samedi 12 septembre 2015

Uchcuculin : Rami, les filles et les enfants.

Aujourd’hui, après deux fois départ, je finis par prendre le bus pour Tena. A la base, je devais faire du stop, mais il pleut et j’ai pas le courage. Je roupille pas mal dans le bus pour changer. Mais arrivés à Puyo, des gamins qui sortent de l’école grimpent. L’ambiance passe de très calme à carnage. Doucement les animaux. Réveillée, j’en profite donc pour matter le paysage. C’est beau, c’est vert, c’est l’Amazonie. J’arrive finalement à Tena avec une bonne heure d’avance sous un soleil de plomb. J’achète deux trois trucs pour emmener à la communauté. Et je prends un autre bus avec tous mes sacs. Je demande à une fille et un mec si j’peux m’assoir a coté d’eux. Les deux me disent non. Mais accepte un autre inconnu plus tard à leur côté. C’est quoi leur problème sérieux ?! Ils aiment pas les lunettes rouges ? Tsss. Bon c’est pas le moment de s’énerver. 

Une demi heure plus tard, j’arrive finalement à la communauté Uchcuculin. Rami m’accueille avec un grand sourire et ses deux dents en or. Laisse ta zoum zoum zen, dans ma benz benz benz quoi. Il me fait visiter la petite maison où je vais séjourner avec deux argentines me dit-il. C’est mignon. Coloré. Il y a une petite cuisine, des peintures aux murs. On est pas en plein milieu de l’amazonie, la chaleur est très supportable, pas trop de moustiques et une route qui passe en plein milieu. Mais c’est vraiment joli. 




On discute un peu avec Rami. Il me parle des autres volontaires qui sont passés ici. Il a l’air enchanté d’accueillir des gens ici. Et puis je vais rejoindre les filles qui sont avec les enfants au niveau du stade couvert. Elles me sourient. Mais sont plutot distantes. Pas l’habitude de ça. Elles ont un beau projet en revanche. Faire des ateliers dessin-peinture et reliure de livres avec plusieurs communautés et avec des gens de tous les âges. On sent les artistes quoi. Elles me montrent des tatouages qu’elles ont elles mêmes dessinées. L’une d’elles essaie de nous apprendre à faire du crochet. Pas gagné cette histoire. La même fait aussi des bijoux avec du fil de fer et des perles. Elles ont l’air super mais ne sont pas très causantes. On passe quand même une bonne soirée à manger des pâtes à la sauce tomates. On se couche pas tard, moi toujours avec mes heures de sommeil en retard. 

Le lendemain, je galère ma race à me réveiller. Je repousse le réveil, et repousse le réveil, et le repousse encore. Jusqu'à être en retard. Les filles dorment encore quand je sors de la maison, pour chercher Rami. Il me dit qu'il est passé devant la maison, mais que tout le monde paraissait décédé la dedans. Il me prête des bottes, une machette. Et en avant guingant. On arrive au terrain où on va bosser ce matin. Il fait une chaleur écrasante. Il m'explique qu'ils veulent que l'endroit ici soit nickel pour pouvoir construire une cabane en bambou. L'idée c'est qu'il y a certains volontaires qui aspirent à plus de calme que celui qu'on peut trouver à la maison. Sans la musique a fond des voisins, les chiens qui aboient, et les voitures de la route peu fréquentée. Du coup, pour ce calme, bah on coupe des arbres et on détruit la nature. J'aime pas trop l'idée. J'en parle a Rami. Il me dit qu'on coupe les vieux arbres, mais qu'on va en replanter d'autres. Ah me voila rassurée. Ironie complète. Bref, je me sert un peu de la machette pour tronçonner des troncs déjà coupés. 'M'enchante pas vraiment de détruire la nature. Et tout ce qu'on coupe, on le brule. Yahou. Toujours plus. Rami est sympa et super souriant. Mais il a l'air complètement paumé. Il me parle des volontaires comme de dieux. Et qu'ils lui ont appris pleins de choses : a boire du café sans sucre, à fumer cigarettes et joints, à boire de l'alcool. Ah génial. Des gens biens quoi. Il me raconte ces histoires avec pleins de passion et de candeur. C'est touchant et triste à la fois. J'me fais une énorme ampoule avec la machette. C'est le métier qui rentre. Ou la nature qui se venge. En tout, on travaillera a peine deux heures si j'enlève les pauses. Oui, Rami, c'est pas un forcenet. Et ça me va bien. On rentre à la maison sur les coups de midi. Les pieds trempés en sortant des bottes. 

