lundi 20 juillet 2015

Retour aux sources et week end dans la jungle.

Jeudi, dernier jour a Salento. Felipe doit travailler un peu aujourd’hui. En même temps depuis une semaine que je suis là, il a du bosser un jour. Haha. Penard le job d’avocat. Je profite un peu du village, je geeke. On mange ensemble avec Felipe à la maison. Et puis, l’heure du départ arrive vite.Ca va lui faire bizarre de plus m’avoir dans les pattes. On se dit au revoir, mais pas adieu. Pour sur qu’on va se revoir l’ami. En France, en Equateur ou ailleurs. 

Oui parce qu’aujourd’hui : retour aux sources, à Santa Rosa. Hahaha. Vl’a le jeu de mots. Ouais, parce qu’a Santa Rosa la principale attraction touristique sont les sources chaudes. Bah oui, mais si je dois vous expliquer les blagues aussi, c’est moins marrant. Bref. 

J’arrive pile à temps pour le bus. Il fait une chaleur de boeuf. Dans le bus : quatre français. Une d’elle vient d’assoir à côté de moi. Ma mémoire n’étant pas au mieux, je ne me rappelle plus de son prénom. Désolé. Mais on a discuté ensemble tout le trajet. Elle a une boite à elle de coaching pour entreprise. Le genre de job rêvé pour pouvoir combiner travail et voyage. Elle y pense. Ce que je lui racontes lui donne envie. Ils sont venus la, les quatre pour le mariage d’un ami français à eux. Encore un qui est tombé amoureux de la Colombie, et de sa femme accessoirement. Elle me parle de ses pouvoirs aussi, elle fait du transfert d’énergie. C’est intéressant. On passe un bon moment, elle m’offre un gâteau au chocolat avec du beurre de cacahuètes. Elle sait me parler elle. Haha.  Le voyage jusqu’à Pereira passe à une vitesse hallucinante du coup. Je leur dis au revoir, et bon vent. Et donne des conseils à l’un d’eux pour El Cocuy. Rachel, guide touristique reconnue. 

Je le connais par coeur ce terminal de bus maintenant. Je prends mon bus pour Santa Rosa. Je rejoins Daniel a l’atelier. Ya un cours de dessin. Il y a la petite fille du premier jour avec qui j’avais parlé des Minions. Haha. Il y a homme d’une quarantaine d’année aussi. Qui a vécu en France il y a un moment. On parle un peu. Il a une façon de parler trop mignonne. Haha. Avec des fautes aux mots, mais c’est adorable. « Je peux comprire le françois, mais je parlais pas bien. » 

On reprend nos habitudes d’avant avec Daniel. On va bien sûr au QG : au café de Rigo pour discuter, jouer, manger un Bianchi . Manger une part de gâteau au chocolat à la pâtisserie. Danser le tango au bar de Victor. La base. J’ai vraiment l’impression de revenir à la maison ici. Je refait les choses que je faisais avant, comme si j’avais toujours vécu ici. Je revois les copains. Tout le monde à l’air content de me retrouver. C’est agréable comme sensation. 

Le vendredi se passera tranquillement. On fait un atelier dessin, ou plutôt coloriage avec les enfants d’un des quartiers défavorisé de la ville. C’est génial. Les enfants colorient le dessin que Daniel va peindre sur un des murs du quartier la semaine prochaine. Les enfants sont adorables et super enthousiastes. Daniel est génial avec eux. Il est vraiment bon avec les enfants.Il arrive à bien les intéresser, à leur faire des blagues. J’admire ça, et ça me donne envie de faire pareil. Je réfléchis à mon avenir des fois. Et bosser avec les enfants, autour de l’art, why not. Je le garde en option. Les enfants réalisent de véritables oeuvres d’art, et certains écrivent même une petite histoire sous le coloriage. De vrais artistes. 

Le soir on va se matter un pièce de théatre « Las lavadores ». Trois actrices super complètes qui jouent une pièce qui traite de la vie dans le pacifique. Elles chantent, jouent des instruments de musique, dansent, font des blagues, jouent avec le petit public. Elles sont belles. Et l’oeuvre est vraiment sublime. Je suis subjuguée. Mais c’est trop court. C’est pas une grande salle de théatre un. C’est dans l’atelier d’un pote qui est prof de guitare. Il y a une petite scène, où les trois filles logent à peine. Et nous, nous sommes sur des bancs fabriquée par son pote. On loge à une dizaine à peu près. Vraiment cool. 

