lundi 29 juin 2015

Week end partage. Arrivée mitigée a Manizales.

Ce week end a Salamina c’est la fête du cheval. Exposition équine, spectacles, vente d’artisanat locale, concert. David travaille de 8h a 00h pour pas gagner grand chose. Donc je reste avec Angela et la petite. On se balade, on se repose, on discute de la vie. De son accouchement, des injustices de ce monde dirigé par des pourris. De musique, de films. De la Colombie, de la France, de l’équateur et bien d’autres. On rigole bien ensemble. On se fait à manger aussi. Samedi matin j’ai fait des crêpes, et le midi des pâtes carbonara. Avec les moyens du bord. Plutôt réussies. Et dimanche midi, on a été mangées dehors toutes les trois, la flemme de faire à manger. Ca a mis un peu de temps pour être servies mais ça valait le coup : petit velouté de poisson, poisson frit, frijoles, riz, platano et salade. Et jugo de tomate del arbol. On est ressorties de la , pleines comme des bariques. Je pouvais quasi plus marcher moi. Et tu penses bien que pour le gouter, on a été se faire une petite tranche de brownie. Et un peu de carrot cake : délicieux. Mais comme on avait monté la côté avant, bah ça compte pas vraiment, si ? 





On a été voir un peu le spectacle. Des mecs montent les chevaux, et défilent sous le coliseo. Les chevaux ont l’air de danser. Ils sont très beaux, mais ce spectacle me dérange un peu. Les caballos n’ont pas l’air d’apprécier du tout. Ils paraissent stressés, et plusieurs se débattent de l’emprise de leur « maitre ». On ne restera pas très longtemps. Angela m’explique que le samedi, c’est jour de marché. Les gens viennent acheter, vendre et se saouler aussi. Il y a pleins de mecs bourrés dans la rue. Et Angela elle aime pas trop ça. 








Je regarde quelques films. The Darjeling Limited. Du Wes Anderson tout craché. Avec de belles images. Parfaitement symétriques et parfaitement réfléchies. Chaque image est comme une photo. Ca se passe en Inde, encore un film où je voyage. L’histoire de trois frères un peu paumés qui recherchent leur Moman et un peu eux mêmes aussi. Ils sont plutôt drôles les trois. Une fraterie avec tous ses défauts. 

Ca me fascine que quasiment tous les films que j’ai téléchargé avant de partir parlent de voyage. Sans m’en rendre compte. 

Et Caramel. Un beau film sur des femmes du Liban. Toutes différentes. Toutes avec des problèmes  de femmes : une qui aime les femmes dans un pays où c’est pas très bien vu, une qui n’est plus vraiment vierge et qui va se marier, une qui est l’amante d’un homme marié, une plus âgée qui s’occupe tellement de sa soeur qu’elle n’a plus de temps pour elle et pour l’amour; et une qui ne veut pas vieillir. 

Après chaque film, c’est étrange je suis toujours un peu bouleversée. Je suis comme ailleurs. Je me plonge pendant une heure et demi dans la vie de personnes d’un autre pays. Et après quand il faut que je revienne dans la réalité, ça prend toujours un peu de temps. Je flotte entre les deux mondes. Mes pensées sont floues. Je pense à ma famille, aux amis, à la suite du voyage. 


