lundi 28 mars 2016

La ciel, la mer et Josip.

Ce matin, j'me réveille mi confiante, mi apeurée. La bouche pâteuse en plus. La faute aux bières et au whisky d'hier soir. Je fais mon sac, sans savoir vraiment ce que je fais. Hier, j'ai lancé les dés pour décider de ma destination : ce sera la côte. Je prépare mon écriteau pour faire du stop "Seaside = Obala" . C'est parti pour la vraie aventure.

On se prend un petit dej' tous ensemble. Et on se sépare. Gros calin. C'était super les enfants, vous êtes géniaux. L'oubliez pas. Ana va dans sa famille à Celje pour le week end de Pâques.

Petit aparté. Pâques pour les slovènes c'est hyper important. Genre autant que Noël, voire plus. Le vendredi, ils doivent pas manger de viande. Ana comme elle est végétarienne, elle se fait son truc à elle : elle mange que des fruits et des légumes et pas d'alcool. Donc hier c'était bière sans alcool pour la demoiselle. On rigole pas avec Dieu. Le samedi, ils vont tous à l'église pour faire bénir leur nourriture. Et ils vont cuisiner ça, chez eux tous ensemble. Et le dimanche c'est grosse bouffe. Ils mangent les oeufs qu'ils peignent en rouge pour le sang du Christ. De la viande, du pain pour le corps. Et du radis. Celui là c'est mon préféré. Ils mangent ça pour pouvoir ressentir la douleur qu'a eu Jesus quand on l'a crucifié; parce que ça pique quand on le mange. Haha. Genre. Il a pas eu un peu plus mal que ça ? Trop chou. Et le lundi, c'est repos pour digérer. Donc bref, ce week end est vraiment particulier ici.

Pour reprendre mon histoire, les potes (ou le couple d'ailleurs) canadien et écossais quant à eux, partent en direction de l'aéroport pour un retour à la maison.
On marche un bout de temps ensemble. On s'arrête dans une boulangerie. Petit feuiletté de la mort qui tue. C'est officiel, je vais re reprendre mes kilos ici. Easy.
Je les laisse au bout de la route. Moi je file direction Koper, ville de la côte. Bon retour les gars et merci pour la bonne énergie.

Je marche un peu pour trouver un bon spot pour m'arrêter et commencer à faire du stop. J'avance à bon rythme et vois trois types dans un van vert qui me regardent. Je leur fais signe. Ils m'ouvrent la porte arrière alors qu'ils sont arrêtés au feu. "Vous allez où? " A Triglav qu'ils me disent. Tout ça en anglais, un . Ouais j'ai progressé pendant la nuit. Haha. Je fais ma mine déçue et leur dis que je vais sur la côte. Ils me proposent de m'emmener jusqu'au spot idéal pour que je fasse du stop. Thanks les gars. Ils me proposent de venir avec eux. Il fait trop froid là haut, j'suis pas équipée. Dommage, ils avaient l'air vraiment sympa. A une prochaine, les gars. Peut être en juin.

Je pose mon sac. Sors ma pancarte faite avec amour, et dégaine mon plus beau sourire. Je regarde l'heure 11h14. Il pleuviotte, ça va bien se passer. Les conducteurs me font tous un petit signe désolé quand ils peuvent pas me prendre. Ca donne du baume au coeur je trouve. Finalement, un type tout seul s'arrête. Il est 11h18. Ok, je crois que j'ai battu un record. Trop facile.

Je monte dans la voiture. Rachel. Josip. Il va a Izola. Parfait. J'ai pas peur de lui, mais j'ai mes aprehensions de jeune fille francaise conditionnee depuis toutes ces annees. On discute. Et il se confie assez vite. Il a un cancer hyper rare, le meme que Steeve Jobs. Il m'en parle a coeur ouvert, ça le surprend lui même. Il est touchant. Je lui demande où je peux dormir là bas. Il me propose rapidement de m'héberger chez lui. Je suis hésitante. Je ne réponds pas grand chose. Il me met en confiance.

Le trajet passe vite. On passe un tunnel, et BIM la côte apparait. Il fait soleil. Le thermomètre affiche plus de 15 degrés. J'ai vraiment fait le bon choix.

Il y a des oliviers sur les collines, la mer Adriatique a perte de vue. Josip m'explique que c'est l'endroit le plus au nord du monde où les oliviers poussent. Ca donne à l'huile d'olive un gout particulier.
On passe devant Koper, qui ne m'inspire pas des masses. Et on arrive à Izola. C'est une petite ville de pêcheurs bourrée de charme.
Il m'emène a son petit studio. Il n'y a qu'une pièce et la salle de bain. Je ne vois qu'un lit. Je lui explique que c'est juste pas possible que je reste ici du coup. Il ré aménage l'appart et m'explique qu'il y a deux lits. Ah, ok, vu sous cet angle. 