Ah et j’vous ai pas dis. Vendredi, ca a été la révélation. C’est officiel, j’ai pris du poids. On s’est pesés dans la rue, après avoir été mangé. 63kg les gars. Daniel pèse 55. Hahaha. V’la le gros sac. Si j’en crois cette fucking balance j’ai pris 6kgs. Easy life. Donc j’ai pris une grande décision : Fini les petits pains ou autre gateaux au chocolat. Je ne mange plus que des carottes. Ca fait beaucoup rire les garçons. Nouveau surnom : Conerita. Littéralement : petite lapine. Penard.  

Le samedi, c’est week end avec les potos. On part à San Cipriano. Pas très tôt parce que Daniel doit travailler ce matin. Jusqu’à 10h. Et après, il donne les clés de l’atelier à une copine qui le remplace jusqu’à midi. On va jusqu’à Pereira avec nos petits sacs à dos pour prendre le bus là bas. 35 000 jusqu’à Buenaventura. Ouf. Je sens que ce week end va nous coûter un bras. J’me tromperai pas de beaucoup. J'ai du vendre un rein. M'en fous j'en ai deux. enfin, avais du coup. 

On est tous crevés. Fercho a travaillé de nuit et n’a donc pas beaucoup dormi. Il est infirmier je sais pas si vous saviez. Et cette nuit, il y a eu trois morts. Mais eux, ils ne font pas la toilette mortuaire ici. Il y a du personnel exprès pour ça. 
Et avec Daniel, on n’a encore pas beaucoup dormi. Donc les 4 heures de bus passent rapidement. Sur le chemin, les paysages changent. Il fait assez frais, jusqu’à ce qu’on passe de l’autre côté de la montagne par un tunnel. Le tunnel le plus long de ma vie. J’me suis découvert une claustrophobie. Haha. Mais le changement climatique est instantané. On passe de l’autre côté de la montagne, et on passe de fraicheur à chaleur humide en une minute. Ouf. On passe devant, un lac en bas de la montagne : le lago Calima. C’est magnifique. 

Le bus nous laisse sur la route pour acceder à San Cipriano vers 16h. La pluie se joint à nous. Une espèce de pluie, avec des gouttes énormes. Une pluie tropicale quoi. On traverse un pont, un peu comme un pont de singe dans les forêts d’accrobranche. Ca ballote, ça ballote. 




Le pont de singes

*

On arrive au chemin de fer. Il y a qu’un seul moyen d’arriver à San Cipriano, las brujitas. Ce sont des planches de bois, avec des bancs et une moto pour avancer. Regardez la photo c’est plus simple. 


Une bruja. On voit pas super bien. Sorry.
*


Le trajet dure une demi heure. Mais avec la pluie qui nous fouette le visage c’est plus long. Mais c’est sublime. On traverse la forêt. C’est un paysage tropicale. Comme une jungle. C’est vert à souhait. C’est vraiment magnifique. On arrivera trempés, comme sortant d’une piscine. Concours de t-shirt mouillés. Cadeau. 







On continue sous la pluie pour trouver un endroit ou dormir. On arrive dans le village. Des maisons en dur, ou de tôle. Ca me fait penser au Bénin. Ici, la population est plus africaine. On est dans le Pacifique. La rivière traverse le village. Pas grand monde dans les rues, avec cette pluie. 


*




On suit, trois autres personnes qui sont arrivées en même temps que nous. Et qui ont l’air de connaitre. On arrive à un hotel. Pas le plus canon, on s’en rendra compte plus tard. Mais peu importe. On prend un chambre avec un seul lit, mais douche privée. Le lit est grand, on logera bien à trois. On se pause un peu. On vira nos fringues mouillées. Et se met au sec. La nuit arrive vite. On va se balader dans le village. Il n’y a quasiment pas de lumières quand on commence la promenade. On peut entendre tous les bruits venant de la forêt. Les oiseaux, les grenouilles, les crapauds. Joli concert. Des lucioles éclairent les arbres de temps en temps. Le ciel est couvert. Pas beaucoup d’étoiles. La lumière arrive au bout d’une petite demi heure. On passe devant un restaurant. Haaa, c’est quoi ça ? Les garçons crient et reculent d’un bond, je ne comprends pas tout de suite de quoi il s’agit. Un serpent ? Un mille patte géant ? Oh mon dieu !! Ha non. C’est juste une ceinture au bout d’u fil. Haha. Les enfants du village viennent de nous faire une blague. Ca a bien marché on dirait. On explose de rire. Les enfants aussi. Il me fait dix bonnes minutes avant de m’arrêter de rire. La tête des garçons était unique. 

