samedi 21 novembre 2015

Chachapoyas et ses alentours : La claque.

Après quelques jours à profiter du soleil, de la fête et de la bouffe de Punta Sal, nous voilà partis de nuit avec Gian, direction Chiclayo. On doit prendre le bus à Mancora. Ça m’a permis de connaitre un peu la ville. C’est sympa mais bien touristique. Il y a toujours une teuf à l’église du coin, des boutiques de fringues hippies et des restaurants plus ou moins sympas. Je préfère définitivement Punta Sal et sa tranquilité. 

On prend le bus à 23heures. Je suis au bout de ma vie, j’ai qu’une envie me pieuter. J’ai dormi 4 heures c’te nuit, j’aie besoin de me reposer, c’est clair? On se fout dans le bus, il fait une chaleur moite. On va être bien. Je suis juste en dessous de la lumière sortie de secours, ce qui m’empêche de dormir pendant les 6 heures de voyage. Autant vous dire qu’en arrivant j’étais au poil. On arrive donc à Chiclayo la tronche dans le pâté. Je gueule après le mec des bagages qui écrase mon sac à chaque fois qu’il en récupère un autre. J’suis d’une humeur magnifique, la journée va être longue. On doit finalement changer de terminal pour prendre notre bus jusqu’à Chachapoyas. On arrive là bas, pas de bus avant 8h du matin, il est 5h30. Nickel. J’vais me rafraichir aux chiottes : niveau hygiène on n’est pas au mieux, mais on fait ce qu’on peut. Gian a faim il se prend une soupe de poulet dans le petit resto collé au terminal : j’en profites pour me reposer. La tête sur la table. J’arrive a dormir pendant les deux heures. Même si on a fini de manger le patron nous fout pas dehors, j’apprécie le geste. Je me prend un jus d’orange frais dans la rue, et c’est parti pour 9h de bus annoncé. Notre bus s’appelle Divino Senor, ce qui n’annonce rien de bon. On se marre avec Gian qui me dit que quand les bus ont un nom religieux et plus ils sont bourrés de couleurs, plus il y a un risque d’accident. Le notre a le combo gagnant. Nickel, Michel. 

Je dors les premières heures, j’écoute la zik. Ca se passe plutôt bien. On s’arrête vers les 11h pour le petit dej’ : du riz, des frijoles, de la salade. J’me sens mieux, la patate est revenu. On est complètement perdus dans la montagne, mais les gens du resto sont adorables. Pérou, tu commences à me plaire. Les heures de bus défilent. On arrive à Jaen, il fait une chaleur à crever et l’air n’entre pas dans le bus. J’ai mon jean et mes grosses godasses, j’ai envie de décéder. Gian me file des tatanes et un short de bain. J’ai une touche géniale, mais au moins je suis bien.

On doit changer de bus en sus, je ne saurais pas vous expliquer pourquoi. Mais par chance, il y fait plus frais.  Le chauffeur nous met à fond des clips locaux. J’me marre. Entre les paroles (sur le fait que Whatassap ruine l’amour entre autres), les images clichés, le jeu des acteurs et la petite choré du groupe, GE-NIAL. Movida Sensual, Merci. Et puis, on commence à trouver le temps long. Ca fait déjà 10h qu’on roule, et pas de Chachapoyas en vue. On demande au chauffeur de nous mettre un film, il met finalement une série « El Capo ». Ca sauvera ma fin de voyage. Je passerai les dernières heures espérant qu’on arrive pas tout de suite pour pouvoir savoir la suite. Mon addiction aux séries, plus qu’une passion. On arrivera finalement de nuit, un peu fatigués mais contents. On se trouve un hôtel rapidement pour pas trop cher. On se fait une toilette de chat, on va se manger un bout de poulet au resto du coin, on s’organise la journée de demain et au dodo. 

Le lendemain levés 6h45, on se prend un petit dej furtif car la patronne nous ignore quand on arrive. Haha. On se prend deux petits sandwich de fromage, un café et en avant Guingan. Le chauffeur de l’excursion du jour vient nous chercher devant l’hôtel. Ca faisait longtemps que j’avais pas fait de « tour », bah ça m’avait pas manqué. Je préfère largement faire mes petits trucs de mon côté. Manger où j’veux quand je veux. M’arrêter si j’ai envie. Prendre une photo. Rester plus ou moins longtemps aux endroits. Mais bon, l’ambiance est sympa. On est avec un groupe de mamies plutôt drôles. 

Ce matin on file donc aux grottes de Quiocta. Les paysages sur la route sont divins. Le canyon, la montagne, la rivière en contre bas. Pfiouuuu. On en prend plein la vue. On fait un détour par un petit village génial. Ses maisons rouge et blanche, sa place, son église, son marché, ses gens. On loue des bottes là bas.



