jeudi 28 avril 2016

La côte, la pluie, la Bosnie.

Ce matin, il fait gris, je dois laisser les garçons. On dit au revoir à nos gentils hôtes. Grands sourires, accolades.
Les copains m'emmènent jusqu'à l'arrêt de bus de Starigrad. Hier on a regardé sur l'internet, il y a un bus à 12h30. Salut les copains, merci pour les deux jours, z'êtes les bienvenus en France quand vous voulez.
Après ces deux jours de quasi diete, je vais m'acheter à manger pour le petit dej'. Y'a pas grand chose dans la supérette de très sain. J'opte pour une banane, des galettes de riz et des chips de mais et un pot de compote de bébé.

Je m'en vais sereine, en passant à travers les gouttes de pluie, jusqu'à l'arret de bus. Je regarde les horaires. Nickel, on est samedi, il y avait UN bus aujourd'hui. A 6 heures du mat'. Shit. J'ai pas du tout envie de faire du stop avec le temps de chiottes.
Je vois une vieille dame qui attend au bord de la route avec son sac de voyage. J'ai une lueur d'espoir, les horaires ne sont peut etre pas à jour. Et puis les minutes passent, et j'me dis qu'elle est peut être juste folle et que tous les 23 avril à la même heure, elle attend un bus qui ne vient jamais. Haha. Alzheimer quand tu nous tient.

Ma foi, je dois déjeuner de toute façon, je verrai après. J'entame le pot de bébé, mais ma cuillère est trop grosse pour entrer. Je commence donc a verser le contenu sur ma cuillère et la .. Pof. L'intégralité du pot se retrouve sur mon jean et ma chaussure droite ! Haha. La journée s'annonce comique, je le sens.

Je me nettoie comme je peux, sous l'oeil dépressif de la dame au sac de voyage. J'ai de plus en plus de doute sur la personne. Haha. Il est pas loin de onze heures, je desespère un peu. Et là, que vois-je au loin ? Un buuuuuuus !!! Et il va à Zadar. Haha. Finalement, ça va peut etre aller.

Les paysages qu'on passe en bus sont magnifiques. Entre les monts rocheux, leurs végétations éparses et la mer en fond, c'est sublime. J'arrive à Zadar assez rapidement.
Je file en direction du centre pour trouver une auberge de jeunesse. Bah oui, parce qu'à force de changer mes plans, mon hôte couchsurfer ne peut plus m'heberger. Pas grave.
Je trouve assez rapidement une petite auberge super mignone et familiale. Je partage ma chambre avec une corréenne et un croate, très calmes. Nickel, j'ai pas envie de faire ma sociable la.

Je passerai deux jours là bas et le soleil se fera très rare. Il viendra quand même me faire un coucou le samedi soir juste avant de se coucher. Je profiterai de ses rayons chaleureux, assise sur le parvis où l'orgue marin jouera ses notes. L'orgue marin, c'est assez incroyable. Je ne sais pas bien le mécanisme, mais littéralement la mer joue de l'orgue en se mouvant. Et c'est juste magnifique. C'est comme des dizaines de baleines tristes qui chantent. Elles ont l'air d'être prisonnières sous les pavés et de chanter leur desespoir. Sublime.

La ville de Zadar est jolie, et petite. Beaucoup de français dans les rues qui m'indiquent que c'est visiblement les vacances chez nous. Je passerai ces quelques jours à manger comme il faut pour pas cher, à écouter les baleines chanter, à arpenter les ruelles sous la pluie fine et à me reposer. Je reviendrai probablement Zadar pour visiter tes îles à la belle saison.

Lundi, je reprends la route, direction Split. Dernière étape avant la Bosnie. Il fait toujours gris et le ciel pleure des larmes d'oiseaux, mais je suis en forme. Le chemin est une fois de plus incroyable. Avec ses petits villages de campagne et ses vues incroyables. Petit coup de coeur pour Skradin proche du parc de Krka. Je note, on se retrouve cet été.

J'arrive là bas sur les coups de midi. Et trouve une petite auberge assez rapidement. La ville a beaucoup de charme. Je tombe amoureuse direct. Ses petites ruelles, ses églises, ses ruines romaines, des petits restos cachés, son front de mer, son parc avec vue sur la ville, ses montagnes qui l'encerclent. Définitivement, coup de coeur.

L'auberge n'a plus de place en dortoir, mais me fait un prix pour une chambre toute seule. Parfait. Je pose mes affaires et file à la recherche d'un coin pour manger. Je laisse mes jambes me porter. Elles ont un sacré  pif n'empêche. Parce que quasiment à chaque fois, je tombe sur une petite perle. Cette fois-ci, ça ne loupe pas.Villa Spiza. Un resto-cuisine, tout petit, où tu peux regarder le  cuisto dans les yeux pendant qu'il te fait à manger. L'ambiance est bonne, il y a de la bonne zik, c'est cosy. Ils sont trois derrière le bar-cuisine, sourires aux lèvres. On se sent comme à la maison. Je commande une espèce de compoté d'artichauds et un verre de vin rouge. OMG, la tuerie monumentale. Chaque bouchée est un voyage.
Je déguste chaque cuillière avec plus de plaisir que la précédente. Un pur moment. Et puis, je vois ce gâteau sous cloche qui a l'air de me faire de l'oeil. J'en commande une part. Ouais c'est la fête du slip aujourd'hui. Oh mon dieu la bonne idée. Ce gâteau est un oragsme culinaire. Une pâte fondante, des cerises, du chocolat .. le tout saupoudré de canelle. Haaaaaaa .. Je n'en perds pas une miette et ai envie d'en reprendre une part. Je fais taire mon coeur-estomac .. et veux payer. Ah oui, c'est vrai j'ai plus d'argent. Haha. Je leur annonce que je vais devoir aller récuperer des kunas .. ils aquièscent et me disent que je peux aussi faire la vaisselle si je veux. C'était une blague of course, sinon tu penses bien que je les aurais lavées les assiettes.

Je les paye, après m'être perdue un chouya pour trouver le distributeur, et vais arpenter la ville. Je vous l'ai dit Split est vraiment, vraiment charmante. Même sous la pluie. Je laisse mes jambes voguer, et me retrouve dans le Parc de Majna. La vue, tout en haut est sublime sur la ville. On apercoit la montagne encore enneigée. Malheureusement, aujourd'hui elle a un peu la tête dans les nuages. La mer entoure la ville. C'est superbe. Je me marcherai tout l'après-midi et chaque rue me réservera une surprise. En soirée, le soleil fera son apparition pour nous dire au revoir et à demain. Je me pose sur un banc pour profiter de ses rayons qui m'ont manqué pendant deux jours. Je suis comme une fleur moi. J'ai besoin de soleil pour avoir de l'énergie. Sinon, je ferme mes pétales et je me repose.
J'irai me poser dans mon grand lit double, rêvant qu'on y est deux et m'endormirais un peu tard, sous la clim' poussée à 30 degré.

Au réveil, le ciel est bleu. Le soleil réchauffe mon coeur et ma voix. La vue de ma chambre est sublime. C'est parti pour de nouvelles aventures ensoleillées. Je chante du Rose à tue-tête, n'en déplaisent à mes compagnes d'auberge.

Je laisse la chambre et vais manger végan ce midi. J'ai trouvé un petit resto caché dans une rue qui ne paye pas de mine : Makrovégan. Oh mon dieu, foncez y. C'est pas cher et c'est un pur délice. Vous avez le choix entre plusieurs trucs, mais il y a un menu à 60 kunas. Ouais ouais 60 kunaaaaaaas. Et c'est plus que copieux. J'ai choisi le menu Végan pour changer. Petite soupe délicieuse et fucking plat : Tofu en sauce (Oh mon dieu cette tuerie), polenta à la crème, petits légumes cuits dans du lait, beignet oignon-gnocchis et salade. Haaaaaaaaa. Le tout en terasse au soleil. Perfect time. Mon addiction au sucre n'écoutera pas mon estomac déjà plein, et me fera choisir une tarte orange chocolat délicieuse.

Je repars arpenter les ruelles sous le soleil en attendant d'aller prendre le bus pour Mostar. J'étais déjà complètement sous le charme de Split, mais au soleil c'est tellement bon. Le temps passera très rapidement, je file à la gare routière. Une dame très souriante *joke* me vend mon ticket et je vais attender sur le quai en lisant "Le château de ma mère" .
Je m'attends à prendre un grand bus avec pleins de couleurs. Je vois arriver sur le perron 3 un traffic avec un pancarte "Mostar". Je vais demander au gros chauffeur si c'est là que je dois aller. Il m'emmène à l'arrière et charge mon sac à dos. Je prends ça pour un oui.
Un vieux monsieur m'invite en souriant à m'assoir à côté de lui. On démarre. C'est parti pour 4 heures de route. Le trajet est juste sublime. Les falaises calcaires qui se jettent dans la mer turquoise, les fines routes qui arpentent ces mêmes falaises en fins lacets et courbes, les vallons verdoyants, les villages parsemés sur ces mêmes vallons et les montagnes avec leur sommet encore enneigés. Elles ont pas choisi leur saison : les pieds au printemps, la tête en hiver .. c'est beau.
Les quatre heures passent rapidement. Le papi à côté de moi me fait des blagues et me sourit. On se comprend pas, mais je l'aime bien. On passe la frontière pénard. C'est un mec anglais qui s'est fait fouillé le sac aujourd'hui. Chacun son tour, dude. Haha.

