samedi 27 février 2016

Voyage en terrain connu.

Quand on apprend à regarder la vie, chaque moment est un voyage. Quelques mois que je suis rentrée, un peu moins que j'ai repris un travail. J'ai fait un voyage d'un mois et demi au pays de la vieillesse, de la souffrance et parfois de la joie. J'vous raconte ?

Ma première impression a été olfactive. Ca sent l'hopital. Pas la mort comme certains aiment à l'écrire. Non. Ca sent la bouffe de l'hopital, le désinfectant. Parfois la merde et l'urine. Ca dépend de l'heure de la journée. Les premiers jours j'étais perdue. Beaucoup de visages à se souvenir. Plus de deux cents en tout finalement. J'ai l'impression qu'ils sont tous mourants, tous ici sans savoir vraiment ce qu'ils font là. Qu'ils sont tous déments. Et puis, les jours passent, j'apprends à les connaitre et on s'attache.

À Jeanine, qui est très demandeuse mais qui a toujours le sourire quand elle te voit. Elle te hèle quand tu passes dans le couloir pour te faire un bisou. À son amoureux, toujours attentioné envers elle.

À Chantal, que tu soupçonne d'être une super-héros. Quand elle disparait le temps d'un après midi et qu'elle enlève ses lunettes, tu sais que ce n'est pas pour rien. A sa façon de rire en te regardant, toi tu sais.

À Roberte, qui parfois pleure, parfois crie quand tu lui fais un soin. Mais tu arrives toujours à la faire rire et à la rassurer. Et tu aimes ce sourire sur son visage.

À Marcelline, qui chante toute la journée. Alors tu l'accompagnes. Elle hoche la tête en souriant et continue sa rengaine.

À René et ses petites attentions. Ses petits bonbons mis de côté pour nous donner un peu de courage. Ces michokos du soir, c'est ma petite madeleine de Proust.

À Anna, et son visage qui s'illumine quand j'entre dans sa chambre en parlant espagnol. Une langue qu'elle connait.

À Amandine et son petit rire quand je danse juste pour elle.

À ce docteur un peu fou qui mettera Edith Piaf a fond et demandera à qui veut bien danser. Qui se prendra un râteau par toi Micheline. Tu lui diras que non, tu ne veux pas danser car tu es barbouillée ou constipée. Je te dirais que je m'en servirai pour les gros lourds la prochaine fois. Et tu as un moment de lucidité si rare. Et tu me demandes si moi je sais danser.

À Martine et sa petite voix d'enfant qui te demande dans ton dos, ce qu'elle doit faire. En boucle.

À Jacques et son caractère de cochon et ses obsessions.

À Francine et ses commentaires bien placés devant les reines du shopping. Miss punchline. On regardera la téloche ensemble la prochaine fois, y a moyen qu'on se marre.

À Henriette qui est toujours fière de te montrer ses dernières créations ou sa façon de prendre les médicaments. Et de te dire " Alors, z'avez vu ? J'suis encore bien un." Et d'ensuite aller se siffler les bouteilles d'eau de Cologne des copains.

À Marc et de son fauteuil magique avec son Klaxon scotché avec amour. Une vraie machine a remonter dans le temps.

À Suzanne, qui bouge au son de la musique classique. Et qui te fera revivre un remake de "La fiancée de Frankenstein" magnifique.

À Ben qui se fout de ta gueule quand il te dit que "Oui il va aller fumer dehors". Mais qui continue de le faire dans le salon. À son amoureuse qui le suit comme son ombre.

À Michelle, qui te redemande toujours ton prénom. À qui tu demandes de pousser sur ses jambes alors qu'elle n'en a plus.

 À ces deux centenaires sourd et presque aveugle, mais plus frais que toi un lendemain de soirée. Être fascinée par ses cent deux ans de vie.

À ce vieux marin qui ne quitte jamais son chapeau à pompon. Qui te dira qu'il a bossé avec Cousteau et  fait la guerre du Vietnam.