On reprend la route et on arrive dans un champ, on descend un petit escalier en pierre, on chausse nos lampes torches et c’est parti kiki. La grotte est impressionnante. Tous ces stalactites, ces stalagmites, ces chauve-souris, ces ossements. C’est mystique. La visite dure un bon moment. Les mamies ont du mal à se déplacer dans l’obscurité, avec les trous d’eau et l’argile qui colle aux pieds. Je m’enfonce plusieurs fois dans la boue jusqu’aux mollets. Chouette visite. 











On repart. Direction le repas. J’me suis plantée en lisant le menu, du coup j’me retrouve avec une omelette qui me chauffe pas plus que ça. Mais bon, elle est bonne.  On reprend la route pour les sarcophages de Kajaria. La pluie s’invite au voyage. Mais pas une petite pluie de merde. Non, non, la bonne grosse tempête. On arrive au village, super mignon. Il y a un putain d’orage. On reloue des bottes, ponchos et compagnie.

 Le chemin pour accéder aux sarcophages est boueux, avec de petites cascades qui se forment à cause de la pluie battante. On marche une bonne demi heure sinon plus, et on arrive aux sarcophages. C’est impressionnant, ces statuettes dans la roche qui renferment des momies vieilles de plusieurs milliers d’années. Et le décor est incroyable. Avec cette foret verte, sa brume. Malheureusement, la pluie est bien froide et on est trempés jusqu’aux os. On a du mal a profiter pleinement.




 On refait le chemin en sens inverse. Ma botte gauche est rempli d’eau : ploc, ploc. Des ampoules se forment. Mon pantalon est ruiné. On est bien. On arrive dans les premiers au village, et on doit attendre les madames une bonne heure. A se geler, c’est long. On rentre finalement à la maison, on se réchauffe avec notre chaleur humaine. On rentre sur les rotules. Douche chaude, petit repas tranquille, dodo. Demain on repart de plus belle. 

6h45, c’est reparti pour un tour. Petit dej’ au marché. Dans le stand d’une dame adorable. Une petite soupe, du yuca. On se fait deux trois provisions pour la journée. Aujourd’hui, on va visiter la forteresse de Kuélap. La route est longue encore pour y aller. C’est un groupe un peu plus jeune. Deux salles, deux ambiances. Il y a un petit garçon, Tiago, 3 ans. Je tombe amoureuse cash. On passera la journée à rigoler avec lui et Gian. Dans le bus Gian se prend la tête avec le guide à propos des attraits touristiques du Pérou. Ca va bien se passer. On fait un arrêt pour admirer la vue sur le canyon et la rivière verte en contre bas. C’est beau.

 Les paysages des alentours de Chachapoyas sont vraiment incroyables.


On arrive finalement à Kuélap. C’est juste magique. Cette forteresse datant de quelques années avant JC, toujours si bien conservée. Ses maisons, son histoire, ses croyances, ses rites. Avec une vue sur la vallée impressionnante. Je suis sous le charme. On passe la journée les yeux écarquillés à savourer la chance qu’on a. Beaucoup diront que ça ressemble au Machu Pichu. Je ne connais pas le Machu Pichu, ce qui est sur c’est qu’ici, c’est beaucoup moins touristique et me parait tout aussi magique.


























Sur les coups de 4 heures, on va déjeuner. C’est meilleur qu’hier, j’me régale. On rentrera pas trop tard sur Chachapoyas. On profite de la ville de jour. Sa petite place, son activité tranquille.

On rentre à l’hôtel, on se lave, on se pose. Et on va manger dehors. Ce soir, on se fait plaiz’. On va au café Fusiones. Si vous passez par Chachapoyas, courrez-y. La bouffe est hyper bonne, les maracuya sour aussi. Bonne ambiance, bonne musique, bonne déco et on peut même y échanger des livres. On se régale, on passe une bonne soirée. On promet a la serveuse qu’on revient demain pour le petit déjeuner. 

Parce qu’on change pas une équipe qui gagne, debout 6h45. Petit déjeuner au Café Fusiones comme promis. Aujourd’hui, direction les mausolées de Revash et le musée de Leymebamba . On part dans une petite voiture, groupe de 5. Un chauffeur génial et un guide en or. Qui connait la région comme sa poche. On passe une journée parfaite. On arrive dans un petit village bourré de charme, c’est dimanche. Les enfants jouent dans la rues, les familles sont allongées dans l’herbe devant la maison. C’est tranquille.