Arrivés à Mostar, le chauffeur nous dépose sur le bord de la route. Je prévoyais d'aller à la gare routière moi, donc je suis un peu perdue. J'avance vers là où mon instinct m'emmène. Au bout d'un bon quart d'heure, un taximan me demande si j'ai besoin d'aide. Je lui montre ma carte. Il me dit que c'est juste là bas, à droite après le pont. Haha. J'suis trop forte. Et les bosniaques sont adorables.

Je tourne un peu, et finis par trouver mon petit hôtel. Accueillie comme une reine par Anel, qui a le même âge que moi. Il m'explique que c'est son premier job, et il fait ça comme un chef. Petit jus et dessert d'accueil. Petits chaussons. Il prend mes fringues pour les laver gratos. Genre ça pour moi c'est le summum de l'accueil la. Mille et un mercis. Et plus tard dans la soirée, il nous amènera même un bol de pop corn salé. Trop chou. Je me pose ici et me laisse choyer dans la chaleur de ce petit hôtel. On se sent comme à la maison ici. Comme m'a dit Anel " It's a small hostel with big heart."

Du samedi 23 avril au mardi 26 avril 2016

Zadar


Vue du parc Majna à Split


Split.











vendredi 22 avril 2016

Crapahutages et jeûne.

Ce matin, réveil en douceur. Je suis bien sous ma couette après la nuit de merde que j'avais passé en tente .. dur dur de sortir de sous les draps. Ma foi, j'y arrive, je mange mes deux dernières galettes de riz et lets go.

Aujourd'hui avec les garçons , on file au Parc nationale de Paklenica. On sait pas bien ce qu'on va y trouver mais tanpis. On dit au revoir à la gérante des chambres. Merci pour ta gentillesse.

Dans la voiture je somnole, je pense et j'admire les paysages sublimes. C'est vert. Les valons sont remplis de forets de différentes couleurs. Vert clair, vert foncé, rouge. Il y a des moutons, des vaches, des petites maisons. Le ciel est bleu, le soleil est encore de la partie. Peut etre plus pour longtemps, la meuf des chambres d'hotes nous a dit qu'il allait peut etre neiger. Yahou.

On arrive vers midi à Starigrad, la ville juste a coté de du parc. La  ville borde la mer et est entourée par les montagnes rocheuses. C'est beau. Je tombe sous le charme. On file direct au parc. On a rien dans le  bide, j'ai déjà faim et on se lance dans une fucking rando. Sans carte. On a un petit 700mètres de dénivelé. Ca monte sévère. Le chemin est plutot caillouteux. Avec des arbres qui nous maintiennent à l'ombre. La vue est chouette. Le parc est surtout connu pour être un fucking endroit pour escalader. La plupart des gens ont leur matos et sont là pour ça. Certaines parois sont vraiment hautes. C'est impressionnant de voir des gars tout là haut. Ca donne envie.

C'est plutot dur puisque nos estomacs nous font un peu souffrir, mais ma foi on s'en sort plutot bien. Après deux bonnes heures de grimpette, ca se calme. C'est un paysage de maquis. Avec la roche gris clair et les arbustes tantot  verts clairs, tantot degarnis. On aperçoit la mer en fond. Et puis on arrive à la partie escalade. On doit un peu crapahuter pour arriver au sommet de la "montagne". Je prend mon pied. J'adore devoir trouver des prises et réfléchir où mettre mes pieds pour pas tomber. Le vide ne me fait pas peur. Je joue un peu l'équilibriste sur certains rochers. Je vais plus vite que les garçons. Je me sens putain de libre. C'est bon.

Arrivés en haut la vue est imprenable. Sur la montagne environnante et sur la mer au loin. C'est vraiment beau. Et je suis super fiers de nous. On a réussi à grimper, avec un peu d'eau et rien dans le ventre pendant 4 heures. On s'est pas plaint une seule fois .. et ma foi je me suis même sentie vraiment bien. Et tellement heureuse à grimper.

Et puis il est temps de redescendre. La aussi c'est plutot difficile, mais j'adore ça. Et le temps est là pour nous aider à kiffer. En descedant, je me mets à penser que la vie c'est un peu comme ce chemin en fait. C'est plutot glissant à cause des petits cailloux, tu dois faire gaffe où tu marches et faire confiance à quelques rochers bien ancrés dans le sol pour t'aider. Ou ces jeunes arbres qui te tendent leurs branches pour te supporter pour pas que tu tombes. Et parfois t'es obligé de te rapprocher de la Terre pour avoir plus de stabilité. Parce que tout seul tu peux pas vraiment y arriver .. la pente est trop raide. Interpréter le comme vous voulez .. mais ça a vachement fait écho en moi.

On arrive en bas, vers 17h plutot crevés. Les gars ont réservés un endroit où dormir, je m'incruste encore. On s'arrete demander notre chemin. Ca tombe bien, le propriéaire de la guest house est là, on a qu'à le suivre. Il nous emmène. Les deux propriéaires parlent pas anglais. Je tombe amoureuse de la proprio. Je comprends absolument rien de ce qu'elle raconte mais j'aime son sourire. Elle nous montre la terrasse, on a vue sur la mer ..  je lui fait un calin. Elle se marre. Elle nous demande de la suivre, elle veut nous faire gouter un alcool qu'elle fabrique. On sait pas vraiment ce que c'est, un espece d'eau de vie avec des fruits dedans. Qui ressemble à des petits serpents tout noirs et tout durs. Haha. Elle est fière de nous le faire gouter .. et veut nous le vendre. Aussi cher que le prix de la chambre. Haha, ca nous fait rire. Mais par contre c'est vraiment bon et sucré. On a rien dans nos estomacs, ça nous tourne un peu la gueule.

On part à pied essayer de trouver un guichet pour récupérer quelques kunas, on a plus un rond. On en trouve un premier, non sans mal, qui refuse catégoriquement nos cartes. On part dans l'autre sens .. Amazing ça marche. On est sauvés. Il est 18H30. On est clairement trois galériens, mais on s'entend bien et on ne se plaint jamais. Enfin remarque, je comprends pas toujours ce qu'ils disent .. même pas souvent. Haha.

La ville de Starigrad est plutot calme, c'est clairement pas la pleine saison. Mais j'aime bien cette ambiance de ville abandonnée. La mer est calme aussi, c'est jolie. On décide d'aller manger, enfin. On prend des produits de la mer : calamars pour les gars, maqueraux pour moi. Ca fait du bien de remanger quelques chose.

Le soleil est entrain de se coucher calmement sur la mer, les couleurs sont incroyables. On est bien, je remercie les gars pour m'avoir fait partager ça. Sans eux, je ne serais jamais venue dans ses incroyables endroits.

On partage donc une chambre à trois, j'ai mon propre lit. On trainera dans la chambre, plutot claqués de la journée.

Vendredi 22 avril 2016



Autostop et decouverte de la Bosnie.

J'ai passé la nuit la plus froide de ma vie. A creuser un tunnel dans mon duvet, en laissant juste un tout petit trou pour pouvoir respirer. Je me réveille donc, les yeux complètement gonflés. Comme si j'avais pleuré toute la nuit. Je suis gelée. Je décide d'aller me laver pour essayer de me réchauffer. Je me demande si j'aurai de nouveau chaud un jour. Je me poserai au soleil quelques instants et réussirai à emmagasiner la chaleur. Ca fait du bien.

Je démonte ma tente et galère à replier ce fucking matelas de chez Decath' : pas du tout bien pensé. Ouais désolé les gars, mais c'est franchement de la merde. Un allemand vient me proposer un grand mug de café : avec plaisir l'ami. Il parle pas très bien anglais, mais on arrive à communiquer. Je lui demande s'il veut pas m'emmener à Zadar, il me dit qu'il a pas de place. Ce qui est vrai. Dommage. Ca me redonne du baume au coeur pour faire du stop ce matin. Mon genou va un peu mieux, il fait soleil. Tout va bien.

Je petit déjeune, et trouve un bon spot pour faire du stop. Je sors ma pancarte, mon sourire. Let's go. Il y a pas grand monde qui passe, mais tout le monde me met des vents. Si ça marche encore pas, j'abadonne ma carrière d'autostoppeuse c'est pas possible. Haha.

Et puis, ma foi, au bout d'une demi heure, deux gars s'arrêtent. Ils me demandent si je veux vraiment aller à Zadar aujourd'hui parce qu'ils vont en Bosnie si ça me dit. Bien sur que ça me dit. Je grimpe avec eux. Peter de Slovaquie et Jacob de République tchèque. Amis depuis l'université et en vacances pour une semaine. On part donc direction la bosnie, et plus particulièrement le parc de l'Una.

On arrive assez vite à la frontière. Je leur explique qu'avec la chance que j'ai on risque de se faire contrôler sévère.
On passe la sortie de Croatie easy. Et arrivés en Bosnie. Bim, on nous demande d'aller dans un espèce de garage pour un contrôle. Ma fameuse tête de terroriste. Ils me font déballer TOUT le contenu de mes sacs que j'ai gentilment refait ce matin avec amour. Je me marre et m'excuse auprès des gars pour ce contre temps. Les gars de la douane embarquent ma poche de médocs. Puis me demandent de le suivre dans le bureau. La situation me fait rire, je me marre avec le douanier. Dans le bureau, personne parle anglais. Ils me parlent en Croate comme si je captais. Ils essaient de savoir ce que je trimballe dans cette foutue poche. Je leur explique l'utilité de chaque médoc. Ils ricanent. Mais pourquoi est-ce que j'ai tout ça ? Haha. Déformation profesionnelle les gars. Ils me disent que je peux repartir avec tout.
Je leur demande si c'est tout ? Ils me répondent que oui, à moins que je veuille repartir avec ce mec, ou ce mec, ou peut etre cette fille ? Haha, sacré eux. En y repensant je ne sais même pas comment j'ai fait pour comprendre cette blague puisque je ne parle pas leur langue.