Il me dit de réfléchir. Et me propose d'aller boire un café. On part à pied. Le soleil est au rendez vous. Il fait mon temps préféré. Soleil avec un petit vent frais. On prend un petit chemin, et on arriver à la mer. Waouw. On aperçoit Koper et l'Italie en face. L'eau est turquoise et transparente. L'air est rempli d'odeur iodée. J'me sens chez moi l'espace d'un instant. C'est bon. 

La ville est paisible et familial. Les maisons sont colorées. Le front de mer est sublime. Il y a des bateaux dans le port. Les gens mangent des glaces au soleil. Les enfants font du roller et de la trottinette. Les amoureux sont allongés sur des espèces de lit-bancs publics. Il y a une petite brocante. Avec notamment des miroirs à main sublimissimes. Ca sent les crêpes et la pizza. Dans le centre, les ruelles sont étroites et bourrées de charme. Le linge sèche aux fenêtres. On s'arrête boire un café au soleil. On discute. Je lui parle de mon amoureux. Et je crois lui redonner foi en tout ça. Il n'y croit plus beaucoup depuis le divorce. 

Et puis, il veut m'inviter à manger. Je lui explique que je n'ai pas l'habitude d'autant de gentillesse spontanee. Mais je suis très touchée. J'essaierai de payer, en vain. On va manger en face du café. Du poisson frais. Des mini sardines (sardela en slovène) : une assiette de panées et une assiette de grillées. Avec des patates frites. On se régale. 

Et puis, il doit aller chercher l'autre jeu de clé chez son père. On se retrouve ce soir. Oui, j'ai décidé de lui faire confiance, je reste dormir. J'espère bien faire. 

Je retourne donc au centre toute seule. Je m'allonge sur un banc au bord de mer. Profite juste du soleil sur ma peau et de l'air frais marin. Je m'assoupis et me réveille sentant mon coeur battre dans ma poitrine. C'est officiel je suis plus en vie que jamais. 

Je flâne dans la brocante. Sourie aux gens. Et là qu'est ce que j'entends ? De la flûte de pan. Devinez quoi les copains ? Les péruviens ! Les mêmes qu'à La rochelle. J'ai un fou rire. Les mecs sont partout. 

Je me perds dans les ruelles. Prends des photos. Et retourne au bord de mer. Un lit-banc public s'est libéré. Je m'y installe. Et commence un nouveau livre : "Le guerrier pacifique" de Dan Millman. Un cadeau. Je dévore chaque phrase et ai envie de connaitre la suite. Je vous le conseille. Les enfants me disent bonjour en slovène "Dober dan". Ils me passent au dessus sans avoir peur. Ils me sourient. Deux petites jumelles font de la trotinette à toute allure. 

Et puis le soleil se couche. Un de mes plus beaux. Les couleurs sont incroyables. Les bateaux au loin font un joli tableau. Je profite de chaque moment. Et puis la grosse boule rouge disparait complètement. Emmenant les reflets qu'elle faisait sur l'eau. Il fait plus froid. Je prends la route de la maison. Je pleure tellement c'est beau et je suis heureuse. 

Je passe devant un bar. Et là qu'est ce que j'entends ?! Non pas ENCORE les péruviens. Haha. Maitre Gims les gars. Ouais ma gueule. Dans les enceintes. Gros big up. Et re gros fou rire. 

Je rentre donc avec ce ciel de fou et le froid qui tombe. Josip est devant la maison, il fume sa clope. On discute. Je rentre. Il a allumé le radiateur d'appoint (ndrl : ma passion depuis enfant. Avec les sèche cheveux.), une petite lumière so cosy. On est bien. Il me fait des pâtes à la sauce tomate. Je ne sais plus comment le remercier. Il refuse presque que je fasse la vaisselle. Mais j'arrive à la faire, avec mon fameux dicton "Celui qui cuisine, n'est pas celui qui lave." Enfin un truc du genre. 

Il sort voir des amis. Et me laisse toute seule. Ils sont entre hommes slovènes, il m'épargne ça. Merci. Une douche chaude, un petit coup de parano,  je lis et je file au dodo. J'ai plutôt bien dormi malgrė une petite peur complètement irrationnelle. 

Samedi 26 mars 2016


























2 commentaires:

  1. Bravo Rachou ! Tu me fais rêver avec tes articles ! Et je me rappelle bien de la Slovenie alors eclate toi bien ! ! Et bordel, shake ton booty avec ton niveau d'anglais ! In Josip we trust.
    Plein de bisous

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  2. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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