Ce matin, lundi, je décolle assez tôt pour tenter de rejoindre Manizales en stop. C’est a deux heures d’ici. David m’accompagne jusqu’a l’endroit le plus simple pour faire du stop. Dernier au revoir. Merci pour tout. Y’a pas beaucoup de passage ce matin. Et le peu de caisse qui passent font semblant de ne pas me voir. Ou ce sont des jeeps payantes. Au bout d’une heure, mon sac sur le dos,  je commence un peu à désespérer. Et puis; le mec de la station service d’en face me fait un signe. C’est un ami de David. Si je vais bien a Manizales ? Euh oui. Un ami à lui y va justement. Il est avec sa copine. Je monte à l’arrière. Putain, merci les gars. Les deux heures se passent bien. Je fais connaissance avec Julian et Sandy. Elle , elle est psychiatre. J’en profites pour poser des questions.Le système ressemble un peu à la France.  Elle traite surtout des patients bipolaires. Ce qu’il y a le plus a Antioquia. Elle bosse à Medellin. Elle traite seulement les patients en crise, surtout des adultes, mais quelques enfants parfois aussi. Et quand la crise est fini, ils rentrent chez eux avec des traitements. Et ont un suivi tous les mois. Intéressant. La route est jolie. On passe un petit village typique. Ils s’arretent pour acheter des especes de gateaux. De loin, on dirait que ce sont des biscottes grillées. Mais en fait c’est tout mou, et ca a le gout de réglisse. J’ai pas trop bien compris ce que c’était. Pas mauvais. 
On s’approche de Manizales, et on peut voir la ville entière d’où l’on est. C’est joli. 

On arrive à MAnizales. Julian me dépose devant un hotel dans le quartier Cable. Je rentre, la chambre en dortoir est a 23 000, il y a une cuisine et le wifi. Banco. Aujourd’hui de toute façon, j’ai pas envie de la jouer sociable. Il y a des jours comme ça où j’ai envie de me retrouver vraiment toute seule, sans faire d’effort de communication avec qui que ce soit. Mon côté européenne sans doute. Je file m’acheter à manger. Je tournerai très longtemps avant de trouver un supermarché. Une bonne heure de marche plus tard, je rebrousserai chemin avec mes victuailles. Et m’arrêterai manger dans un comedor vite fait. Ce sera un des pires repas que j’ai mangé. Les pâtes étaient pas terribles, la salade et le jugo non plus. Première fois que ça m’arrive. Haha. Je rentrerai vers 13h30, prendrai une douche et geekerai toute la journée. Ouais. Pas sociable pour un sou. Demain je file pour Santa Rosa de Cabal j’ai trouvé des couchsurfers la bas. J’ai remarqué que quand j’arrive dans une ville sans connaitre personne, je le vis pas hyper bien. Ici, à Manizales, ca ma fait la même impression qu’à Riohacha. La ville me plait pas plus que ça, et j’ai pas envie de l’arpenter. Etrange. Parce que j’aime bien être seule en voyage, mais quand personne ne m’attend dans une ville je ne profite pas de la même manière. Haha. Magnon et ses contradictions. 

Bref ce soir pâtes au thon. Le chien se régale des restes. 

Samedi 27, dimanche 28 et lundi 29 juin 2015

Street art en Medellin.




















samedi 27 juin 2015

San Felix et ses alentours.

Réveil toujours difficile. Petit dej’ de compet’. Bananes en morceaux, céréales muesli. Yaourt. Pain grillé, marmelade de mura. Et puis David se lève et prépare une autre salade de fruits. Il partage avec moi : papaye, mangue, pomme, banane et muesli bis. Humm. 

Ce matin on décolle tôt, on va se balader avec David. On va en moto à San Felix et après on va marcher un peu dans la montagne. 

On part avec la moto. Arrêt essence. Putain c’est pas donné bordel. On monte avec la moto, on dépasse pas le 50km/h. Voila ce que j’aime. On profite du paysage. Et dieu que c’est beau. Vous pensez peut être que c’est toujours pareil, j’en sais rien. Mais pour moi c’est toujours une agréable surprise. Tout ce vert. Et ces vallons. Ca monte, ca descend. Ca tourne dans un sens et dans l’autre. Il y a des vaches, des petits veaux, des chevaux, quelques gens, des papillons de toutes les couleurs, des oiseaux. J’adore. On roule une bonne heure jusqu’à San Felix. Sur un petit chemin de terre et de cailloux. 












San Felix, ressemble un peu a El Cocuy. En plus petit. C’est minuscule, et il n’y a quasi personne. Une petite ville fantôme. Mais c’est joli. On s’arrête prendre un café, au bar du coin. David le prend avec de l’aguardiente. C’est un alcool un peu fort, genre 35 degré je crois, qui a le gout d’anis. J’annonce je suis pas fan du tout. Mais c’est local. Haha. 