On repart finalement avec mes nouveaux accolytes. Ils parlent super bien anglais, avec un fucking accent. Je comprends rarement ce qu'ils se disent entre eux, et quand ils me parlent je dois souvent les faire répéter. Plutot frustrant. Ils sont droles je le sens mais j'ai vraiment l'impression d'être une abrutie dans ces situations.

La bosnie est incroyable. Les paysages sont d'un vert magnifique. Les petits villages adorables avec leur mosquée au sommet des petits vallons. La route est plutot défoncée, avec pleins de trous un peu partout. Dans les petits villages tout le monde nous salue. J'aime vraiment l'ambiance.

On arrive à Bihac. Prononcez Biatch .. ca me fera la journée. On est plus très loin du parc mais on galère un peu à le trouver. On passe dans un premier chemin putot chaotique avec des panneaux "Attention traversée de loups" ou d'ours. Et puis on fait demi-tour. On reprend un autre chemin plus loin et on arrive enfin à une zone avec des gens. Une fois arrivés, on regrette pas. Le spectacle est magnifique. Une eau couleur émeraude, une gigantesque cascade de fée, c'est magnifique.


On profite du lieu quelques heures, et on file à Martin Brod un peu plus loin. Le village est mignon. On s'achète quelques trucs à manger dans une epicerie. Il y a pas grand chose et on a pas de Mark Convertible. On arrive quand meme à payer en kuna, on nous rend la monnaie en mark. Ils sont pas compliqués eux. Un yahourt, des figolus, une pomme : repas de la journée. Pénard.

A Martin Brod, ça doit faire longtemps qu'ils ont pas vu de touristes. Il y a une jeune femme dans sa guitoune qui nous fait payer l'entrée. On doit etre les seuls clients de la journée. On se demande si elle s'ennuie dans son job. A Martin Brod, il y a encore une cascade .. enfin plusieurs. On a fait le plein de cascades pour plusieurs mois je pense. haha. C'est vraiment mignon, le village est chouette et la cascade jolie.

On repartira contents de notre journée, avec les couleurs violettes du ciel et une vue incroyable sur la ville en contre bas. S'arrêtera dans une superette qui n'a pas eu l'air de fonctionner depuis des decennies. Ça sent le tabac froid. Il y a des kiwis qui ont l'air d'etre la depuis la guerre. J'achète rien. Je préfère rien manger que de manger de la merde .. nouveau crédo.

On passe par de chouettes paysages baignés par les couleurs du soleil qui se couche. Je suis indéniablemet amoureuse de la Bosnie. On se voit bientot ma belle.

On repasse la frontière sans problèmes. Et les garçons m'emmènenent à leur guest house. Au départ la proprio veut me faire payer 26 euros. C'est un peu cher pour moi, mais la flemme de chercher autre chose. Les gars négocient sans que je ne comprennent rien, j'me retrouve à payer 15 pour la même chose. Merci les gars. L'endroit est très mignon et j'ai ma propre chambre. Parfait. Je ne ferai pas long feu : une tasse de tisane, deux gateaux, une pomme .. Je m'emmitoufle dans ma grosse couette blanche, une petite araignée pour compagnie.

Jeudi 21 avril 2016.




Fainéantise et decouvrte de la Croatie.

Mes derniers jours à Zagreb ont été plutot sous le signe de la fainéantise . Il faisait plutot gris, plutot pluvieux. J'avais juste envie de lire et de manger. Du coup c'est ce que j'ai fait. Haha. Je me baladais dans la vieille ville. Je mangeais dans des bons restos.

Notamment le mardi : Au trilogija. Petit resto recommandé. J'me suis fais plaiz'. Repas à base de fromage. En entrée petit fromage croate avec sa petite tapenade de truffes et champignons, sur son pain grillé-aillé-huilé. Délice. Suivi de son risotto au taleggio et poires. Pfiouuuu. Tuerie monumentale. Pendant le repas, les haut parleurs chantent des chansons françaises : je passe du Carla Bruni, à Fersen, à Tryo. Je chante.

 Je passe aussi du temps à la bibliothèque de l'université. Je lis "Candide" de Voltaire. Qui est plutôt drôle et bourré de pistes de réflexion sur la vie. Et je décide de voler quelques bouquins . La robin des bois des livres.

Ouais, je sais, j'suis une sacrée délinquante. Savez quoi ? J'ai même fraudé le bus. Et meme que j'me suis fait controlee et que j'ai pas pris d'amendes .. J'ai juste fait la fille qui comprend rien et qui parle pas croate .. ce que je suis finalement vous me direz. Haha.

Du coup ouais, Rachoubaba (sans les quarantes voleurs) a chouré quelques livres pour la suite. Choix des bouquins selon la quantité dans la bibliothèque. J'suis pas une bête quand même. Découpe de la quatrième de couverture. Et bim. Quatre nouveaux compagnons de voyage :  Boris vian, Marcel Pagnol, Daniel Pennac et Georges Sand. V'la la bande.

Avec Alex, on aura nos hauts et nos bas. Des moments je pourrai plus le voir en peinture, et des moments on rira comme des enfants. Le mardi soir, on se regardera un documentaire super puissant sans paroles : Samsara. Des images magnifiques qui parlent d'elles même et donnent à réfléchir sur notre manière de voir le monde. Puissant.

Ma foi, mercredi matin, le réveil sonne à 6h. Ca pique clairement le fion. Jai plus l'habitude. J'arrive à quitter la maison a peu près à l'heure après avoir petit déjeuner ma petite crème soja au chocolat. Ma nouvelle passion.  Au revoir à Alecksandar, merci pour la semaine mec. On se revoit un de ces quatre.

Je prends le tram jusqu'à la station de bus, achète mon ticket pour les lacs de Plitvice. Sans embuches. Une fois das le bus et sur la route, un japonais derrière moi se fait engueuler par le controleur parce qu'il est pas dans le bon bus. Les deux se comprennent pas, ça prend des plombes. Ca me rassure de voir que ya des gens aussi perdus que moi de temps en temps.

Sur la route il y a un brouillard épais, j'espère que ça va se lever. On arrive aux lacs. Je vais acheter mon ticket pour rentrer : prix dégressif grace à ma fausse carte étudiante fabriquée le matin même. Une escroc qu'on vous a dit. Ca passe crème.

Et je dois trouver un endroit pour poser mes sacs. Comme d'habitude je comprends rien, et perds une heure avant de trouver le fameux endroit. Un couple d'americains dans le même état que moi, me guide une fois que je suis toute proche. Merci les gars. J'espère les recroiser plus tard, pour peut etre qu'on partage une chambre, ils ont l'air sympa.

Je file arpenter les allées du parc. C'est vraimet magnifique. Ces grands lacs, cette verdure, ces cascades. Pfiou. J'en prends pleins les yeux et passe un vrai pur moment. Mais, comme d'hab' j'ai pas emmené de bouffe et je commence à avoir faim. Sur le plan, c'est écrit qu'à St3, il y a de quoi se restaurer. Je croise un jeune americain qui me demande son chemin. haha, à moi ? Il est rigolo. Je lui dit mon avis .. et ma foi prends le même chemin que lui. Personne ne nous suit. Et pour cause. Le chemin est complètement rempli d'eau. Je joue à la funambule sur les pierres pour ne pas me tremper les petons. J'escalade la terre humide de la foret, marche sur les tapis de feuilles et là .. bim. Un trou. Mon pied droit s'enfonce litteralement dans l'eau. Mouillée Tata. Mais grace a mes super chaussures de la mort qui tue mes chaussettes sont au sec. Arrivée à la fin de ce chemin, je me rend compte qu'en fait il était interdit au public. Trop badass Tata. Et une fois au St3, je me rends compte que le café est fermé. Haha.

Je mange donc ma pomme et continue mon chemin. Je recroise le jeune americain qui cherche aussi à manger. On rigole sur nos sens de l'orientation. J'espère aussi le recroiser plus tard .. Je vous gache le supens, je ne recroiserai personne.

Je continue mon chemin et arrive à l'endroit où on peut prendre un petit bateau pour aller sur l'autre rive. Où il y a la nourriture. J'arrive à un espèce de fast food, où ils ont juste des burgers et des sandwichs avec une tete de pas très sain et tous avec viande. J'suis mal barré sur mon chemin de végétarienne. Je me résigne, et paye une blinde pour un affreux burger et des frites. Cimer.

Je continuerai de silloner le parc jusqu'à 18 heures, heure à laquelle je dois récupérer mon sac. Je serai ébloui par une vue sur une bonne partie du parc en hauteur. Avec le soleil, les lacs sont d'un bleu turquoise. Avec le vert des forets alentours c'est vraiment beau.

Mon genou gauche m'a fait souffrir une bonne partie de la journée. Probablement parce que ça fait un mois que je gambade sans mes semelles orthopédiques. Je me fais une atelle de fortune avec mon chèche. V'la la manouche.

Je décide de faire du stop pour trouver un camping. J'ai envie de dormir en tente cette nuit. Je sais qu'il va pas pleuvoir. Et pis un bus arrive de l'autre coté de la route, je tente ma chance. Il est ok pour m'emmener dans un camping pas loin, je rebrousse chemin. Il oublie de me deposer sur la route, et fais demi tour pour me ramener. Trop chou.