Attirés par la nourriture que vend une jeune fille on s’arrête. On achète un truc bien light : un aborrajado. En gros c’est un espece de chausson de banane plantain avec du fromage dedans. Tranquille le régime. On est loin des carottes les gars. Elle nous raconte pas mal de trucs. Elle est trop drôle. Elle nous fait gouter deux alcools locaux : l’ arrechon et le tumbacatre. Elle nous vend ça comme des aphrodisiaques. Parait que ça fait tout se lever même les cheveux. Haha. Que j’vous explique. Arrecho, en colombie ça veut dire chaud comme une baraque à frites. En gros, un. Et Tumba, ca veut dire tomber en gros et catre c’est un autre nom pour dire lit. En gros, tu bois ça, et tu rentres chez toi à quatre pattes. Haha. Des bonnes idées de noms de coktails, non ? 

On va manger un bout. Du poisson, de la sierre. On partage deux assiettes a trois. Economies quand tu nous tiens. Et on va boire quelques bières dans un bar. Il y a pas mal de musique. Mais je suis claquée, pas la force de danser. Vous voulez la vérité vraie ? Il y avait des étrangers dans le bar. Quasi pas de locaux. Et bah, d’habitude moi qui m’en fiche de danser quand personne ne danse ici, là j’ai pas pu. Les filles dansaient bien, et je voulais pas me ridiculiser. Vous y croyait vous ? Moi, j’ai pas voulu y croire. Et pourtant c’est ce qu’il s’est passé. J’ai encore des progrès a faire. 
Sur le sol de la terrasse, des escargots se pointent. Mais pas n’importe lesquels. Des escargots africains. Enormes mon frère. Et vénéneux apparament. La bave serait bourrée de bactéries. 

On rentrera vers minuit, un peu crevés. Une douche. On se fout sous la moustiquiaire. Bonsoir. 

La nuit n’a pas été très bonne. J’ai eu du mal a trouver une position qui me plaisait. Je savais pas ou foutre mes jambes comme on dormait dans le sens de la largeur. 

A 7h, on se bouge. Et on cherche un petit dej pas trop cher. Ici, comme t’as pas trop de concurrence, les prix enflent vite. 7000 pour un petit dejeuner ? Et ta mère aussi ? Bref, on finit par se faire un chocolat et un arepa de fromage. La blague. Le fromage elle a du le mettre en spray, on le sent quasiment pas. Mais au moins ca nous revient pas cher. 

Et on file randonner un peu, en longeant la rivière. Le paysage est sublime. Et sans la pluie c’est encore mieux. Il y a pas mal de papillons. Et de beaux oiseaux. Un nouveau que je n’avais jamais rencontré. Noir et rouge. Sublime. On restera un moment à admirer leur ballet entre les branches.  
Cadeau pour Daniel. Haha. Hijo de puta ;)  




Il y a plusieurs spots de baignades. Des « Chaco ». La grosse attraction c’est de louer des grosses gentes de tracteur et de se laisser porter par la rivière dans les petits courants et les petites cascades. Ca a l’air bien fun. On va jusqu’au bout du chemin. Et puis, on fait demi tour pour aller se baigner. L’eau est bien fraiche. Et bien clair. C’est cool. Les familles sont venues nombreuses pour profiter du lieu. Les garçons plongent du haut d’une butte. Ils mettent du temps pour se décider à sauter. Les tarlouses. Haha. 











*



On repart pour libérer la chambre à 12h. On reste pas plus longtemps ici, parce que c’est un peu cher. On déjeune. On s’en sort pour pas très cher et avec un sacré assiette. Je mange un poulet frit délicieux. Oui, je sais. C’est pas les légumes promis. Mais la, c’est pas pareil, j’ai pas vraiment le choix. 

On arrive au chemin de fer pour prendre les brujas dans le sens inverse. On attend un peu. Daniel sympathise avec un enfant Steven. Adorable et trop drôle. Il joue avec un tracteur abandonné. Il y aussi un arbre à couilles. Si si, regardez. Non, en vrai, ce sont des nids d’oiseaux. C’est pas génial sérieux? 




Steven







Bref, les brujas arrivent. On peut profiter du voyage sans la pluie. Et bah, c’est méga génial. On va plus vite en plus, c’est trop cool. Tu te sens vivant dans ces moments là. Bon, la pluie nous rattrape assez vite. Mais on a eu le temps de profiter. Et waouw. Merci la vie. 

Et là, les emmerdes commencent. Début d’un voyage très très très long. On attend un moment sur le bord de la route. Au début on sait pas bien quoi. On va au lac Calima ? On rentre ? On va a Buenaventura ?  Tant de questions sans réponses. On demande un peu autour. Pour le lac, ca va nous revenir un peu cher en transports. On décide de rentrer. Problème : la route qu’on doit prendre est fermée jusqu’à 20h ce soir. Donc aucun bus ne passera par là. On tente un peu de stop, mais a trois, pas concluant. Plusieurs bus, s’arrêtent mais ils vont tous a Cali. Parait que c’est pas la route, et que ca va nous revenir trop cher. Les garçons prennent une décision. On file a Buenaventura et là bas on avisera. 