On entame une bonne marche, sur un chemin magnifique. Avec une vue sur la vallée magique. On arrive aux mausolées. On peut carrément les toucher. C’est super impressionnant. Ces maisonnettes construites pour préserver les morts dans la falaise. Il y a encore des peintures Chachapoyas. On est là, en face de ces monuments d’histoire en haut de cette falaise, face à cette vallée immense. On respire a pleins poumons. On est bien. Le soleil est même avec nous. On profite des conseils avisés de Fernando. Il nous montre les plantes, les fleurs, les fruits.













Et on reprend la route pour aller déjeuner. Dans une petite auberge. Repas délicieux. La pluie finit par arriver, mais on s’en fout l’aprèm on la passe au musée. Le musée de Leymebamba, spécialement construit pour préserver des momies Chachapoyas retrouvées dans la falaise près du Lac des condors. Le musée est génial. Toutes ces céramiques, ces tissus, ces instruments de musique. Mais le plus fascinants ces momies. Elles sont parfaitement conservées. Ces visages, cette peau. On a l’impression qu’elles te regardent et qu’elles souffrent. C’est vraiment particulier, mais vraiment impressionnant.









On rentrera pas trop tard. Et direct en arrivant on filera au café Fusiones pour profiter de l’Happy Sour. C’est comme l’happy hour mais pour les Pisco sour. On s’enchainera des merveilleux Maracauya Sour. Ils sont pas forts, on repartira tranquilles. Deux salades délicieuses. On est bien. 

Le lendemain, on met du temps à partir pour les cascades de Gocta car avec la pluie d’hier il y a eu pas mal de chutes de pierres sur la route. Le temps que les ouvriers la dégagent, nous on patiente. On arrive sur Gocta sur les coups de 11h avec une pluie battante. Aujourd’hui, j’ai le pantalon de pluie, le K-way, les bottes : rien ne peut m’atteindre.

Mais avec Gian sur le chemin, on se demande si ça vaut vraiment le coup de galérer quatre heures et demi sous une pluie de malade, à avoir froid, alors qu’on peut revenir demain avec le beau temps ? On prend notre décision, on quitte le groupe comme des lâches et on file au Gocta Lodge. Le Gocta Lodge c’est un petit bout de paradis avec vue sur la cascade. On va dans notre chambre, qui est gigantesque et super bien décorée. Petit balcon avec vue sur la piscine et la cascade. Oulala, on va être bien.




En deux minutes, grâce à nos talents d’organisation, la chambre est un véritable capharnaüm.

On profite tranquillement du lieu. On se pose un peu. Les lits sont trop confortables avec une couette ! Chose hyper rare, et qui je dois dire me manque. Haha. Madâme et ses gouts de luxe. On se tente une petite tête dans la piscine, c’est pas chaud chaud, mais avec la vue on oublie tout. Des poules et des canards traversent le jardin. Des nuées de perroquets passent en volant et en criant. Des urubus à tête noire scrutent la terre à la recherche de nourriture. Nous, on apprécie le spectacle avec un verre de Carambola Sour. Un peu trop fort à mon goût. Petites bouchées de Yuca, salade Gocta riquisima. Le service pêche un peu mais on kiffe. On passe la journée à glander. On se la donne un max. Petit repas du soir au clair de Lune. Perfect.

 Demain levés aux aurores. Petit déjeuner avec buffet à volonté. On l’explose. Pour prendre des forces pour la marche du jour, pardi. Il fait un temps superbe. On entame la marche méga rapidement pour ne pas être rattrapés par la pluie. Le chemin est magnifique, bien qu’un peu difficile. Un nouveau pote chien nous suit : ce sera Lucuma. Oui, encore un nom de fruit. Ce sera la tradition maintenant. Il fera toute la marche avec nous. M’attendant dans les côtes quand je galère un peu. On arrivera à la cascade en 1h30 au lieu de 2h30. Oui, on n’est pas des rigolos. On reste un peu. Elle est hyper impressionnante. 700m de haut je crois. Le truc de fou, c’est qu’il fait hyper chaud, mais aux alentours de la cascade il fait un vent de brute. Plus l’eau que t’envoie la cascade, t’as l’impression d’être en plein ouragan. Le Gian qui voulait se mettre à l’eau, restera finalement sur le bord. Haha.
















 On reprend la route. Le soleil s’invite. On croise un couple de coqs de roche.


 On est trop fiers et trop contents. On se dit qu’on a vraiment pris une bonne décision en partant hier. Chek de fin. Oooh Yeah. Et pour cause, à peine arrivés à l’hôtel que la pluie revient. Le temps change vite oui. Petite douche, on refait les sacs. Petite bouffe, délicieuse au passage. Et on tente de trouver un transport pour Chachapoyas. On se trouve un 4x4 pour pas cher. On arrive au terminal. Pas de bus pour Tarapoto finalement. On va à Myomamba, on verra là bas ce qu’on fait. 


Du mercredi 4 novembre au mardi 10 novembre 2015