Le camping est plutot calme, voire carrément vide. Il y a juste quelques camping car allemands qui ronronnent tranquillement. Je décide de planter ma tente au milieu des fleurs de pissenlits. Contente de la ressortir après des mois d'enfermement. J'ai pas perdu la main.
 
Et puis il va bien falloir que je mange un peu. Je vais au supermarché du camping. Qui ressemble clairement à une superette de film d'horreur. Il y a deux vieilles vendeuses. Des produits datant de l'année dernière probablement. Je suis la seule cliente. Elles parlent en croate. Les neons font une drôle d'ambiance. Ma foi je repars avec mon pain au mais, ma confiture et mes bananes.

Direction le restaurant du camping pour trouver de la glace pour mon genou. L'endroit est aussi désert que le reste. Je demande aux quatres serveurs acoudés au bar s'ils ont des glacons. Ils se marrent. L'un d'entre eux, me demande si c'est pour moi ou mon copain. Je ne comprends pas bien. Il me prend par le cou et me fait un bisou sur la joue. Je le repousse et me barre avec mon butin. What's wrong with him ? Probablement trop de bière dans le cornet. Haha. Je saurai jamais.

Je vais me doucher. Et me pose dans la tente, ma glace sur le genou, et regarde Amours chiennes d'Inaritu. Je verrai pas la fin, ma tablette ayant lachée avant.
J'essaie de dormir, mais la nuit est plutot froide et j'ai du mal à me réchauffer malgré mon super duvet.

Lundi 18 AVRIL AU MERCREDI 21 AVRIL 2016

lundi 18 avril 2016

Zagreb : Vis ma vie de parasite.

Ce matin, même le soleil qui frappe aux fenêtres n'arrive pas à me donner le courage de me lever. Je traine sérieusement de la patte. Ca me fait chier de dépenser encore du pognon dans une nuit ici, mais ma flemme l'emporte sur mon avidité. Haha.

Je sors donc de l'auberge sur les coups de midi, a la recherche d'un coin pour taper la croute. Mais ici, c'est super galère en vrai. C'est à dire que des cafés il y en a  foison, mais personne fait à bouffer. Je finis quand même par trouver. Je me rends compte après m'être assise, qu'en fait, c'est le resto d'un hôtel. Pas grave, ils ont un menu pour pas très cher, banco. J'ai le droit à ma petite salade, mon petit plat a base de poisson et même une crepe en dessert. Fourrée à la noisette. Ouais ouais.

Il fait toujours soleil, j'irai bien faire du vélo moi. J'essaie d'en louer un sur la place principale, mais ne comprends pas le fonctionnement. Tous les gens que je croise sont à byciclette. Arrêter de me narguer les gars, ca va.

Je décide d'aller me ballader un peu aux alentours de la ville. Je rentre dans une foret. Oui, ici il y a toujours une foret pas loin. Haha. Je me balade quelques heures au milieu des arbres verts, la tête en l'air à admirer les feuilles. Je lis un peu sur un banc. Je m'achète quelques fruits pour le repas de ce soir. Le soleil est parti et je me sens vidée de toute énergie. Je rentre à l'auberge sur les coups de 17 heures, au bout de ma vie. Je prendrai un bon bain chaud, et ne ferais pas long feu.

Mercredi matin, je suis motivée. Aujourd'hui je vais à Zagreb en stop. Je décolle pas spécialement tôt, mais pars sereine avec le soleil pour me guider. Je commence par marcher un bon moment pour trouver un spot correct. J'en trouve un, j'ai du bon son dans les oreilles, ma petite pancarte, mon plus beau sourire, c'est parti. Au bout d'un quart d'heure ça ne donne rien. Je me dis que je suis mal placée. Je remarche un bon moment. Mais j'ai toujours la motivation. Je retente ma chance. Les gens me font des mines désolée, ou me montrent qu'ils ne vont pas la bas.

Ok, une demi heure plus tard, je change encore de lieu. Je me place à un carrefour. Les gens me regardent comme une extra terrestre, je crois même que certains me font signe que je suis folle. Le soleil a disparu derrière les nuages, ma motivation commence à faire pareil.

Je change encore de spot, et me rapproche de Zagreb. Je trouve un spot qui me semble idéal, mais avec ma pancarte ça ne fonctionne pas. Je décide de la laisser tomber, et sors mon pouce. Jenvoie des LIKE a chaque voiture. Un papi s'arrête, il parle pas un mot d'anglais, on a du mal à se comprendre. Il me dit pleins de noms de villes, je sais toujours pas où il voulait aller. J'abandonne, et le laisse partir.

Vers 16h30, je me résigne. Personne ne m'emmènera a Zagreb. Je dois être la seule meuf qui ne se fait pas prendre en stop pendant 4 heures AU MONDE. Haha.

Du coup changement de plan. Je fais du stop pour revenir sur mes pas. Pas questions que je me retappe les bornes à pied. Un gentil monsieur s'arrête. La situation le fait rire, je ris avec lui. Je décide de prendre un bus pour retourner à Maribor, j'aurai sans doute plus de chance là bas. Soit je pars à Zagreb ce soir s'il y a un bus, soit je dors chez Milica et retente ma chance demain.

Alecksandar m'annonce qu'il y a un bus à 19h30 et que lui ça le dérange pas de venir me chercher. Banco, je fais ça.

Juste avant de quitter Maribor, j'me fais controler mes papiers. Ils ont du me prendre pour une terroriste, encore. Une fois dans le bus, le controleur regarde mon ticket et m'attend en souriant. Je lui demande ce qu'il veut. "You must pay for this." Aaaaah ok. Pour mettre mon sac en soute?! Bah fallait le dire Jacky. Pas au courant moi. Première fois que ça m'arrive ça. Bienvenue en Croatie.

On passe la frontière easy. On me tamponne pas, dommage. La faute à l'Union Européenne ça.

J'arrive sur les coups de 21h30. On galère un peu à se retrouver avec Alex. On repart chez lui à pied. On rigole bien sur le chemin, je m'esclaffe des qu'on dit un mot. La fatigue aidant, peut etre bien ouais.

Il m'accueille chez lui comme une reine : me file son lit et dort par terre, à mes pieds,  me fait une super mégà bouillie au chocolat (Oui oui Chacha, une bouilliiiiiie) alors que je lui ai dis 15 fois que j'avais pas faim, me dis que je peux me laver et même nager dans la baignoire si je veux. Haha.

Après cette journée un peu de la loose il faut l'avouer, ça fait du bien. On discutera une bonne partie de la nuit, en mode pyjama pary à ricaner comme des adolescents qui dorment l'un chez l'autre.

Le lendemain, une bonne grosse pluie des familles vient s'inviter. Ok, la météo a décidé de notre sort, ce sera grosse journée glande. On passe la plupart de la journée dans sa chambre comme des enfants. A discuter de tout et de rien, a jouer au ballon, a la bagarre, au ping pong contre le mur, a Warrio sur l'ordi, a regarder des vidéos, des photos, à jouer de la guitare, de l'harmonica, à chanter et à se marrer. Très souvent. On a genre d'énormes fou rire. C'est assez étrange parce qu'on a la sensation de se connaitre depuis toujours .. alors qu'on s'est rencontré hier. Une vraie connexion. On s'est sentie tout de suite à l'aise l'un avec l'autre. C'est cool.

On sortira quand même pour manger un bout au refectoire de l'université du coin.

Lui ça fait un moment qui l'a quitté l'université, il a 35 piges quand même, mais sa pote Marja lui a filé sa carte étudiante. Après ça, avec nos vélos, sur lequel je resemble à une tortue paraplégique soit dit en passant, on va à l'université. On est probablement les seuls adultes dans le coin. On va dans le sous-sol qui a été amménagé en salle de pause. Avec son petit bar, ses ordi, ses instruments de musiques et ses canp'. C'est plutot cool et il y a internet. J'appelle Moman, et avec Alex on a un gros fou rire. Il me dit " Dis lui que t'es en sécurité, avec un type chelou dans un sous sol" .. et là on part en gros délire. A base de kidnapping et compagnie. On se monte tout un film .. on est morts de rire. Et puis ma foi, la pluie s'est toujours pas arrêtée. Il fait gris, on retourne glander à l'appart.

Le soir, on - enfin lui mais jouez pas sur les mots - est invité à un espèce de gala d'étudiants. Une de ses copines va monter sur scènes pour faire un petit stand-up. Que je vous explique Alex, il fait du stand up. Il est apparament bon et se produit un peu partout dans les balkans. Donc c'est un peu le mentor de sa pote. Fin de parenthèse. Du coup, on arrive là bas. Super ambiance, super lieu. C'est entièrement géré par les étudiants et c'est vraiment canon. Il y a des fresques au mur en noir et blanc, incroyables. Un petit bar, tout le monde a son gobelet de bière à la main. Ca ricane. Et puis le spectacle commence. Il y aura un petit groupe de musique de 3 personnes : plutot bon. Je danse , je chante, je suis bien. Et puis un groupe de jeunes filles qui chantent en croate des chants a capella. Impressionnant et super joli. Mais aussi un diapo de trois jeunes artistes : trois femmes, trois ambiances. Une photographe qui fait uniquement des portaits de jeune fille. Superbe. Une autre, qui fait des illustrations en noir et blanc. Joli. Et une autre qui fait plus de la street photographie, avec des moments de vie pris dans l'instant. J'ai adoré. Un superbe travail des couleurs et des perspectives. Chapeau les meufs. Il y a eu un petit spectacle de kapouera aussi. J'ai direct pensé à Tekken 3 et à Eddy Couuuuuuuldoooooooo. Haha. Le personnage qu'on avait plus le droit de prendre à la fin parce que c'était triché. Souvenirs des aprèm playstation chez les voisins. Hashtag nostalgie. Haha.
Et puis, c'est le tour de Sara, la pote d'Alex de monter sur scène. C'est en croate, je pige évidemment que dalle. Pendant tout  le show le public etait pas super receptif, à base de discussion. Un espèce de brouhaha qui couvrait presque les musiciens. Mais pendant celui de Sara, qui ne chante donc pas, mais parle juste, c'était encore pire. Elle s'en rend compte et perd un peu pied. Elle les engueule, en leur disant qu'ils sont complètement irrespectueux et tuti  quanti. Ca ne passe pas spécialement, mais ma foi à la fin on l'applaudit quand meme. Elle quitte la scène plutot énervée. T'imagines n'empêche Gad Edmaleh qui t'engueule pendant un spectacle ?! Pas facile. Alex essaye de lui expliquer qu'elle aurait du choisir d'autres options que l'engueulade, mais elle a du mal à écouter submergée par ses émotions négatives. Le spectacle est terminé, il commence à mettre de la musique. Bruno mars. Mon corps se déhanche, les copains veulent y aller. Bon, bah, oui je vous suis, oui.

On rentre donc après avoir raccompagné Marja à son bus. Alex en profitera pour essayer de me pécho, je lui expliquerai que c'est pas possible. On discutera une bonne partie de la nuit.

Le lendemain, on est pas vraiment gênés de la situation d'hier, mais je sens que c'est pas pareil. On commence par s'engueuler dès le petit dej à propos des femmes. Il a des propos plutot mysogine, je l'appellerai d'ailleurs mysogine guy tout le temps. On est pas du tout d'accord et je ne peux pas le laisser tenir des propos pareil. Mais il est plutot borné et écoute peu ce que je dis. Ce matin, en me levant j'avais envie de passer la journée toute seule de toute façon. Et il fait soleil, j'ai envie d'aller voir le centre ville que je ne connais pas encore. Il me dit que ça fait un moment qu'il a pas eu le temps d'aller en ville. Il vient avec moi.

On rigole quand meme ensemble. Mais je suis pas dans le mood aujourd'hui. La ville de Zagreb est vraiment jolie, avec des beaux bâtiments, des belles couleurs et un beau tramway. Mais j'suis moins séduite que la slovénie.

On se pose dans un parc, petite sieste au soleil. Une petite famille arrive avec une labrador et un petit bébé. Ils ont l'air super heureux et la chienne est toute folle. Elle court partout. Ils font plaisir à voir. On joue avec le chien et Alex leur dit qu'ils ont l'air heureux, et discute avec eux. Ils sont choupi. Ca fait du bien. Et puis on repart. Alex me montre quelques coins, des escaliers cachés.

Et puis sur les coups de quatre heures, il me laisse. Merci mec, j'en avais besoin. J'arpente les rues et pense un peu trop. J'apprécierai quand même la ville, mais avec un goût amer dans la bouche. Sur la place du marché, je tomberai sur une étrange cérémonie. Des mecs en uniformes mi pirate-mi armée russe, entrain de défiler. Et 5 autres gars visiblement entrain d'essayer de devenir des Jack Sparow-Poutine en puissance. Assez étrange, mais plutot marrant à voir. Le son du tambour était puissant, j'avais l'impression d'être sur le Black Pearl.

Vers 19 heures je rejoins Alex, on se pose à l'appart. J'me sens vidée de toute énergie. Oui, encore. Il le ressent et me demande plusieurs fois si ça va. J'me couche dans son lit, lis un peu et lui va faire un tour de vélo dehors. Je finirai mon troisième livre en trois semaines "Le liseur de 6h27". Il se lit vite, mais je ne vous le conseille pas. C'est mignon, plutôt bien écrit mais sans grand intérêt. Il y a quelques passages vraiment intéressant, mais ils sont trop peu nombreux.  Si vous avez rien de mieux à faire allez y, sinon passez votre chemin.

Je m'endormirai assez rapidement et n'entendrai pas Alex rentrer.

Samedi matin, enfin plutôt samedi midi, vu les traine-savattes qu'on est, on décolle de l'appart à vélo. On va manger au réfectoire. J'aime bien cet endroit, j'ai l'impression de redevenir une lycéenne quand on y va. J'aime bien les plateaux encore mouillés, le pain frais, tous ces plats qui s'offre à moi et le sourire *lol* de la cantinière. On parle de filles avec Alex, on a retrouvé notre complicité des premiers jours. On fait des blagues, tantot grasses, tantot noires .. trop noires souvent. On repart sur notre vélo, pour une balade au soleil et portés par le vent. QUi souffle sa race aujourd'hui, il faut le reconnaitre.

En passant sur un petit chemin, on voit qu'une petite fille a coincé son cerf-volant dans un arbre. Ni une, ni une, super Alex, ou plutot Supermyso ça lui va mieux, grimpe dans l'arbre pour sauver la bête. Quand le vent secoue les branches de l'arbre, il fait quand même pas le malin l'asticot. Il doit peser à peu près le même poids qu'une feuille tu me diras, ça doit faire bizarre.
Il arrive, avec l'aide du Papa, et sous les yeux admiratifs du combo Maman-fifille, à détacher l'animal des griffes du platane. On repart comme si de rien était.
On se baladera comme ça jusqu'au soir. Passant de petits parcs autour d'un lac bleu azur, à la route, aux ponts balayés par le vent, à la vieille ville, en passant par une forêt-parc où on s'essaiera au VTT. Je manque de me vautrer. Rappelez vous mon agilité sur un vélo, trop petit pour moi de surcroit.
On fera une petite pause dans cet immense parc, à regarder les gens et à se faire des films et des blagues sur eux. On a une imagination plutot débordante. Une amie à lui, qui parle français l'appellera et je discuterai un peu avec elle .. dans un magnifique français. Ca m'impressionne toujours. Je trouve vraiment que le français c'est une langue difficile, et qu'une jeune croate arrive à avoir une si belle prononciation, ça me bluffera toujours.
On rentrera à la maison sur les coups de 20 heures, Alex, moi et mon mal au cul. J'esseairai de faire des plans pour la suite sous les conseils, peu avisés, d'Alex. Je vais probablement rester en Croatie et rejoindre le Monténégro par la côte. C'est plus simple parait il.Je ne sais pas ce qu'on boutiquera, mais je me coucherai vers 1h du mat' .. plutot crevée.

Dimanche matin, je me fais réveiller par le voisin qui révise ses classiques au piano. Réveil plutot agréable. Je me douche en vitesse : cheveux gras ok. Poils sous les bras ok. C'est parti. Aujourd'hui, je vais randonner en forêt sans Alex.  Je quitte l'appart vers midi, et entreprends d'aller à l'arrêt de tram. Les rues sont desertes. Le tram bleu arrive. J'achète pas de ticket. Hashtag rebelle. Je ferai la française innocente, si on me demande.

J'ai tout planifié pour arriver à bon port. Alex m'a bien tout expliqué, impec. Mais problème. Les trams ont visiblement décidé de ne pas prendre leur route habituelle. C'est dimanche les gars ont envie de flâner visiblement. J'arrive finalement à l'endroit voulu après deux ratés.

La place anglaise. Il y a une petite brocante, les gens sont attablés à des petits troquets .. c'est animé. Je me balade un peu entre les stands et vais prendre un autre bus pour arriver au point de départ de nombreuses randos. Je demande au chauffeur si c'est bien ce bus que je dois prendre. Il ne parle évidemment pas anglais mais m'explique tout bien comme il faut en Croate. On se comprend à peu près. Ca devrait aller va. Et ça va, impec puisque j'arrive -enfin- a šestine . Il y a du monde ici par contre. Je pense que comme en Slovénie, les gens le week end ils profitent de la nature au lieu de rester en ville.

Je file dans la foret et c'est parti pour trois heures. Trois heures de montées à n'en plus finir, des racines-escaliers incroyables, de contrastes gris des troncs avec le vert des feuilles, de rangées d'arbres immensément grands et de vue époustouflante. Avec of course des moments d'essoufflements intenses et de douleurs de jambes. Vous le savez bien que je suis mauvaise.
Sur le chemin du retour, je croiserai plusieurs personnes qui me demandent leur chemin. Je suis pas une bête je leur réponds en anglais. Dont un, qui me demandera d'où je suis. Qui sera surpris de ma réponse, persuadé que je venais du Maroc. Ca me fascine toujours ça. Depuis toujours on me donne des tas d'origines que je n'ai probablement pas. Marocaine, italienne, espagnol, colombienne, chilienne et même asiatique. Va quand même falloir que je farfouille dans la généalogie, doit y avoir un truc qui m'échappe.

Ce même gars, me récupérera sur le bord de la route pendant que j'attendais mon bus pour me ramener à Zagreb centre. Merci Emile.

Je ferai quelques courses, galèrerai pour retourner à l'appart à cause de ces foutus trams.
Je rentrerai plutot crevée, pour pas changer, ferai des verrines-tarte aux fraises, me ferai chambrer par Alex un peu trop et aurai une tentative infructueuse de  de chant-guitare.

Alex est persuadé que j'ai une belle voix. D'une je suis pas sûre sûre du doss et de deux j'ai pas d'oreille. Je suis presque incapable de reconnaitre une mélodie si c'est pas exactement les mêmes notes. Il m'engueule à moitié parce que j'arrive pas à me lancer et que lui il a réussi à apprendre les notes en 5 minutes. Je lui demande s'il veut pas une medaille .. et on abandonne. Comment voulez vous que j'apprenne quoi que ce soit si on patiente pas 3 minutes ?! Tsss.

On mangera  calmement, et on regardera quelques videos et photos de son ancien duo avec son ex. Style rockabilly-pin-up, avec un coupe merveilleuse sur ses cheveux oranges. Elle est sublime et a une voix incroyable. Il me la décrit comme spontannée et bourrée d'énergie. Je lui ai fait pensé à elle tout de suite. Je la vois comme une petite fée tourbillonante. Comme si elle sortait tout droit d'un bouquin de Mathias Malzieu.

Je tombe évidemment amoureuse d'elle instantanément. Après une bonne douche, j'irai me coucher et esperer la rencontrer dans mes songes. Haha.

Mardi 12 avril au dimanche 17 avril 2016



mardi 12 avril 2016

Maribor, rencontres entre pluie et soleil.

Ce matin, je me réveille difficilement. Il fait gris. Je petit-déjeune tranquillement avec Ronja. On discute de sa compétition de musique de demain.
Je me lave, fais mon sac et me rends compte que dehors il pleut.

Mon premier jour de pluie du voyage.

Je dessine une petite maison du bonheur avec fenêtre en coeur et porte arc-en-ciel, soleil et étoiles sur le mur des couchsurfers. Quitte cette maison géniale et décide d'aller manger à la gostilna d'hier, des fois que la pluie se deciderait à s'arrêter. J'enfile mon k-way, sexy à souhait. J'arrive trempée.

Aujourd'hui au menu, cordon bleu maison avec sa purée. OMG. Une tuerie monumentale. Avec la salade de départ, ça fait beaucoup pour mon petit estomac, mais je ne peux pas me résigner à en laisser une miette. En plus, il y a une petite sauce aux champignons.

Et je suis littéralement fan de champignons.

C'est donc le ventre plein et ravie de m'être régalée que je quitte Ptuj.

Mes envies de stop se sont dissipées avec la pluie battante, ce sera le bus. Direction Maribor.

J'arrive là bas, un peu fatiguée et j'ai froid. Je prends un café pour me réchauffer. Appelle Milica, ma couchsurfeuse, pas de réponse. Tanpis, je pars à la recherche d'un hôtel pas cher.

Sous la pluie et avec mes gros sacs, j'arpente donc la ville. Je trouve un premier hôtel, trop cher pour moi. J'en tente un autre plus loin, encore plus cher. Ca fait une heure que je tourne dans la ville, mon dos commence à me faire souffrir.

Ok. Je fais une pause, me connecte à internet pour trouver d'autres endroits. Et là, miracle, un message de Milica. Ce coquin de destin. Elle me donne rendez-vous à 19h30. Perfect, heureusement que ces hôtels étaient trop cher pour moi. Ma bonne étoile, probablement.

Je décide donc d'aller me poser dans un café cosy. J'en ai remarqué un tout à l'heure. J'y file. L'endroit est chaleureux. Ils ont toute une séléction de thé et un gâteau au chocolat délicieusement délicieux. J'en profite pour geeker, appeler la famille et l'amoureux. Ca me regonfle à bloc. Je passerai plus de trois heures dans la chaleur enveloppante de cet endroit si singulier.

Je repars sous la pluie et rejoins Milica et Alex son coloc. Direction, leur appart. Accueil chaleureux, ils ont l'air adorables. Milica vient de Serbie et Alex de Biélorussie. Ils sont ici pour faire du volontariat, pendant 6 mois,  dans un centre de playground pour les gamins assez incroyable et vraiment intéressant. Ca me donne des idées.

A peine arrivés à l'appart, Milica me fait un thé et Alex me propose de resortir pour aller boire un coup avec pleins de gens. Qui parlent tous anglais ? Génial. Banco.

On part donc sous la pluie dans un bar super sympa. On commande une bière et on fait les présentations. On est une dizaine venant chacun de pays différents : République Tchèque, Roumanie, Macédoine, Slovaquie, Inde, Kosovo, Finlande, Slovénie. C'est assez incroyable. Tout le monde parle anglais avec son propre accent. J'ai un peu de mal a comprendre l'accent indien, mais on y arrive quand meme. On parle tous ensemble de tout et de rien. On se marre. Je me dispute gentilment avec le mec du Kosovo qui ne comprend pas comment - je synthétise un - je ne me fais pas violer à chaque couchsurfing ou à chaque fois qu'une voiture me prend en stop. Parce que bon, je serai moche encore, il dit pas , mais là, il capte pas. J'essaie de lui expliquer, que , heureusement tous les mecs ne sont pas des porcs qui ne pensent qu'à sauter les filles, encore moins contre leur plein gré. Mais je crois que c'est peine perdue. Ca me révolte. Je tape du poing sur la table à plusieurs reprises. Je lui explique que c'est à cause de remarque comme ça, que parfois j'ai peur irrationnellement. Parce que depuis toujours on m'a fait me sentir un bout de viande, fragile, future proie des hommes assoifés de sexe. Merci de perpétuer les préjugés, mec. Je coupe court à la conversation en allant pisser. Merci la bière.

Avec les autes, on parle d'Agatha Christie, des études de médecine dans le coin et plus encore.
Après la deuxième bière, Alex me dit qu'il faudrait qu'on rentre, parce que Mossieur a réussi à se faire inviter à un voyage en Autriche pour demain et le départ est un peu tôt. En partant, Michal, le slovaque et photographe à ses heures perdues, me propose d'être son modèle les jours qui suivent si j'ai rien de prévu. Il me donne l'adresse de son site. Le mec est vraiment bon, je tombe amoureuse de ses clichés. Ok, je vais voir avec mon agent si je peux me libérer. Haha.
Et, Ioana de Roumanie me propose d'aller à une conférence d'une jeune syrienne demain soir. Why not.
On rentre, peut être un peu éméchés, heureux de notre soirée.
Je ne dormirai en revanche pas de la nuit, malgré le confort de mon canapé-lit. Mon corps ne voudra pas se mettre en mode off .. et restera en ébullition toute la nuit.

J'arrive quand même à m'assoupir un peu sur le matin et me réveille plutôt en forme et  assez tard. Milica est déjà debout depuis longtemps. Elle me propose de faire un jus 100% healthy avec sa super machine des années 90. Le genre qui enlève les pépins et la peau et extrait le jus en même temps. Amazing. Pommes, carottes, betteraves, gingembre. Un délice. Il fait gris mais il pleut pas. J'ai le droit de faire une lessive - ô joie - et on va faire quelques courses avec Milica. Elle achète notamment de la farine pour faire son propre pain. Je suis officiellement amoureuse d'elle. Haha. Elle doit rentrer bosser à la maison. Ok, on se retrouve en fin de journée, meuf.

Je vais manger dans une petite gostilna : soupe aux champignons - ma nouvelle lubby - et salade. Impec. J'arpente les rues de Maribor. Sans la pluie et sans mes gros sacs, c'est quand même plus sympa. La ville est jolie et plutôt animée. Même si c'est samedi après midi et que toutes les boutiques sont fermées du coup. Oui, ici, les magasins ferment le samedi midi pour réouvrir le lundi matin. Donc le weekend ici, c'est plutot virée en pleine nature que journée shopping. Plutôt cool ouais.

La ville est verte, avec pleins d'arbres partout, un énorme parc avec pleins de couleurs et d'oiseaux. Et puis toute la forêt qui entoure la ville. Je vais me ballader là-bas. J'apreçois un petit village tout près, des grandes étendues de vignes .. c'est beau. J'aprécie ma petite balade en solitaire. Lis un peu ici et là. Et retourne vers la ville. Je croise les deux finlandais qui vont manger. Et aussi pleins de supporters de foot de Maribor, arborant les couleurs jaune et violet de la ville, allant au match. D'après Milica, c'est pas du grand football. Les mecs passent plus de temps par terre qu'à courrir après la belle. Du Ravanelli de la grande époque. Haha.

J'aprécie tout particulièrement la rivière qui coule au milieu de Maribor. Ses beaux ponts colorés, ses nombreux cygnes qui se la coulent douce, son ile au loin. Je rentre à l'appart de Milica. La vue de chez eux est époustouflante. Sur la rivière, la ville et les deux collines qui surplombent la ville, surmontées de leur petite église.

Milica a fait du pain. Je le dévore avec du fromage et de la garlic sauvage. OMG. Cette tuerie. Son pain est un pure délice. Et toutes les deux on a du mal à nous arrêter. On reste a la maison, posées à discuter de la vie, de projets et d'amour. On rigole, on se comprend. C'est cool.

Et puis, 21 heures arrive vite. On se prépare pour sortir. Petite jupe, petit haut, petites chaussures t'as vu. On rejoint les finlandais. On va se boire des verres dans un bar hyper sympa, où ils passent des bon sons rock. On se régale. Je chante comme une perdue. Les garçons nous offrent une vodka orange .. enfin un jus d'orange visiblement. Haha. Et je goute mon premier verre de vin rouge : Remfošk. Un délice de douceur. Milica, qui ne voulait pas boire autre chose, se laisse finalement tenter après l'avoir gouter. Il est vraiment bon. On discute avec les garçons. Moi, plus avec Vessa. DJ à ses heures perdues. On se marre bien. Pendant qu'Epi essaye de pécho Milica, qui est visiblement génée de la situation mais ne sait pas bien comment la gérer. Ca durera toute la soirée, et sera de plus en plus gênant. J'esseairai à de  nombreuses reprises de lui envoyer des regards de sauvetage, en vain.

