J’ai la grosse dalle, je cherche un endroit pour manger pour pas cher. Le yogurt natural. Un resto de hippies où tu manges pas mal pour pas cher. J’prends un hamburger végétarien. Qui est en fait un sandwich. Mais j’me régale. Une glace, un jus. Je rentre à l’hotel, j’suis claquée. J’me mate Taxi Driver. Et terminé. J’me dis que je suis plutôt mitigée sur l’ambiance de la ville, mais que je me ferai un avis demain, de jour.
Je monte le petit chemin de terre. Il fait une chaleur étouffante, mais pas trop de soleil. J’ai de la chance. J’arrive à un cul de sac, une famille est là. Le petit m’indique une route qui n’est pas la bonne. Sa Maman le reprend et me montre la bonne route. Merci.
J’vous passe le suspens. Pour pas changer, j’me suis trompée de chemin. Il y avait un carrefour, j’ai pris à gauche. La route était quand même super agréable. Avec une vue, géniale sur la ville et la vallée. J’avais le Mandango face à moi magestueux. J’ai cru jusqu’au bout que je pourrais rejoindre le Mandango par ce chemin aussi. Jusqu’à ce que j’arrive à un éboulement de terrain. J’ai commencer à m’avancer sur ce chemin détruit. Mais ne voyant pas de suite à la route, j’ai du me résigner. En plus le soleil s’était invité et j’avais plus d’eau. Pas mal de petits oiseaux croisés, j’ai même vu un écureuil gris. Trop choupi.
Après cet échec cuisant, j’ai été me balader dans la ville et ses alentours. Je suis tombée sur tous les endroits que je cherchais hier de nuit : la boulangerie française et le Rendez vous, un hotel français aussi. Je me suis promenée sur les bords de la rivière. Jusqu’à l’entrée de la reserve Rumi Wilco. Pas le courage de grimper, j’ai fait assez d’effort pour la journée. Je tombe sur une maison qui me parait abandonnée, avec un charisme de fou. Genre film d’horreur à l’ancienne. J’ai envie d’aller voir à l’intérieur, mais ca se trouve elle est habitée.
Je vais me poser un peu dans le parc, je lis. Et puis vers, 16h, la faim m’appelle. Je file à la boulangerie française. Pain au chocolat, baguette. Je sympathique avec Romain. On discute un moment. Ca fait dix-neuf ans qu’il est là. Avant, il y avait deux voitures seulement dans le village. Aujourd’hui tous les gringos ont envahi la ville. Ca parle plus anglais qu’espagnol, imaginez. Je l’aime bien Romain. Il est tranquille, parle une voix douce. Il me dit que demain il part avec sa femme à un festival de fromages à 9h d’ici. Intéressant. Et puis, il y a Yann qui arrive. Un autre français. Tout le contraire de Romain. Il parle fort, est tendu, et a des idées qui ne me plaisent pas beaucoup. Mais il est drôle, et finalement même si je m’énerve dès qu’il dit un truc, on se marre bien. Je reste avec eux jusqu’à la fermeture de la boulangerie. Je suis contente d’avoir une vraie conversation en français. Ils me proposent d’aller boire une bière, j’accepte. On va à La terraza. C’est sympa. On passe un bon moment. Et puis Romain s’en va. On train un peu plus avec Yann. Il a pitié de me laisser toute seule. Je lui dis que j’ai pas de problèmes avec ça, qu’il ne s’inquiète pas. Haha. On veut pour payer, mais la fille a pas de monnaie et nous non plus. Yann s’énerve, il nous fous la honte. Finalement, il payera ma part. Moi j’men tire pas si mal.
Mon impression avec lui est assez bizarre : d’un côté je lui fais un peu confiance et de l’autre je m’imagine le pire. Il est sympa et a l’air honnête. Mais entre sa mère qui est chelou, son frère schizofrène et lui, son astrologie et son rire bizarre, j’ai peur. Et quand la nuit arrive, j’me dis que je suis complètement inconsciente de passer la nuit là bas, sur ce terrain, perdu dans la montagne, toute seul avec un type que je connais pas. Le pire c’est que je lui fais part de mes peurs. Que je m’imagine qui va me buter dans la nuit avec une pierre, ou me violer puis m’égorger et me jeter dans la rivière. Ouais, j’fais pas semblant quand je m’imagine des trucs. Des années d’American horror story et de Dexter. Haha. Mais comme une conasse, bah j’y vais quand même. j’vous rassure ça c’est très bien passé. On s’est fait un feu de camp, on a cuisiné des maduro, des patates et une pizza dedans, joué de la guitare et on a passé un bon moment. Mais j’ai pas dormi de la nuit. Je suis resté dans ma tente avec ma perche de Gopro comme arme, à attendre une attaque éventuelle. J’me suis un peu reposé sur le matin, mais peu. Je me suis réveillée à 7h, plié ma tente et suis partie prendre le bus jusqu’à Loja. Je le laisse là, rassurée de quitter cet endroit si particulier. Direction : Le Pérou.
Du lundi 26 octobre au vendredi 30 octobre 2015
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire