dimanche 1 mai 2016

Mostar, Anel et Tonton.

Ce matin, le réveil est gris et froid, avec quelques gouttes de pluie. Anel m'apporte un petit déjeuner des plus copieux : jambon, fromage, pain perdu, beurre, confiture, crème fraiche et petit thé. C'est parfait mais pour mes nouvelles résolutions sans viande, sans laitages et sans sucres, on repassera. Haha. J'peux pas laisser tout le petit dej' quand même. Ca se voit que c'est fait avec amour.

Bah oui mon amour des gens surpasse mes convictions. Je laisserai quand même de côté le jambon.

Et puis, armée d'un parapluie que m'a gentilment prêté Anel, je vais en ville me balader. Il fait pas très chaud, le vent souffle un air glacial. J'arrive assez rapidement dans la vieille ville. Elle est bourrée de charme .. et de touristes. Enfin plutot de parapluies qui cachent des touristes.

Il y a pleins de petites boutiques qui vendent pleins de souvenirs. Du célèbre magnèt', à la carte postale en passant par des tapis orientaux, des luminaires ottoman, des services à café turques. La culture ottoman est très présente ici, et les décorations vendues sont très jolies .. non sans rappeler les souks de Tunisie que j'ai pu arpenter. Le soleil et la chaleur en moins. Haha.

Et puis, je l'aperçois : Le joyau de Mostar. Le vieux pont. Au dessus de la Neretva, aux couleurs émeraudes. L'image est belle c'est vrai.

Des jeunes hommes sautent de ce dernier contre quelques euros. L'été ça doit etre un job pénard, j'avoue. Mais là, il doit faire 12 degrés, les mecs sont vaillants quand même. J'en verrai un sauter par hasard d'en bas. Joli. Il avait la grâce d'un ange tombé du ciel. Le short de bain en plus quoi. Pendant qu'en bas des kayakistes étaient surcouverts, lui il plonge dans l'eau gelée en slip. Chapeau l'artiste.
Mais comme les bosniens sont plutot charmants, je m'en rince un peu l'oeil.

Je continue de me ballader entre les mosquées, les églises orthodoxes et les églises catholiques. Entre les bâtiments tout neuf et les ruines de la guerre. J'aime assez ça ici. C'est vraiment contrasté, mais tout ça vit, en apparence en tout cas, avec une belle harmonie. C'est assez étrange de se dire qu'il y a 20 ans, il y avait la guerre ici. Les gens ont l'air d'avoir oublié, et en même temps le sujet est plutot tabou.

Bref. Mon estomac lui n'a rien oublié et je me mets en quête, non pas de la terre promise comme Moise, d'un bon resto. Chose compliqué, puisque Mostar est TRES touristique.

Oui, endroit touristique = resto de merde a tous les coins de rue. 

C'est la règle number one. Haha.

Ma foi, avec mon instinct, j'échappe à deux trois taudis et me retrouve à Food House. Il y a personne, mais je le sens bien. Je choisis un plat typique bosnien à base d'aubergine. On m'offre un verre de grappa (une espèce d'eau de vie utilisé pour allumer des barbecus probablement) et une crêpe choco-nutella en dessert. Il y a décidement un complot contre mes bonnes résolutions. Tanpis. Je me régale au chaud, et reprends des forces. Je continuerai ma balade dans cette petite ville, sans la pluie qui se sera arrêtée finalement.

Je rentrerai sur les coups de 19 heures apres avoir cherché un coiffeur en vain. En même temps deja qu'en France,  je galere a me faire comprendre par la communauté capillaire,  c'est peut etre mieux comme ca. Haha.
Petites pates au ble complet, compotes, galettes, dodo.

Ce matin, le temps est plus clement. Il fait plus chaud et le soleil arrive a faire quelques percées. Grasse mat', petit dej' de champion et balades autour de la ville au programme. L'oncle d'Anel vient me chercher vers 11heures,  avec le quart d'heure bosnien de retard. Haha. Tonton, c'est un ancien militaire. Il a donc participé activement à la guerre de Bosnie, mais est plutôt discret sur le sujet. Il a apprit son anglais à l'école, donc forcément ça remonte un brin. Il se débrouille ma foi, pas si mal.

On file direction Blagaj, un petit village à une dizaine de kilomètres de Mostar. L'oncle (je sais c'est trop moche, mais j'ai oublié son prénom - honte à moi oui - je suis indigne oui - BON ça va maintenant) ne parle pas très bien anglais, mais on arrive un peu à se comprendre. Il est tout attentionné avec moi. A base de petites accolades sur l'épaule et dans le dos. Comme un papa avec sa fille.

Blagaj est tout mini, avec sa mosquée et ses églises à un périmètre de 200 mètres. Ses immenses falaises qui entourent la ville. Cette ancienne école musulmane incrustée dans la roche avec à son pied la Buna qui coule paisiblement. Il y a un tunnel dans la falaise où la rivière s'engoufre. Ca me donne envie de prendre mon canoë imaginaire et d'aller découvrir ce qui s'y planque. Dans ces moments là, j'aimerai bien avoir mon bus magique.

L'eau est toujours turquoise, des petits cascades se sont formées. C'est vraiment joli. Et tout en haut de la falaise, un chateau qui surplombe la vallée.
Sur les bords de la Buna turquoise poussent des figuiers, des cerisiers et pleins d'arbres aux couleurs de printemps. Des maisons typiques ottomanes sont ici aussi depuis des années. C'est charmant.

Et puis, on file direction Počitelj. La ville diificile à prononcer pour Tata. Les paysages sur la routes sont incroyablement beaux et le ciel est tout bleu. Tata contente.

On arrive à Počitelj. Pouwaaaaa. Je tombe illico sous le charme. Oh my god, c'est trop beau. C'est un tout petit village ottoman, avec sa mosquée et ses maisons à flancs de collines. Et son château datant du XVe siècle, appartenant a un roi ottoman. La vue d'en haut sur la vallée est exceptionnelle. Avec le vert de la nature, le turquoise de la Neretva, le ciel dégagé, le soleil puissant, les maisons ottomanes et la mosquée au toit bleu.

Pfiouuu. Je resterai subjuguée longtemps, le vent fouettant mon visage et m'ébourrifant les cheveux. Et puis, mon guide du jour me fait grimper dans la tour du chateau encore intacte. Waouw. Enorme coup de coeur pour ce petit bout de village.

Tonton m'offre un café à la turque pour clore cette journée. Non, rien à voir avec les chiottes. Haha. C'est juste une manière particulière de faire du café, avec un cevze (sorte de mini casserole en laiton) et du café moulu très très fin. Au goût c'est assez proche, mais j'avoue que le service biche.

Et puis, on rentre tranquillement sur Mostar sous le soleil, avec la musique à fond. Enrique Iglesias chantera une de ses dernières chansons. J'aurai un énorme fou rire tellement ses paroles sont à chier. Haha.

Calin à Tonton, merci pour la matinée, c'était parfait.

Et puis je retourne profiter de Mostar sous le soleil. J'aime bien sa vieille ville. J'irai remanger à l'adresse d'hier. Me régalerai d'un dolma (poivrons farcis à la viande-riz-épices) et d'un japrak (feuille de chou ou épinard farcis à la viande-riz-épices). Le tout baignant dans une sauce tomate, avec son Somun (sorte de pain pita) et son fameux fromage frais (kajmak) et sa tranche de tomate. Oui j'ai mis de côté mon végétarisme pour gouter les spécialités. C'est qu'ici en Bosnie, la viande est l'ingrédient principal de la cuisine .. difficile d'y échapper. C'était un pure régal. En dessert, on me ressert ce fameux dessert trempé dans le miel : Hurmašica. Un pure concentré de sucre. Haha.

La journée se terminera tranquillement, avec un énorme orage accompagnée de sa grosse pluie. On se couchera tôt avec ma colloc' d'une nuit. Demain, on a toutes les deux un bus à 7 heures du matin.

Du mercredi 27 avril au jeudi 28 avril 2016

Rues pavées de Mostar.

Le pont de Mostar.

Vue du pont




Blagaj, son anicenne école, la Buna.


Počitelj et Tonton.



Château de Počitelj.

Vue du château.


Dolma et Japrak.