On ira ensuite danser un peu. Boite avec que des musiques des années 80. Bah vous savez quoi ? Ils ont même pas passé un Jean-jacques ou un Gilbert Montagné. Une aberration. Haha.
Il y a pas mal de personnes d'une quarantaine d'années et pas franchement grand monde. Avec les gars, on s'en fout, on danse et on fait les abrutis. A base de pas de danse improbables. Du mec qui conduit un autobus, au skieur, au fameux pas de la serviette. On ricane. Milica reste un peu plus calme et nous regarde. Je ne sais pas bien si c'est pour se débarasser un peu d'Epi ou juste parce qu'il y a pas grand monde. Mais ma foi, les minutes passent et elle se laĉhe.

Et alors là, festoche. On danse comme des folles. Des adolescentes sur un lit. On saute partout, on fait des chorés et on se marre. On kiffe à mort le moment. On s'arrêtera pas de danser jusqu'à ce qu'on parte vers les 2h30, 3 heures. Oui, je sais on m'a connu plus vaillante. Haha.

Sur le chemin du retour on débrieffe, comme si on se connaissait depuis toujours. Je lui dis qu'il faut vraiment qu'elle apprenne à dire Non. Pas possible de laisser pourrir la situation, et faire des choses que t'as pas envie juste pour pas froisser l'autre. C'est pas ça la vie. Petite douche et dodo bien mérité.

Le lendemain, rebelotte. J'me réveille sur les coups de 11 heures, alors que Milica est débout depuis 7 heures. Il fait un super soleil. On va manger dehors. Elle m'emmène à "the place to be" pour manger un čevapčiči, plat bosniaque par excellence. J'en avais déjà gouté un à Izola, qui m'avait complètement dégouté. Faut que je retente. Celui là était hyper bon, parce qu'il était dans du pain, genre pita. On en a pris qu'une moitié, mais en fait un entier ça l'aurait fait aussi. Après ça, la digestion s'annonce un moment difficile. Le soleil est parti se planquer derrière les nuages. Milica va acheter du chocolat pendant que je l'attends au bord de la rivière. Deux cygnes sont en train de faire la sieste, même eux, ils ont envie de chiller aujourd'hui. Milica revient avec deux tablettes de chocolat aux noisettes entières. OMG. Merci meuf. On décide de rentrer à l'appart pour faire, comme les cygnes, honneur à ce lazyday qu'est le dimanche. On dormira pendant au moins trois heures. Pour se réveiller pour prendre un thé et se poser devant un film : Incendies. Le film le plus intense de tout les temps. Photographie incroyable. Bande son de ouf. Histoire à couper le souffle et pleurer fort. Regardez le, vraiment. On l'a regardé en VO sous titré serbe. Les textes sont en quebecois et parfois en arabe. Donc Milica me faisait la traduction en anglais. Grand moment. Mais j'ai tout compris. Je ferai une petite compote pour clore cette parfaite journée à glander.

Lundi matin, on décalle tôt de l'appart, debouts 7 heures. Aouch. Milica doit aller bosser. Elle me dépose à l'appart de Michal. Oui, aujourd'hui je deviens modèle photo. Haha. On se prend un petit thé avec l'animal, on discute photos et voyage. On se fait une première scèance photo dans sa mini chambre. J'ai pas grand chose à faire à part essayer de regarder l'objo, sachant que j'ai pas mes lunettes. On joue avec la lumière du soleil qui rentre par la fenêtre. On rigole bien. Il est doué pour mettre à l'aise son modèle.

Et puis, il est déjà 9 heures, on va voir dehors ce qu'il s'y passe. On file dans le parc de la ville. On s'émerveille devant la beaute des arbres. Leurs racines si puissantes, leurs feuilles de milles couleurs, leurs branches dessinant des formes incroyables. On kiffe.

Et puis, on va dans la forêt derrière. On se balladera pendant plus de trois heures. Se montrant mutuellement telle ou telle fleur. Telle ou telle vue de cette arbre. S'émerveillant comme des gosses. On ira jusqu'à un des petits monts qui surplombe la ville. Avec sa vigne en contre bas. Et la vue incroyable de la ville. Le ciel est bleu, le soleil puissant. C'est bon. On se pose la un moment. On mange des petits gâteaux à la canelle et on se tait. On a bien discuté et rit toute la matinée. Temps calme.

On prend le chemin du retour, et on s'arrête dans une petite clairière. Nouvelle cession photo. Il arrive à me faire rire. Il aime mon regard surpris et innocent sur chaque cliché. Et il aime encore plus quand je cligne des yeux et qu'il le chope en photo. Il a pleins d'idées Michal, et c'est vraiment chouette de l'entendre en parler.

On rentrera sur les coups de 13h30. On ira manger dans un petit resto végétarien. On je fonderai pour un sandwich avec du fromage de chèvre, du basilic, des tomates séchées et des champignons. La base. Des musiciens de rue ont accompagné ce moment plus que parfait au soleil, de leurs mélodies. Notamment " My way" . Joué à la clarinette, guitare, accordéon et percussion arabe, c'est vraiment bon. On repart chez Michal, et je décolle. Merci mec. Hâte de voir le résultat .. peut être à cet été pour une autre cession.

Après moultes réflexions, je décide de prendre un bus pour Murska Sobota. Je vois pas bien ce que je vais y faire, mais tanpis. J'y arrive dans l'après midi. Je pique sérieusement du nez dans le bus. 7 heures, c'est vraiment pas une heure pour que je me réveille. Il fait un soleil incroyable. Je décide de chercher un endroit pour dormir rapidement, poser mes sacs et me la couler douce en terrasse. Je me mets donc en quête de l'auberge de jeunesse. Je demande aux gens. Personne ne sait de quoi je parle. Je tourne, faisant confiance à mon instinct. En vain. Je demande encore et encore. On m'indique parfois. Mais ca ne donne rien. On me propose dans un des bars où je demande de m'appeler un taxi.

Non. Je veux y arriver moi même. C'est le défi du jour, je le relève. Point final.

Je suis a deux doigts de craquer et des larmichettes viennent un peu au bout de deux heures. Mais je me reprends en main. Je vois une carte, et essaie de me repérer avec l'adresse. Ok. J'ai compris. Je prends un chemin. Je me trompe de sens, rechange de route. Je sens que ça y est je suis sur la bonne voie. Je me dis que si c'est pas la bonne, je sonne chez quelqu'un et je dors dans son jardin. Fuck.

Mais je  finis par y arriver. Trop fière. Le mec de l'auberge est un peu paumé et parle anglais comme une vache espagnole. Mais avec le sourire, ça fait du bien.

Il m'emmène dans ma chambre, j'ai ma propre salle de bain avec baignoire. Je m'allonge sur le lit, épuisée.

Je ne ressortirai que tiraillée par la faim. Me ruerai sur le premier kebab venu. Le dévorerai avec tellement d'ardeur que je me prendrai un poteau dans l'entre jambe en marchant. Je rentrerai, repue et crevée et m'endormirai à 21 heures. Ciao Tata.

Vendredi 8 avril 2016 au Lundi 11 avril 2016

vendredi 8 avril 2016

La maison du bonheur.

Ce matin, doux réveil par le soleil qui me réchauffe avec ses rayons. Grand ciel bleu. J'inspire profondément en souriant.
Je fais un peu de lessive et part arpenter les rues de Ptuj.

Je quitte la maison de la famille de Damjana. Elle a une putain d'âme cette maison. Elle est vieille, elle est immense. Genre manoir hanté. Mais avec les arbres fleuris devant, dont les fameux magnolias tant aimés (Oui ma super soeur a trouvé mon arbre adoré juste à la description), le linge qui sèche à la fenêtre et la petite figurine du chapelier fou caché dans un creu d'arbre à l'entrée, elle est belle cette maison.

La ville, quant à elle, respire la paisibilité. On est bien. Egalité avec Celje. C'est tout petit mais les maisons colorées, les jolies églises, les petites boutiques et les terrasses ensolleillées, rendent la ville vivante. Je prends plaisir à me perdre dans les ruelles. Je mange dans une petite gostilna  pour 4,50e. Salade a volonté et énorme soupe genre pot-au-feu. Typique de slovénie. J'me régale.

Et puis je continue à marcher sans savoir vraiment où je vais. Découvrant de temps en temps de magnifiques grafitis ou des vues splendides de la ville.

J'arrive au château. Le panorama est incroyable. Avec la rivière au loin. Et toujours ce ciel bleu. Je reste ici un moment, a lire pour la deuxième fois "Le guerrier pacifique" pour peut être essayer de trouver des réponses à toutes les questions que je me pose sur la vie.

Je suis entrain de lire paisiblement au soleil et un jeune homme à vélo et casquette vient me respirer dans le cou. J'arrête de lire. Il me demande visiblement, en slovène, le titre du bouquin. Je lui réponds en anglais. Il parle aussi bien anglais que moi, je ne comprendrai quasiment rien de ce qu'il m'a raconté. Je suis toujours entrain de me demander s'il ne savait juste pas parler anglais ou s'il était un peu fou. On l'est tous un peu remarquez.

On a quand même essayé de discuter un peu. J'ai plus rigolé de la situation que parlé mais c'était intéressant. Il me propose à un moment d'aller escalader le mur, des gosses sont entrain de s'entrainer. Avec mes grosses godasses, autant vous dire que c'était pas une franche réussite. Mais c'était sympa, et ca me donne vraiment envie de me mettre franchement à l'escalade. Blaž de son petit nom veut qu'on passe la soirée ensemble ou qu'on se voit demain. Je me dois de décliner l'invitation. Il a l'air peiné. Je ne sais pas vraiment ce qu'il attendait, peut être rien, bien que les signaux qu'il m'envoyait m'indiquaient le contraire. On se laisse là, sur le bord de la route. Salut l'artiste.

