vendredi 8 avril 2016

Rencontres parfaites.

Ce matin, j'me réveille à 8h30, après une nuit paisible. En douceur et de bonne humeur. Je vois le soleil essayer de percer à travers les rideaux : je la sens bien cette journée.
Petite douche, petit dej', petit skype .. je quitte l'auberge de jeunesse à l'heure promise. 10 heures.

Je file château de Celje à pied. Le mec de l'auberge m'a indiqué un petit chemin, j'y file. Il fait super chaud aujourd'hui. Tata commence à suer. Ouais, j'ai tout piqué à Jhonny sur ce coup là.

J'arrive à l'entrée du sentier easy. Waouuw. Le printemps fait un super boulot. Les arbres commencent à laisser apparaitre leurs jeunes feuilles vertes claires. C'est magnifique. Une forêt magique ma gueule. Je grimpe un sentier plutôt pentue, non sans mal.

Vous saviez en Amérique du sud, je pensais que le combo sueur-essouflement rapide était du à l'altitude? Que nenni les gars. J'suis juste une grosse tapette. C'est officiel.

J'arrive donc au château après une vingtaine de minutes de montée interminable. Mais tellement belle. Avec ses couleurs de printemps, son petit vent, ses chants d'oiseaux et ses papillons colorés. Je débarque par l'arrière du château en mode brigand. Genre je veux assaillir la bête quoi.
La vue du château est incroyable. Sur la ville, mais aussi sur la campgne environnante. C'est vert, c'est paisible, c'est beau.

Mais il y a des coups qui résonnent au loin genre méga explosion. Je demande au mec du château ce que c'est. Il me dit que les policiers et les mecs de l'armée s'entrainent au tir dans la forêt. Ah ouais quand même. Mais les mecs ont des bazookas, non?

Bref, j'entame ma petite visite du château. Je grimpe par ci, monte par là, escalade, profite de la vue. Il y a pas un chat, là dedans.

Comme d'hab, quand j'me crois toute seule, je cause toute seule.

En français.

Et là, je croise un type en haut d'un escalier. Je lance mon "Dober dan " habituel. Il me répond un "Bonjour" des familles.

Ooh un français.

Du coup, je m'arrête discuter un peu avec lui. On parle voyages surtout. Il est là pour le mariage d'un de ses potes ce week end. On partage a peu près la même philosophie de vie. On s'entend bien tout de suite. Et puis, le temps file. On continue la visite du château. On se boit une petite Laško fraiche dans les transats, qu'il m'offre généreusement. Et puis, il est déjà 15 heures et on a la dalle mine de rien.

On redscend le chemin dans la forêt enchantée.

Vachement plus facile dans ce sens.

Et on va manger ensemble. A cette heure là, pas facile de trouver. On s'arrête manger des pâtes dans un resto italien. Il me raconte ses aventures : au maroc en 2CV à dormir chez les bergers, à l'australie avec les potes, le canada ou les Etats Unis. Il me parle de son fils, de sa ferme, de comment trouver un camtar pas cher, de randos en France, de son nouveau taff .. et bien plus encore. Finalement vers 17 heures, son pote le rejoint et ils doivent filer. Manger comme des rois et boire des bières jusqu'à plus soif. Merci l'ami, c'était un chouette aprèm en ta compagnie. A la revoyure.

Du coup, 17 heures, un peu tard pour moi pour faire du stop, encore novice. Le pote de Tony a cherché un peu sur notre ami internet et me dit qu'il y a des trains pour Ptuj et me donne les horaires. Je décide de prendre celui de 18h17.

Perfect.

En attendant, je file au "tatoo piercing and coffe". Je prends un jus d'orange et demande combien c'est le piercing au nez et si le le pierceur est dispo. C'est dans mes prix et le mec me dit qu'il a deux trois trucs à gérer avant mais que c'est ok. Je bois mon jus, envoie un message a Damjana pour lui dire mon heure d'arrivée .. et c'est bon.

Le mec, grand tatoué-petit bouc, m'explique un peu le délire du piercing au nez. En gros, il y a un fort risque d'infection toute la première année .. la faute à toutes les merdes qui passent la dedans. Que l'anneau en premier c'est possible mais qu'il faut pas que j'y touche et que c'est plus à risque. De s'infecter d'une et que le trou s'agrandisse de deux. J'opte donc pour le clou à regret. Il me fait ça en deux-deux, je suis sereine. J'ai à peine sentie l'aiguille. Une vraie guerrière pacifique. Il m'explique rapidement ce qu'il faut que je fasse pour pas que mon nez devienne un nid à pus, je le paye, il me fait une ristourne. Et me dit de revenir en juin pour l'anneau. Ok buddy. See you, la je vais rater mon train. Haha.