À cette petite ukrainienne au caractère bien trempée qui roule plus les R qu'une limousine.

Et finalement, tu te rends compte qu'il y a encore de la vie ici. Que chaque jour à sa petite surprise et ce moment qui te fera sourire et continuera de te faire croire en l'être humain. Certes, j'aimerai qu'il y ait plus de tout là-bas : plus de joie, plus de sourire, plus de bruit, plus de rire. Mais grâce à vous, tout n'est pas perdu. Alors merci.


 Tous les prénoms ont été changés sciemment. 

Quand je serai grande ..

Le 22 c'était mon anniversaire. Oui honte à toi qui a oublié de me le souhaiter. En plus Facebook t'aide drolement monsieur le poisson rouge. Non en plus, je dis ça, mais tous les gens à qui je tiens y ont pensé. Bref.

J'ai donc eu droit à la fameuse question "Alors ça fait quoi ?". Comme d'habitude, j'ai répondu rien de spécial. Et ma Maman a cru bon de rajouter " Et du coup c'est quoi tes projets pour la suite ?". Entendre "de ta vie, ma fille". Je voyais très bien où elle voulait en venir : le mec, la famille, les enfants. Du coup j'me suis mise à penser à mes projets pour la suite ...

Pourquoi pas dresseuse de licornes? Ou de dinosaures. Comme j'ai toujours rêvé. J'irai en bas des arc en ciel pour les attraper avec mon filet fabriqué en nuages. Si elles veulent venir elles seront les bienvenues. Si elles veulent continuer de gambader librement, je les laisserai.

Pourquoi pas funambule? Parce que j'adore le mot. Qu'il est beau et que j'aime la sensation de liberté que ça m'évoque. Et puis ça rime avec libellule, bulle et bidule.
 Ou alors je ferai du tissu aérien. Mais je ferai partie d'un cirque. Et je tomberai amoureuse. Et le temps s'arrêtera. Comme dans Big Fish.

Pourquoi pas Maman? Enfin non, je ferai partie d'une famille. Une famille que j'ai choisie. Et qu'on a décidé de construire. A deux. Avec une fille ou un garçon. Mais ce sera L'amoureux (-se). On sera fous l'un de l'autre et on voudra partager notre bonheur avec un enfant ou plusieurs. Pour pouvoir faire des cabanes dans les arbres ou avec des draps, pour pouvoir faire des batailles de peinture et de farine, pour pouvoir s'aimer.

Pourquoi pas nomade? Je vivrai dans une caravane ou une maison dans les bois. Je serai comme un petit escargot. Je transporterai ma coquille-dortoir sur le dos, je flanerai quand il fera soleil et irai danser sous la pluie. Je crapahuterai dans la montagne. Je pleurerai devant les couchers de soleil. J'apprécierai le vent et le soleil sur ma peau. Je sauterai dans les flaques. Je plongerai dans les rivières froides. Je profiterai de chaque instant. Et je serai heureuse.

Pourquoi pas musicienne? Je jouerai du violoncelle, du saxophone et du charango.  Je jouerai dans la rue pour quelques pièces ou juste un sourire. Je serai la chanteuse d'un groupe de folk ou de reggae. Je deviendrai la muse de Mathias Malzieu. On sera forts ensemble. On rêvera tous les deux et ce sera beau. On écrira des livres, on fera des chansons, des concerts, on rira fort et on pleurera encore plus fort.

Alors oui, je crois pas que c'était la réponse que tu attendais mais aujourd'hui ce sont mes projets. Ils sont peut être peu réalisable pour la plupart. Mais en écrivant je veux juste dire que je veux continuer de rêver, de vivre comme si c'était le premier jour de ma vie, de profiter, de rire et de pleurer. Sans me demander "Merde, et demain ?".

Je veux faire ce que j'ai envie, et être heureuse.

