lundi 2 novembre 2015

Vilcabamba, ses gringos et ma parano.

Aujourd’hui, après un faux départ hier pour un spectacle de danse qui ne sera finalement que le mois prochain, je pars aujourd’hui. Pour Vilcabamba. On mange ensemble avec Andres une dernière fois au resto de d’habitude et il m’accompagne au terminal de bus. On se dit au revoir rapidement car on arrive à la bourre. Ca fait bizarre de partir d’ici. A chaque départ d’endroit où je suis restée longtemps, c’est difficile. Je reprends vite mes petites habitudes, et avoir un ami ça fait du bien aussi.Je ne pleure pas, mais j’ai un petit pincement au coeur. Merci Andres pour ces trois semaines. 

J’arrive à Loja au bout de quatre heures de bus. J’aime reprendre le bus sur de longues distances. J’écoute ma musique, je dors, je regarde les paysages et je pense. C’est important pour moi ces moments de bus. P’tet pour ça, que j’ai pas sauté le pas de l’autostop sur de longues distances. C’est un des rares moment où je peux être seule. Les paysages ce coup ci sont d’ailleurs super beaux. Bah oui, il y a des montagnes vertes, encore. Mais moi, ça m’fait toujours le même effet, j’me sens bien. 

Je trouve un bus rapidement pour Vilcabamba. Il est déjà 18h15. Je suis crevée. On met une bonne heure pour arriver. Le village est un peu plus grand que ce que je pensais . J’avais fais une liste des endroits où je pouvais dormir pour pas cher. J’en ai trouvé aucun. De nuit, je suis moins sereine qu’avant. Je fais un tour rapide. Je vais sur la place du village. Qui est au demeurant très sympa. Je demande les prix a quelques endroits, qui sont beaucoup trop cher. Un petit hotel au bord de la route qui ne paye de mine, je demande : 7,50 la nuit. Vale. On me file ma chambre perso. La salle de bain est partagée. J’veux pour aller pisser : les toilettes sont bouchés. J’vous passe les détails, mais c’est dégueu. Avec les autres hôtes, on le signale à la proprio. Elle condamne le lieu du crime. Et du coup, pour aller pisser, on doit traverser le terrain. J’ai l’impression d’être au camping, c’est sympa. 
J’ai la grosse dalle, je cherche un endroit pour manger pour pas cher. Le yogurt natural. Un resto de hippies où tu manges pas mal pour pas cher. J’prends un hamburger végétarien. Qui est en fait un sandwich. Mais j’me régale. Une glace, un jus. Je rentre à l’hotel, j’suis claquée. J’me mate Taxi Driver. Et terminé. J’me dis que je suis plutôt mitigée sur l’ambiance de la ville, mais que je me ferai un avis demain, de jour. 

Le lendemain, réveil en douceur.  Je vais petit déjeuner au Yogurt Natural. Je demande plus de pain. Ca fait du bien. La ville est vraiment jolie. Entourée par les montagnes. La vie est plutôt tranquille. Je me rabiboche avec Vilcabamba. Je décide d’aller me faire une petite rando dans la montagne.  Je marche un peu le long de la route, jusque voir sur un mur en pierre, une inscription presque effacée : Mandango. C’est là. 







Je monte le petit chemin de terre. Il fait une chaleur étouffante, mais pas trop de soleil. J’ai de la chance. J’arrive à un cul de sac, une famille est là. Le petit m’indique une route qui n’est pas la bonne. Sa Maman le reprend et me montre la bonne route. Merci. 



J’vous passe le suspens. Pour pas changer, j’me suis trompée de chemin. Il y avait un carrefour, j’ai pris à gauche. La route était quand même super agréable. Avec une vue, géniale sur la ville et la vallée. J’avais le Mandango face à moi magestueux. J’ai cru jusqu’au bout que je pourrais rejoindre le Mandango par ce chemin aussi. Jusqu’à ce que j’arrive à un éboulement de terrain. J’ai commencer à m’avancer sur ce chemin détruit. Mais ne voyant pas de suite à la route, j’ai du me résigner. En plus le soleil s’était invité et j’avais plus d’eau. Pas mal de petits oiseaux croisés, j’ai même vu un écureuil gris. Trop choupi. 














Après cet échec cuisant, j’ai été me balader dans la ville et ses alentours. Je suis tombée sur tous les endroits que je cherchais hier de nuit : la boulangerie française et le Rendez vous, un hotel français aussi. Je me suis promenée sur les bords de la rivière. Jusqu’à l’entrée de la reserve Rumi Wilco. Pas le courage de grimper, j’ai fait assez d’effort pour la journée. Je tombe sur une maison qui me parait abandonnée, avec un charisme de fou. Genre film d’horreur à l’ancienne. J’ai envie d’aller voir à l’intérieur, mais ca se trouve elle est habitée.