Je cours comme une dératée à l'auberge de jeunesse récupérer mon gros sac .. et continue en courant jusqu'à la gare. Je dois être d'une rare élégance. Probablement proche de l'hippopotame qui ferait du breackdance. 18h15, j'arrive sur le quai, essouflée et transpirante. Hummmm. Bon apétit bien sûr.

Le train est même pas là, je l'attends bien 10 minutes. Enfoiré. Même ici ils sont en retard.

Je monte dans le train. Et là. Flow de questions. Et si ça s'infecte je fais quoi ? Et si je perds une partie de mon nez ? Et c'est un peu moche en fait non ? Et si ? ET ci ? et ça ? Haaaaaaaaa. Mais pourquoiiiiiii j'ai faiiiiit çaaaaaaa !!!! Mode crise de nerfs, mi sereine, mi j'ai envie de mourir.

Je regarde les paysages par la fenêtre, ça me calme un peu. Petits textos échangés qui me calment un peu aussi. On passe que par des petits villages. Vraiment sympa. Je change de train à Pragersko . Et arrive à Ptuj au crépuscule. J'vous ai dis que j'adorais ce nom de ville. Il me fait marrer chaque fois que je le prononce. On dirait le nom d'une MST je trouve. "Putain, j'tai pas dis j'ai chopé la Ptuj la semaine dernière. Sale histoire". Ca se prononce Ptouille au fait. Ah, vous voyez, vous aussi ça vous le fait.

Je demande mon chemin à une jeune fille. Qui me dit que ça doit être vers le centre. Le mieux c'est que j'y aille et que je redemande une fois là bas. "I hope you will find it". J'espère aussi chaton.

Une fois au centre, je vais dans le premier bar voir si elle en sait plus. Elle me dit qu'elle pense que c'est par là, tout droit. Des mecs assis à la table dehors lui demande ce qu'on cherche. Ils confirment ces dires : tout droit, j'peux pas me tromper. Au bout de la rue, je vois pas d'écriteau avec écrit Panonska ulica .. je demande mon chemin à une dame. Qui comprend pas bien et m'indique un hôtel pas loin. Je lui dis que non, quelqu'un m'attend. Damjana. Et là je l'entends qui crie "Damjanaaa. Damjaanaaaa". Ah bah oui, c'est elle. Nickel miguel. J'étais arrivée en fait.

Damjana m'accueille. Grand sourire, accolade. Elle était en train de laver sa voiture. On monte chez elle. Sa plus petite fille et son fils nous accueille. J'ai le droit direct à un petit concerto de violoncelle par le petit. Suivi d'un défilé en déguisement de panda licorne incroyable.

Haaaaa je veux ce pyjama.

Une vraie petit pile. On se pose avec Dmajana. Elle me propose des crêpes accompagnées d'une confiture maison de cerises faite par Grand-père. En voie de disparition. Puisque l'arbre est tombé il y a quelques temps. C'est le dernier pot. Un régal. Petit thé. Elle me parle des enfants, de son taff, des emplois en Slovénie.
Elle m'explique notamment qu'elle peut pas quitter son boulot. Parce que si tu fais ça, t'as plus de travail. Tous les emplois sont pris ici. Et toucher les allocs c'est compliqué. Elle est enseignante. Ca a pas l'air simple, mais ça se voit qu'ils sont heureux.

Elle est belle Damjana. Elle a 44 ans, elle en fait a peine 30. Elle a une belle énergie. Et ils ont l'air vraiment heureux tous les quatres ici. Elle a une autre grande fille. La maison du bonheur quoi. Remplie de good vibes. Je dors dans la chambre du petit. Dans son lit superposé, avec tous ses jouets partout, ses dessins au mur, et son arc-en-ciel peint au dessus de la couchette. Mon élément quoi. Une vraie chambre à rêves. Le petit lui dort avec sa mère. Ils ont une belle complicité. Je ne sais pas où est le papa. La plus grande de ses filles, elle, n'est pas encore rentré de l'école. Elle y va à Maribor et ce soir elle avait des cours en plus. Elle est pas rentrée avant 22 heures, ce qui inquiétait un peu Damjana. Parait qu'il y a des dispraitions suspectes à Maribor en ce moment. Tu m'étonne qu'elle flippe.

Elle me laisse les clés de la maison pour demain. Me dit de faire comme chez moi. M'allume un petit chauffage d'appoint dans la salle de bain. Ouais, je dois un peu sentir le fennec, ce sera pas de trop.

Je me douche, bonne nuit la petite famille. Merci pour l'accueuil, ça m'a fait oublier mes péripéties piercinguesques .. et même que je l'aime bien maintenant. On se retrouve au pays des rêves.

Mercredi 6 avril 2016

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