Parce qu'à quoi ça sert de vivre sinon ?
@Théo Gosselin

samedi 13 février 2016

DECOUVERTE SERIE # Trepalium

J’ai entendu parler de cette série sans vraiment écouter. Haha, oui c’est une de mes capacités. Bref, je décide de m’y intéresser d'un peu plus près. Je me lance le premier épisode en replay. Et bim. J’me le prends en pleine face. Je suis mal à l’aise devant cette société qui pourrait être la notre. TREPALIUM. Un titre évocateur qui est à l’origine du mot Travail : un outil de torture. Le ton est donné. 

C’est l’histoire d’une France du futur où les actifs vivent dans une ville « idéale » et sont séparés par un mur des non actifs, qualifiés de zonards. Dans cette fiction, les actifs méprisent les zonards, voire plus si affinités. Et les zonards rêvent de vivre de l'autre côté du mur.

Ce qui m’a mis vraiment mal à l’aise, c’est que j’ai vraiment l’impression que ce futur fictif pourrait devenir la réalité si on continue sur cette pente. Que mine de rien, on n’en est pas si loin de cette façon de dénigrer celui qui ne travaille pas aujourd’hui. Qui n’a jamais entendu quelqu’un dire « Oh bah c’ui ci, il bosse pas d’toute façon, c’est un feignant » ou entendu poser la fameuse question « Et toi tu veux faire quoi dans la vie? » . Comme si le travail que l’on faisait était une fin en soi, et te définissait en temps qu’être. Bref. On a pas le mur concret entre les deux univers, mais on en est pas si loin. Regardez ce documentaire « Les parasites » et vous comprendrez ce que je veux dire. 

Alors pourquoi on accepte ce modèle comme quoi réussir sa vie c’est avoir un travail qui rapporte ? Pourquoi ce serait régresser que d’avoir d’autres aspirations que posséder des choses ? Pourquoi moi je pense que la regression c’est justement le modèle actuel ? Quand est ce qu’on a préféré avoir plutôt que de vivre

Il y a quelques années Georges Orwell avait écrit ce roman « visionnaire » et aujourd’hui il est reprit dans plusieurs oeuvres au scénario que j’appellerai catastrophe. 
Ce qui me rassure, c’est que j’ai l’impression que le monde change peu a peu. Par ci, par là, des gens oeuvrent pour un monde meilleur et plus solidaire, où l’humain est plus important que les objets. Donc j’espère qu’on va continuer sur ce chemin. 

Et si vous voulez voir ce qu’on peut éviter, regarder Trepalium. En plus, de la justesse des acteurs, l’intrigue est vraiment bien. 




mardi 9 février 2016

J'me rappelle ..

Aujourd’hui, je décide de reprendre un peu du service sur ce blog que j’ai un peu abandonné depuis mon retour. J’avais du temps pourtant, mais je l’ai utilisé autrement. 
Du coup, je me replonge dans les photos des derniers moments sur les plages de Punta Sal. Et les souvenirs reviennent. 

J’me rappelle de ces matins, aux aurores, où avec Gian on se réveillait. On était seul au monde. On enfilait notre maillot de bain. Et on se faisait un petit dej’. Il me le faisait ? Oui, peut être. Jus de fruit de la passion frais, parfois avec de la fraise et de la mangue. Ceviche avec le poisson de la pêche du jour ou sandwich au fromage. Le tout avec le soleil qui pointe doucement son nez et le bruit des vagues. 

J’me rappelle de ces soirées, où on buvait trop de Fiesta. Et parfois, on terminait avec du Pisco et plus si affinités. Où on s’allongeait sur la plage, et où on regardait les étoiles en riant bêtement. Et on se rapprochait de l’eau pour faire s’illuminer les planctons en leur jetant du sable dessus. 

J’me rappelle de ces couchers de soleil à couper le souffle. Et des minutes passées, assise dans le sable, à sentir l’air se rafraîchir et les couleurs se mélanger. J’me rappelle particulièrement du dernier coucher de soleil. Je l’ai encore plus savouré. Et tu es venu t’assoir à côté de moi sur la barque. 

