elle m'emmène à "the place to be" pour manger un čevapčiči, plat bosniaque par excellence. J'en avais déjà gouté un à Izola, qui m'avait complètement dégouté. Faut que je retente. Celui là était hyper bon, parce qu'il était dans du pain, genre pita. On en a pris qu'une moitié, mais en fait un entier ça l'aurait fait aussi. Après ça, la digestion s'annonce un moment difficile. Le soleil est parti se planquer derrière les nuages. Milica va acheter du chocolat pendant que je l'attends au bord de la rivière. Deux cygnes sont en train de faire la sieste, même eux, ils ont envie de chiller aujourd'hui. Milica revient avec deux tablettes de chocolat aux noisettes entières. OMG. Merci meuf. On décide de rentrer à l'appart pour faire, comme les cygnes, honneur à ce lazyday qu'est le dimanche. On dormira pendant au moins trois heures. Pour se réveiller pour prendre un thé et se poser devant un film : Incendies. Le film le plus intense de tout les temps. Photographie incroyable. Bande son de ouf. Histoire à couper le souffle et pleurer fort. Regardez le, vraiment. On l'a regardé en VO sous titré serbe. Les textes sont en quebecois et parfois en arabe. Donc Milica me faisait la traduction en anglais. Grand moment. Mais j'ai tout compris. Je ferai une petite compote pour clore cette parfaite journée à glander.

Lundi matin, on décalle tôt de l'appart, debouts 7 heures. Aouch. Milica doit aller bosser. Elle me dépose à l'appart de Michal. Oui, aujourd'hui je deviens modèle photo. Haha. On se prend un petit thé avec l'animal, on discute photos et voyage. On se fait une première scèance photo dans sa mini chambre. J'ai pas grand chose à faire à part essayer de regarder l'objo, sachant que j'ai pas mes lunettes. On joue avec la lumière du soleil qui rentre par la fenêtre. On rigole bien. Il est doué pour mettre à l'aise son modèle.

Et puis, il est déjà 9 heures, on va voir dehors ce qu'il s'y passe. On file dans le parc de la ville. On s'émerveille devant la beaute des arbres. Leurs racines si puissantes, leurs feuilles de milles couleurs, leurs branches dessinant des formes incroyables. On kiffe.

Et puis, on va dans la forêt derrière. On se balladera pendant plus de trois heures. Se montrant mutuellement telle ou telle fleur. Telle ou telle vue de cette arbre. S'émerveillant comme des gosses. On ira jusqu'à un des petits monts qui surplombe la ville. Avec sa vigne en contre bas. Et la vue incroyable de la ville. Le ciel est bleu, le soleil puissant. C'est bon. On se pose la un moment. On mange des petits gâteaux à la canelle et on se tait. On a bien discuté et rit toute la matinée. Temps calme.

On prend le chemin du retour, et on s'arrête dans une petite clairière. Nouvelle cession photo. Il arrive à me faire rire. Il aime mon regard surpris et innocent sur chaque cliché. Et il aime encore plus quand je cligne des yeux et qu'il le chope en photo. Il a pleins d'idées Michal, et c'est vraiment chouette de l'entendre en parler.

On rentrera sur les coups de 13h30. On ira manger dans un petit resto végétarien. On je fonderai pour un sandwich avec du fromage de chèvre, du basilic, des tomates séchées et des champignons. La base. Des musiciens de rue ont accompagné ce moment plus que parfait au soleil, de leurs mélodies. Notamment " My way" . Joué à la clarinette, guitare, accordéon et percussion arabe, c'est vraiment bon. On repart chez Michal, et je décolle. Merci mec. Hâte de voir le résultat .. peut être à cet été pour une autre cession.

Après moultes réflexions, je décide de prendre un bus pour Murska Sobota. Je vois pas bien ce que je vais y faire, mais tanpis. J'y arrive dans l'après midi. Je pique sérieusement du nez dans le bus. 7 heures, c'est vraiment pas une heure pour que je me réveille. Il fait un soleil incroyable. Je décide de chercher un endroit pour dormir rapidement, poser mes sacs et me la couler douce en terrasse. Je me mets donc en quête de l'auberge de jeunesse. Je demande aux gens. Personne ne sait de quoi je parle. Je tourne, faisant confiance à mon instinct. En vain. Je demande encore et encore. On m'indique parfois. Mais ca ne donne rien. On me propose dans un des bars où je demande de m'appeler un taxi.

Non. Je veux y arriver moi même. C'est le défi du jour, je le relève. Point final.

Je suis a deux doigts de craquer et des larmichettes viennent un peu au bout de deux heures. Mais je me reprends en main. Je vois une carte, et essaie de me repérer avec l'adresse. Ok. J'ai compris. Je prends un chemin. Je me trompe de sens, rechange de route. Je sens que ça y est je suis sur la bonne voie. Je me dis que si c'est pas la bonne, je sonne chez quelqu'un et je dors dans son jardin. Fuck.

Mais je  finis par y arriver. Trop fière. Le mec de l'auberge est un peu paumé et parle anglais comme une vache espagnole. Mais avec le sourire, ça fait du bien.

Il m'emmène dans ma chambre, j'ai ma propre salle de bain avec baignoire. Je m'allonge sur le lit, épuisée.

Je ne ressortirai que tiraillée par la faim. Me ruerai sur le premier kebab venu. Le dévorerai avec tellement d'ardeur que je me prendrai un poteau dans l'entre jambe en marchant. Je rentrerai, repue et crevée et m'endormirai à 21 heures. Ciao Tata.

Vendredi 8 avril 2016 au Lundi 11 avril 2016

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