On reprend la moto, pour allez voir la montagne avec ses palmiers. Un peu comme dans la Vallée de Cocora. On s’arrête pour admirer un colibri noir qui butine des fleurs oranges. Les photos je les ai prise avec mes yeux, désolé les gars. Mais le spectacle était grandiose. 





Ici aussi c’est sublime. Le mélange de forets, de palmiers, et de montagnes verdoyantes est sublime. Ca se passe de mots. On arrête la moto sur le chemin, et on grimpe un peu plus haut. On se pause là. David enlève ses chaussures, et prend dans ses bras les arbres. Oui, c’est pour se connecter a la terre. C’est touchant. On reste ici un moment à regarder les nuages et a profiter de la nature. 
Je lui fais écouter L’hymne de nos campagnes, et lui traduis les paroles. Il kiffe bien visiblement. 

















On a beaucoup discuté aujourd’hui. De la vie, de la nature, du capitalisme, des injustices du monde moderne, et du passé aussi d’ailleurs. De sa rencontre avec Angela. De son enfance, et de son Papa qui s’est barré sans donner de nouvelles. Il est vraiment sympa ce David. Et j’adore cette famille. Ce sont un peu des hippies, mais ca sert a rien de mettre des étiquettes, nan? Ce sont seulement des gens bien. 

David me dira que je suis belle. Aussi bien à l’extérieur que dans mon esprit. Que je suis drôle et que j’ai de bonnes ondes comme on dit ici. Ca me touchera d’autant plus qu’il a pas à pipauter pour me dragouiller. C’est juste sincère et gratuit. Merci. 

On rentrera, un peu plus vite parce qu’on a faim. Haha. Ca secoue plus tout de suite. On passera par une autre route. David veut me montrer un terrain qu’ils ont avec sa maman. Ils veulent construire une maison pour en faire un hospedaje, mais ils ont pas le pognon. Un jour peut être. 

Arrivés à la maison, Angela est en train de cuisiner. De l’Arroz con pollo. Tu fais cuire le poulet dans de l’eau avec un peu d’huile je pense. Le riz lui cuit avec des poivrons et des oignons sans eau. Et puis tu rajoutes au riz le bouillon du poulet, d’autres légumes aussi. Et après tu dépiautes le poulet en petit morceaux. Ca, ça a été mon boulot. Merci la tâche ingrate. Haha. On a fait en plus des patates frites et une salade de tomates. Jugo de mura. Impec. On s’est régalé.

Après midi tranquille. Je me repose un peu. Fin de journée on va se boire un Kumis. Et au passage on se mange une parte de gâteau au chocolat. Ils appellent ça brownien, mais ça n’en est pas. Ca me rappelle un peu le gâteau au chocolat que fait Maman pour chaque anniversaire. Le Kumis, ils me l’ont vendu comme The boisson. C’est du lai fermenté avec de la cannelle et du vin. Bah moi je suis pas fan. C’est plutôt très amer. Je le bois quand même. Je suis quand même tombé sur une famille de grosse bouffe. Haha. Ca arrange pas mes affaires ça. Déjà 18h30, on file sur la place du village maté le match Colombie-Argentine. Première mi-temps sans but. Les argentins dominent largement, mais les Colombiens ont une super défense. Et surtout un super  goal. A la mi temps, on rentre a la maison pour la petite. Moi j’ai pas envie de ressortir j’suis claquée. David et Angela ne ressortiront pas non plus. On se matte la seconde mi-temps a la maison. C’est cool aussi. Pas de buts non plus. Tout est possible. Pénalty. La colombie se foire royalement sur les derniers. L’Argentine gagne de peu. Je pense à Marcella et Santi à la inca. J’espère qu’ils ne se sont pas fait buter. 





Vendredi 26 juin 2015