J’me rappelle de la chasse aux perseves. A en vouloir toujours plus. De la fascination que j’avais pour ces rochers qui ont l’air mort mais qui regorgent de vie. Des petits crabes qui courent partout. Et qui je suis sur, un jour domineront le monde. De ses longues heures à les éplucher, mais du régal quand on finissait par les manger. 

J’me rappelle de cette journée où on a été nager avec les tortues. Et où j’ai flippé. Mais j’y suis retourné. Et j’ai passé cette journée toute seule. Chose qui ne m’étais pas arrivé depuis longtemps. Et j’ai apprécié chaque moment. Du soleil sur ma peau, au souffle du vent. Au ceviche que j’ai dégusté sur la place. A cet oiseau qui a décidé de m’utiliser comme chiottes. 

J’me rappelle nos engueulades, et nos fous rires. De tous les films de plus ou moins bonnes qualités qu’on s’est matés. De notre façon de parler en Minions. Et de tout le reste. Ca ne manque pas spécialement, ou plutôt ça ne me manque plus mais je n’oublie pas.  

J’me rappelle de tout ça, et j’espère venir vous voir à la Pyramide un de ces quatre. Voir si les panneaux que j’ai passé des heures à raviver sont toujours la  .. Merci pour ses beaux moments. Vraiment.































Samedi 6 février 2016 


Souvenirs de mi novembre à début décembre 2015

samedi 6 février 2016

DECOUVERTE # Musique


Tarapoto : La forêt et ses trésors

On prend donc un petit combi jusqu’à Moyomamba, 5heures de voyage. 5 heures à se taper une vidéo de clip de merde en boucle. Moi je l’ai bien vécu, même si la réalisation laissait à désirer. Gian un peu moins. Il a passé le reste de la soirée à me parler sur le rythme des musique. Haha. On est quand même arrivée à destination de nuit. Trop crevés pour continuer jusqu’à Tarapoto, on décide de passer la nuit ici. Petit hôtel, petite salade, on fait pas long feu. La nuit est pas facile car il fait chaud et on n’a pas le luxe d’avoir de ventilo dans la chambre.

Le lendemain, on part à la découverte de Moyomamba qui nous parait bien sympa. On file en tuk-tuk aux thermes. Ici, on ne dit pas tuk-tuk, mais moto tout simplement. Gian se fout de ma gueule, donc. Il y en a une tonne dans le coin. Les thermes sont super sympa, mais je trouve qu’il fait trop chaud pour profiter pleinement. Une eau thermale ça s’apprécie quand il fait froid, pis c’est tout.







Après une petite heure, à discuter avec tout le monde dans les eaux chaudes, on file au jardin d’orchidées. Mon petit plaisir. Je les renifles toutes. Elles sentent bon, elles ont toutes une couleur , une odeur ou une forme différente. Je suis fan. En plus, du jardin, on a une vue magnifique de la forêt alentour. Un ubu vole à 1 mètre de moi, impressionnant.





Je suis pas au top de moi même : problèmes intestinaux. Il m’faudrait un Activia et vite. Haha. On va se manger un truc. Petit ceviche et un tacutacu : c’était pas mauvais, mais pas l’idéal pour aujourd’hui. Un peu trop riche. Par contre, je découvre un nouveau fruit : La Cocona. En jus. Pfiouuuu. Un putain de délice. Ma nouvelle boisson. On va ensuite au mirador naturel : vue sur le fleuve et la forêt. Waouw. Le vent frais nous rafraichit. C’est un beau moment. 

Et puis, c’est l’heure de bouger pour Tarapoto. On se trouve une voiture rapidement. On pense qu’on va être tous les deux, ... et une femme met une énorme cage à l’avant.