Une demi heure plus tard, on est a Buenaventura. C’est pas si moche qu’on me l’avait dit. Je vois un peu le Pacifique, c’est cool.  On arrive là bas, il est déjà 16h. On demande à une première compagnie. Pas de bus pour Pereira avant demain matin. Hum ok. Sinon la solution serait d’aller jusqu’à Armenia, et après Pereira. Mais le problème, c’est que les derniers bus partant de Pereira pour Santa Rosa sont à 23h. Une autre entreprise vient nous voir. Ok, on peut être a Pereira pour 22h, sans payer trop cher, et on passe par Cali. Banco. On monte dans le bus. Il est pas hyper confort mais bon. Sur la route, on passe dans un village où il y a une fête. Des chars remplis de monde couverts de farine et d’eau. Grosse ambiance. Je dors une bonne partie du voyage jusqu’à Cali. Je regarde l’heure ça va être tendu pour 22h a Pereira. Le conducteur et ses potes, font pleins d’arrêts. Pour récupérer du monde, acheter des oeufs, des yaourts. Les gars vous conduisez un bus ou vous faites vos courses ? Nan parce que faudrait savoir la. 

On arrive à Cali vers 18h30. Seul hic ? Ce bus n’ira pas jusqu’à Pereira. On nous a bernés les gars. Les mecs du bus cherchent d’autres bus pour que chacun arrive a destination. On est les derniers à trouver chaussure à notre pied. Enfin bus, pour notre fion. Une bonne demi heure après, on nous fourre dans un mini bus comme des clandestins. Daniel sur un mini strapontin serré entre deux autres personnes. Et moi et fercho dans l’autre sens assis sur une baffle avec un mini coussin. Pas la place pour nos deux culs. Le trajet est de plus de trois heures. Autant vous dire que ça a été long. Petit cadeau en plus, on se fait arrêter pas les flics. Contrôle des sacs. Et un gamin assis derrière nous, jouent avec nos nerfs. Halalala. 

On arrive à Pereira à 23h15. Aouch. On rate le dernier bus de peu. Le conducteur du bus n’en n’a rien à foutre visiblement. On n’a pas mangé, on n’a plus d’eau. Les clodo débarquent. On sait pas trop comment rentrer. On appelle les potes ? On prend un taxi? Trop tard pour les potes, trop cher pour le taxi. On attend dans le terminal. Fatigués. Finalement, le chauffeur de bus vient nous trouver et nus propose de nous emmener jusqu’à Santa Rosa pour 5000. On s’installe en vitesse dans le bus. On attend une bonne demi heure que cette hijo de puta de conducteur de bus décide de partir. Un peu plus tard que minuit. Je crève la dalle. Une meuf a côté de moi mange un paquet de chips en faisant un bruit épouvantable. Je comprends mieux le principe de torture mentale. J’ai envie de la buter, mais j’ai pas assez de force pour ça. Chanceuse. Haha. On finit par se barrer d’ici. Les flics nous arrêtent encore sur la route. Contrôle d’identité. Deux fois dans la même journée, ça ne m’était jamais arrivé. On apprend le lendemain qu’il y a eu un attentat a Cali. Ceci explique cela. 

On arrive à Santa Rosa, au bout du roul’. On se trouve un endroit pour manger. Je prends un hamburger. Je l’enfourne en deux minutes chrono. J’me sens crade, je rêve d’une douche. Daniel me dit qu’on ne peut pas aller dormir chez lui car il y a sa grand mère et sa tante en plus. Et qu’il veut pas réveiller toute la famille à 1h30 du mat’. Ce que je comprends bien. Malédiction. Et ma douche ? Et mon lit confortable ? Haaa. On va aller dormir à l’atelier. Pour la douche peut être au café de Rigo : ha non. Fermé. J’accepte ma défaite. On laisse Fercho ici. Il nous hurle du coin de la rue « Mais vous avez pas les clés de l’atelier! ». Putain, la vérité. On les a laissé à la profe samedi. Et c’est le père de Daniel qui les a. Aouch. Bon bin on va chercher une chambre d’hotel alors. Seul problème : c’est un week end avec lundi férié, et toutes les chambres sont occupées. On se résigne, obligés d’aller à la maison récupérer les clés. Sa soeur nous ouvre, on arrive. Daniel entre dans sa chambre .. et oh miracle ! Personne dedans! J’ai quand même une putain de chance! Du coup, je me douche et je dors dans un vrai lit. J’demande pas mon reste. Je passe une nuit de rêve. 


Jeudi 16 juillet au dimanche 19 juillet 2015 

@Credit Photo : J Daniel Correa Osario   (pour toutes sauf celles avec un  *)

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