 Je vais me poser un peu dans le parc, je lis. Et puis vers, 16h, la faim m’appelle. Je file à la boulangerie française. Pain au chocolat, baguette. Je sympathique avec Romain. On discute un moment. Ca fait dix-neuf ans qu’il est là. Avant, il y avait deux voitures seulement dans le village. Aujourd’hui tous les gringos ont envahi la ville. Ca parle plus anglais qu’espagnol, imaginez. Je l’aime bien Romain. Il est tranquille, parle une voix douce. Il me dit que demain il part avec sa femme à un festival de fromages à 9h d’ici. Intéressant. Et puis, il y a Yann qui arrive. Un autre français. Tout le contraire de Romain. Il parle fort, est tendu, et a des idées qui ne me plaisent pas beaucoup. Mais il est drôle, et finalement même si je m’énerve dès qu’il dit un truc, on se marre bien. Je reste avec eux jusqu’à la fermeture de la boulangerie. Je suis contente d’avoir une vraie conversation en français. Ils me proposent d’aller boire une bière, j’accepte. On va à La terraza. C’est sympa. On passe un bon moment. Et puis Romain s’en va. On train un peu plus avec Yann. Il a pitié de me laisser toute seule. Je lui dis que j’ai pas de problèmes avec ça, qu’il ne s’inquiète pas. Haha. On veut pour payer, mais la fille a pas de monnaie et nous non plus. Yann s’énerve, il nous fous la honte. Finalement, il payera ma part. Moi j’men tire pas si mal. 

Je retourne a l’hotel. je finis mon bout de baguette en geekant. Demain, c’est décidé. Je file au Pérou. 

Le lendemain, je prévoyais de me lever à 7h. Mais comme j’ai plus de réveil et pas plus de courage, j’ai pas réussi a sortir du lit avant 9h. Oui, je crois que je suis plus faite pour ça. Haha. Je vais faire un tour à la boulangerie pour profiter d’un pain au chocolat et d’une baguette fraiche, et pour demander a Romain de m’emmener avec eux au festival de frometons. Pas de bol, avec ma flemme, je les ai loupé et ils sont déjà partis. J’ai ma viennoiserie pour me réconforter. Un peu déçue, je vais manger ça dans le parc pour réfléchir à la suite des évènements. Un p’tit mec a lunettes et barbe vient me taper la discut’. Look geek. Il a l’air sympa. Il est americain et ça fait 5 ans qu’il a débarqué en Equateur. Il a une entreprise de fabrication de compost. C’est cool. Passionné d’astrologie, il me fait un  topo sur mes planètes et a quel point j’suis une meuf géniale grâce à l’alignement de vénus en jupiter. Cool. On passe finalement la journée ensemble. Il connait tout le village. Les équatoriens et les gringos. L’ambiance est assez bonne mais je sais pas c’est chelou. On dirait une grosse mafia. Et tous ces américains qui parlent pas un mot d’espagnol et qui ont l’air de rien foutre de leur journée à part boire des coups, ça me plait moyen. On se balade, on discute, on mange des crêpes végétariennes délicieuses, on se fait un billard. Et il me propose de dormir sur un de ses terrains avec ma tente. 

Mon impression avec lui est assez bizarre : d’un côté je lui fais un peu confiance et de l’autre je m’imagine le pire. Il est sympa et a l’air honnête. Mais entre sa mère qui est chelou, son frère schizofrène et lui, son astrologie et son rire bizarre, j’ai peur. Et quand la nuit arrive, j’me dis que je suis complètement inconsciente de passer la nuit là bas, sur ce terrain, perdu dans la montagne, toute seul avec un type que je connais pas. Le pire c’est que je lui fais part de mes peurs. Que je m’imagine qui va me buter dans la nuit avec une pierre, ou me violer puis m’égorger et me jeter dans la rivière. Ouais, j’fais pas semblant quand je m’imagine des trucs. Des années d’American horror story et de Dexter. Haha. Mais comme une conasse, bah j’y vais quand même. j’vous rassure ça c’est très bien passé. On s’est fait un feu de camp, on a cuisiné des maduro, des patates et une pizza dedans, joué de la guitare et on a passé un bon moment. Mais j’ai pas dormi de la nuit. Je suis resté dans ma tente avec ma perche de Gopro comme arme, à attendre une attaque éventuelle. J’me suis un peu reposé sur le matin, mais peu. Je me suis réveillée à 7h, plié ma tente et suis partie prendre le bus jusqu’à Loja. Je le laisse là, rassurée de quitter cet endroit si particulier. Direction : Le Pérou. 







Du lundi 26 octobre au vendredi 30 octobre 2015

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