Qu’est ce que c’est ? Oh. Un singe. Un capucin. On discute avec elle. Elle l’emmène dans un centre de réadaptation à Tarapoto. Il a été trouvé dans la rue, probablement abandonné par des maitres qui en avait marre de lui. C’est un mâle. Un peu agité. Malgré les médocs qu’elle lui avait filé, il a mordu tout le monde pour entrer dans la cage. Et durant tout le voyage il essaiera de sortir de la cage. En agrippant la chemise du chauffeur, on sautant dans sa cage. Haaa, ces mâles. J'espérais qu'il lancerait des excréments pour montrer sa puissance .. je resterai sur ma faim.

 Elle nous parlera de nombreux autres trafics ici au Pérou : des ailes de requins, d’oiseaux et bien d’autres. Super intéressant. Les deux heures passent assez rapidement. Pendant le voyage, on se fait arrêter par deux hommes qui ouvrent la porte de la voiture et nous demandent de l’argent. Je ne comprends pas bien, mais Gian non plus.  La jeune femme, d’Israel, lui explique. Ces hommes maintiennent la sécurité de la route et demande un appui financier.
 On se laisse donc à Tarapoto. Bon courage mademoiselle.

Nous, sous la pluie, on monte dans un tuk-tuk, et la dame nous emmène dans un hotel qui paye pas de mine.

On a un ventilo?

C’est tout ce dont j’ai besoin. Pour la salle de bains, on est de nouveau sur le modèle douche-toilettes en un. On apprécie l’agencement.  On fera pas grand chose de la fin de journée sinon se balader dans la ville, au marché artisanale, dans le parc. Le temps est doux. On est bien. Je suis toujours barbouillée, on se mange un bout vite fait dans une chifa. La chifa c'est un resto qui mélange saveur peuvienne et asiatique. Pas un bon combo pour moi ce soir. J'me prends un plat qui m'inspire pas. Et quand il arrive c'est pire. Je mangeotte.
Un petit garçon entre dans le resto, et fais la manche. Gian l'interpelle et lui demande s'il veut manger avec nous. Il accepte et va chercher un copain à lui. On leur fait venir à manger et à boire et je leur file mon plat. On discute football et famille. Ils ont pas une vie simple mais sont adorables. On leur file des doggybag avant de partir. Salut les atistes, nous sur cette BA, on va se reposer. 

Le lendemain, on a un peu de mal à aller jusqu’aux cascades, mais on finit par trouver un combi qui nous y dépose. Il fait pas très beau ce matin, et il fait un peu frais à la cascade. Le chemin pour y accéder est joli. Il n’y a pas grand monde, c’est chouette.



Gian y plonge, moi je reste les pieds dans l’eau. On sympathise avec les familles, et surtout avec un petit bout de 10 mois, adorable. Cette famille nous ramènera finalement sur Tarapoto gentiment. J’aime bien ce côté là de Gian, sa sociabilité. Et avec les gosses, il a un vraiment un truc. C’est son petit côté Michael Jasckson comme il dit. Haha. 

Le midi, on mange dans un resto : le Real Limon. Qui deviendra notre endroit. Service au top par Epi, et bouffe délicieuse : ceviche mixte, tiradito trois temps, causa rellena. Tout y est et tout est très bon. On se régale. Et après on décalle dans un petit village pas très loin de Tarapoto : Sauce.
Deux heures de route plus tard, après avoir traversé la forêt et le fleuve Mayo sur une embarcation en bois nous voilà arrivés. Le village est tout petit, mais adorable.

Ses rues en terre rouge. Les arbres verts tout autour. Ses petites maisons colorées. Ses habitants accueillants. Et ce lac. Un lac immense et super calme.

On va jusqu’à notre hébergement : Le Sauce Lodge. Il y a 8 maisons individuelles face au lac. Pas d’électricité sauf pendant 4 heures le soir. Un accueil familial. On se fait accueillir notamment par César, 3 ans et sa boite d’animaux de la ferme. Ca sera mon poto pour les deux jours qu’on passera ici. Le soir on inventera des batailles d’animaux, des familles, des jeux .. on rigolera bien. On est les seuls hôtes. Le pied. Pas un seul bruit à part celui des animaux autour, et du générateur le soir.