Les filles sont parties dans la rivière. Je ne rêve que de ça depuis ce matin. Je marche donc en direction de la rivière. Un mec en scooter me prend en stop. Sympa. Il me parle de la laguna azul, et que ce serait chouette si je venais avec lui et ses copains. Une aure fois peut être, la je dois rejoindre mes amies. On passe donc un petit moment toutes les trois, avec Rocky en plus. Le chien de la famille. Une sorte de Rotweiller, attachant et très joueur. Un peu relou sur les bords. Et obsédé par les pierres et les oranges. La rivière est limpide, rafraichissante et le lieu super canon. On est bien. On se détend. On ne parle pas beaucoup. Je sympathise un peu plus avec Clara. 



La faim nous appelle sur les coups de deux heures. Et on se prépare un truc rapide. Et il est déjà trois heures, et on a rendez vous avec les enfants. On fait quelques jeux pour les mettre en jambes. Un jeu qui ressemble un peu a Jacques a dit, mais dans une autre version. On rigole bien. Le jeu des chaises musicales aussi mais beaucoup plus sympa. Avec des ronds de différentes tailles dessinés au sol qu'on raye au fur et a mesure. A la fin il ne reste qu'un cercle et tout le monde doit rentrer dedans en se faisant un gros calin. Après les jeux, on commence le projet du jour. Chaque enfant va dessiner la silhouette d'un autre sur une feuille de papier. Et chacun va se peindre. Les enfants, comme des fous pendant le jeu, sont plutôt calmes quand ils peignent. Chacun réalise son oeuvre. J'admire le travail des filles. Elles sont géniales avec les mômes. Je ne sais pas si je serai capable de faire ça. Mais je vais essayer je pense. Et puis, il faut que ça sèche. Alors on les occupes avec d'autres jeux. Et puis, les filles sortent les ballons de baudruche. Les gamins s'éclatent avec. On essaye d'organiser un jeu, mais ça part en sucette. C'est que ce sont de touts petits, ils sont vite déconcentrés. Les petits nous demandent s'ils peuvent peindre les ballons ? Pourquoi non, après tout. Chacun est hyper concentrés. Mais comme la peinture n'est pas faites pour ça ils s'en collent partout. Ils sont trop choux avec leur peinture dans les cheveux, sur leurs fringues et sur la trogne. C'est les parents qui vont être contents. Haha. Il y a un petit Willy. J'adore ce qu'il a fait avec son ballon. Il a une façon d'assembler les couleurs. C'est super harmonieux à mes yeux, et c'est sublime. Un artiste en puissance. Chacun joue avec son ballon coloré. 



































Et puis, les dessins sont secs. Chacun colle son oeuvre personnellement sur le mur du terrain de foot. Ca rend super bien. C'est une belle expo. Et puis, surprise de fin des pop corns. Les enfants se jettent dessus comme s'ils avaient pas mangé depuis plusieurs mois. Des animaux. Haha. L'atelier se termine. Les enfants sont contents. Nous aussi. Je suis hyper contentes d'avoir participé à ça avec les filles. Je vais essayer de prendre la relève quand vous serez parties les girls, mais j'vous garantie rien. 

On rentre à la maison sur les rotules. Les petits du village viennent nous visiter à la maison. On joue un peu. On fait un peu d'artesania. On discute. On se fait a manger. On fait surtout pas longs feux. 

Mercredi 9 septembre 2015 et jeudi 10 septembre 2015.

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