On passera deux jours et demi magnifiques là bas.

A manger notre cesina-chorizo-frites-maduro le soir. A aller au village avec notre kayak. A se baigner à la lueur du soleil couchant dans ce lac si chaud. A profiter des couleurs du ciel et de ses étoiles. A chasser les crapauds qui s’invitent dans la chambre. Et rester bloquer devant un serpent qui veut prendre l’apéro avec nous. A jouer avec César. A gouter tous les alcools locaux que te sert cette vendeuse. A déguster ce ceviche face au lac. A mourir de chaud sous ce soleil de fou. Puis à se rafraichir dans l'eau. A faire un concours de saut avec des gamins. A faire un plat magnifique. Et à se prendre la plus grosse pluie de ta vie dans la face. Et profiter.

Vraiment, si vous aimez la tranquillité, foncez là bas.



















Une journée on décide d’aller voir ce qu’il y a d’autres comme hébergement. Avec notre kayak, on attérit au Sauce resort Lodge. L’endroit est luxueux et bien tenu. On se prend un truc à boire : moi, mon jus de Cocona. Et on se renseigne sur les prix. Il me parle de 100, 150 ou 250. Je trouve pas ça si cher pour l’endroit. Je me dis que pourquoi pas. Et après la visite des cabanes, je tilte. Putain, mais attend c’est en dollars qu’il me parle depuis tout à l’heure !! C’est mort. Je ne vais pas mettre mon budget d’un mois dans une nuit. Hahaha. La blondasse. Du coup, on annule les plans de luxe. On est bien où on est. On veut profiter du billard en buvant notre verre, mais on nous informe que les commodités sont exclusivement pour les clients de l’hôtel.


Désolé mec, on prend notre kayak et on se casse. 

On repartira de Sauce super contents. Pour passer encore quelques jours à Tarapoto. On se prendra un hotel pas cher avec piscine. On profitera de la fin de journée là bas, à se détendre et à jouer comme des gosses dans la piscine. A savoir qui tient le plus longtemps sous l’eau et qui nage le plus vite. Des enfants qu’on vous dit. 

Le lendemain, on se la jouera tranquille et on ira dans un village à côté : Lamas. Super sympa. On ira se baigner dans une petite cascade. Ce qui calmera un peu toutes les piqures de mousqtiques qui sont apparues cette nuit. Je ne suis plus qu’une énorme boursouflure. La pluie tropicale s’invitera évidemment.

On ira aussi visiter un chateau improbable. Genre chateau du moyen âge, mais tout neuf, au milieu de la forêt amazonienne. Grand luxe avec fanions, peintures et tout le tintouin. Paraitrait qu’il y a un Italien qui y vit. Monsieur a sa propre piscine avec ses initiales au fond. Tranquille.





On déjeunera dans un resto qui a une vue imprenable sur la ville. Notamment des patates farcies, délicieuse. Qui me rappellent des saveurs françaises. Bou-yah. Avec le soleil qui est de retour en prime. On est bien.

Et puis, on va un peu plus bas dans le village, sur la place de l’artisanat. Un groupe d’indigène est en train de danser en tenue traditionnelle. Ce ne sont que des personnes âgées. Ca me met un peu mal à l’aise parce qu’ils ont pas l’air hyper jouasses d’être là. Et les gens les regardent et prennent des photos autour comme si c’étaient des animaux. J’suis pas fan.




On fait un petit tour des stands. Et on découvre un nouveau fruit : La poma rosa. Première fois que je vois ça, et p’tet bien la dernière. Délicieux. Ca ressemble un peu à un gros radis, mais avec la chair tendre et le gout d’une cerise fraiche. Hyper bon. On rentrera finalement sur Tarapoto profiter de la pisicine et d’un ceviche à la tombée de la nuit. On sympathisera avec un couple de Lima adorable. 

Le jour suivant, surmotivés, on decide d’aller à la Cascade du voile de la marié. On sait qu’il y a une longue marche mais on a même pas peur. On va jusqu’à l’entrée du chemin en tuk tuk. Et c’est parti. Le chemin est vraiment difficile, c’est l’aventure totale. De la boue, des branches, des feuillages, des rivières à traverser. Le problème c’est qu’on est en tongs et que le chemin est pas super bien indiqué. Du coup, on arrête pas de se perdre. Au bout de deux heures, on se dit qu’on la trouvera plus cette cascade. C’est alors qu’ un vieil homme apparait de nulle part. Il va livrer de la nourriture à un refuge d’animaux un peu plus loin. Il va vers la cascade si on veut le suivre. On se regarde. Il est déjà tard, il nous reste une heure de route, on le sent pas. La rando était géniale, on a vu pleins d’animaux et sutout des petites grenouilles colorées, on est contents. On rebrousse donc chemin après avoir profité de la rivière. Le retour se fait super rapidement. Bah quand on se perd pas forcément.






On rentre sur Tarapoto, on va manger à notre cantine habituelle, et on change d’hotel. On en prend un beaucoup moins cher, mais confort. On se balade une dernière fois dans Tarapoto. Demain on décalle hyper tôt. 

7h, on entame donc notre long long voyage. 8h plus tard, on est à Chachapoyas. On se loue un hotel pour attendre le prochain bus qui est à 20h et se reposer. A 20h, on monte donc dans notre bus grand luxe. C’est parti our 9heures de bus jusqu’à Chiclayo. On nous sert un repas à bord et tout. On a une hotesse. J’ai l’impression d’être sur un vol Air France. Haha.

Le trajet se passe bien, et a 2h30, c’est le drame. Le bus s’arrête. La clim avec. Je sors pour voir ce qui se passe. Avec la pluie, la quasi totalité de la route est bloqué par les gravas. Glissement de terrain. On bougera pas d'un pouce jusqu’à 9h du matin, heure où les ouvriers commenencent à déblayer. On meurt de chaud quand la clim est éteinte, les enfants s’impatientent, on a faim. Mais on ne peut rien faire de mieux que d’attendre. Quand on bouge enfin, c’est à la vitesse d’un escargot rasta que l’on va. Car oui, on n’est pas les seuls à avoir été bloqués. Une file interminavble de bus, voitures et camions essaie d’avancer dans les courbes de la montagne. Finalement, à 17h30, on arrivera à Chiclayo. Contents que ce calvaire soit terminé.

On cherche un terminal de bus qui pourra nous proposer un voyage rapidement. On en trouve un qui part à 18h pour Piura. Banco. On mange en vitesse un ceviche et un poulet à la braise. Et nous voilà parti pour 3h30 de bus, le ventre lourd. Arrivée à Piura, il nous faut trouver quelque chose pour Mancora. On opte d’abord pour un combi qui met trop de temps à se remplir pour nous. Mais par chance, un bus part à 22h : on grimpe dedans. Et deux heures plus tard, nous voilà à Mancora. On attendra un pote taxi dans le bar d’un autre pote de Gian. Où je rencontrerai une jeune femme belge géniale. A Minuit, nous voilà à la maison. Accuillie par José et un autre copain. On fera la fête jusqu’au petit matin. Je profiterai de l’occas’ pour me baigner au lever du jour. La mer pour moi toute seule. Juste le pied. Je discuterai avec la totalité de la plage : du pêcheur à la vendeuse de collier.

Je passerai un des plus beaux moments de mon voyage. Je ne dormirai pas de la journée, et me coucherai à 17h pour m’enfiler douze heures de sommeil comme un gros sac.

Elle est pas belle la vie ? =)



Du mardi 10 novembre au jeudi 19 novembre 2015