Je file acheter du pain de mie et des pommes pour faire du pain perdu ce soir. Je rentre à la maison, les enfants sont là. Plutôt calme. Je m'imprègne de l'ambiance de la maison et ne fais pas de bruit. Cuisine calmement et mange dans le même état.

Damjana rentre plus tard, presque les larmes aux yeux. En ce moment c'est pas la joie. Entre les problèmes de genou d'ajna et les problèmes de taff. Elle en a gros. Alors je la console. Caresses réconfortantes et je l'écoute. Ca je sais bien faire écouter. Ca lui fait du bien.

Tine, sort de sa tanière, et grimpe au mur et aux portes façon petit singe. Il nous fait rire. Sa grande soeur lui sort une phrase en slovène qui sonne drôlement beat box. Les trois sont fières et se marrent franchement à répéter cette phrase. Ca sonne drôlement bien en tout cas.

Le petit fait de l'escalade, il me raconte ses exploits hyper fier. Encore un signe. Il faut vraiment que je m'y mette sérieusement.

On discute avec Damjana dans le salon. J'aime vraiment beaucoup cette femme. On se fâche après Tine pour qu'il aille se laver. Il fait le clown. Damjana m'explique qu'hier il lui a dit qu'il m'aimait bien. "She's nice". C'est pour ça qu'il veut rester avec nous. Il sort de la salle de bain et me demande super sérieusement s'il faut qu'il coupe ses cheveux. Moi j'adore ses longs cheveux chatains clairs et sa petite frange. Mais il en a marre qu'on le prenne pour une fille. Les deux lui vont bien. Qu'il les coupe ça changera un peu.

Il finit par se laver, et ressort avec son fameux pyjama licorne que j'aime tant. Sa grande soeur arrive avec le pyjama dragon.

Combat de titan.

Le petit lui fonce dessus et l'attaque avec sa corne. Et le regarde de sa hauteur et lui dit "I can burn you just like that." Ils sont trop chou. Tout le monde me dit au revoir, Damjana y compris. Il est l'heure d'aller au lit.

On se revoit à La Rochelle,  la ville d'Angélique, ou peut etre en juin. Je serai ravie de venir partager des petits moments avec vous dans la maison du bonheur.

Jeudi 7 avril 2016

Rencontres parfaites.

Ce matin, j'me réveille à 8h30, après une nuit paisible. En douceur et de bonne humeur. Je vois le soleil essayer de percer à travers les rideaux : je la sens bien cette journée.
Petite douche, petit dej', petit skype .. je quitte l'auberge de jeunesse à l'heure promise. 10 heures.

Je file château de Celje à pied. Le mec de l'auberge m'a indiqué un petit chemin, j'y file. Il fait super chaud aujourd'hui. Tata commence à suer. Ouais, j'ai tout piqué à Jhonny sur ce coup là.

J'arrive à l'entrée du sentier easy. Waouuw. Le printemps fait un super boulot. Les arbres commencent à laisser apparaitre leurs jeunes feuilles vertes claires. C'est magnifique. Une forêt magique ma gueule. Je grimpe un sentier plutôt pentue, non sans mal.

Vous saviez en Amérique du sud, je pensais que le combo sueur-essouflement rapide était du à l'altitude? Que nenni les gars. J'suis juste une grosse tapette. C'est officiel.

J'arrive donc au château après une vingtaine de minutes de montée interminable. Mais tellement belle. Avec ses couleurs de printemps, son petit vent, ses chants d'oiseaux et ses papillons colorés. Je débarque par l'arrière du château en mode brigand. Genre je veux assaillir la bête quoi.
La vue du château est incroyable. Sur la ville, mais aussi sur la campgne environnante. C'est vert, c'est paisible, c'est beau.

Mais il y a des coups qui résonnent au loin genre méga explosion. Je demande au mec du château ce que c'est. Il me dit que les policiers et les mecs de l'armée s'entrainent au tir dans la forêt. Ah ouais quand même. Mais les mecs ont des bazookas, non?

Bref, j'entame ma petite visite du château. Je grimpe par ci, monte par là, escalade, profite de la vue. Il y a pas un chat, là dedans.

Comme d'hab, quand j'me crois toute seule, je cause toute seule.

En français.

Et là, je croise un type en haut d'un escalier. Je lance mon "Dober dan " habituel. Il me répond un "Bonjour" des familles.

Ooh un français.

Du coup, je m'arrête discuter un peu avec lui. On parle voyages surtout. Il est là pour le mariage d'un de ses potes ce week end. On partage a peu près la même philosophie de vie. On s'entend bien tout de suite. Et puis, le temps file. On continue la visite du château. On se boit une petite Laško fraiche dans les transats, qu'il m'offre généreusement. Et puis, il est déjà 15 heures et on a la dalle mine de rien.

On redscend le chemin dans la forêt enchantée.

Vachement plus facile dans ce sens.

Et on va manger ensemble. A cette heure là, pas facile de trouver. On s'arrête manger des pâtes dans un resto italien. Il me raconte ses aventures : au maroc en 2CV à dormir chez les bergers, à l'australie avec les potes, le canada ou les Etats Unis. Il me parle de son fils, de sa ferme, de comment trouver un camtar pas cher, de randos en France, de son nouveau taff .. et bien plus encore. Finalement vers 17 heures, son pote le rejoint et ils doivent filer. Manger comme des rois et boire des bières jusqu'à plus soif. Merci l'ami, c'était un chouette aprèm en ta compagnie. A la revoyure.

Du coup, 17 heures, un peu tard pour moi pour faire du stop, encore novice. Le pote de Tony a cherché un peu sur notre ami internet et me dit qu'il y a des trains pour Ptuj et me donne les horaires. Je décide de prendre celui de 18h17.

Perfect.

En attendant, je file au "tatoo piercing and coffe". Je prends un jus d'orange et demande combien c'est le piercing au nez et si le le pierceur est dispo. C'est dans mes prix et le mec me dit qu'il a deux trois trucs à gérer avant mais que c'est ok. Je bois mon jus, envoie un message a Damjana pour lui dire mon heure d'arrivée .. et c'est bon.

Le mec, grand tatoué-petit bouc, m'explique un peu le délire du piercing au nez. En gros, il y a un fort risque d'infection toute la première année .. la faute à toutes les merdes qui passent la dedans. Que l'anneau en premier c'est possible mais qu'il faut pas que j'y touche et que c'est plus à risque. De s'infecter d'une et que le trou s'agrandisse de deux. J'opte donc pour le clou à regret. Il me fait ça en deux-deux, je suis sereine. J'ai à peine sentie l'aiguille. Une vraie guerrière pacifique. Il m'explique rapidement ce qu'il faut que je fasse pour pas que mon nez devienne un nid à pus, je le paye, il me fait une ristourne. Et me dit de revenir en juin pour l'anneau. Ok buddy. See you, la je vais rater mon train. Haha.

Je cours comme une dératée à l'auberge de jeunesse récupérer mon gros sac .. et continue en courant jusqu'à la gare. Je dois être d'une rare élégance. Probablement proche de l'hippopotame qui ferait du breackdance. 18h15, j'arrive sur le quai, essouflée et transpirante. Hummmm. Bon apétit bien sûr.

Le train est même pas là, je l'attends bien 10 minutes. Enfoiré. Même ici ils sont en retard.

Je monte dans le train. Et là. Flow de questions. Et si ça s'infecte je fais quoi ? Et si je perds une partie de mon nez ? Et c'est un peu moche en fait non ? Et si ? ET ci ? et ça ? Haaaaaaaaa. Mais pourquoiiiiiii j'ai faiiiiit çaaaaaaa !!!! Mode crise de nerfs, mi sereine, mi j'ai envie de mourir.

Je regarde les paysages par la fenêtre, ça me calme un peu. Petits textos échangés qui me calment un peu aussi. On passe que par des petits villages. Vraiment sympa. Je change de train à Pragersko . Et arrive à Ptuj au crépuscule. J'vous ai dis que j'adorais ce nom de ville. Il me fait marrer chaque fois que je le prononce. On dirait le nom d'une MST je trouve. "Putain, j'tai pas dis j'ai chopé la Ptuj la semaine dernière. Sale histoire". Ca se prononce Ptouille au fait. Ah, vous voyez, vous aussi ça vous le fait.

Je demande mon chemin à une jeune fille. Qui me dit que ça doit être vers le centre. Le mieux c'est que j'y aille et que je redemande une fois là bas. "I hope you will find it". J'espère aussi chaton.

Une fois au centre, je vais dans le premier bar voir si elle en sait plus. Elle me dit qu'elle pense que c'est par là, tout droit. Des mecs assis à la table dehors lui demande ce qu'on cherche. Ils confirment ces dires : tout droit, j'peux pas me tromper. Au bout de la rue, je vois pas d'écriteau avec écrit Panonska ulica .. je demande mon chemin à une dame. Qui comprend pas bien et m'indique un hôtel pas loin. Je lui dis que non, quelqu'un m'attend. Damjana. Et là je l'entends qui crie "Damjanaaa. Damjaanaaaa". Ah bah oui, c'est elle. Nickel miguel. J'étais arrivée en fait.

Damjana m'accueille. Grand sourire, accolade. Elle était en train de laver sa voiture. On monte chez elle. Sa plus petite fille et son fils nous accueille. J'ai le droit direct à un petit concerto de violoncelle par le petit. Suivi d'un défilé en déguisement de panda licorne incroyable.

Haaaaa je veux ce pyjama.

Une vraie petit pile. On se pose avec Dmajana. Elle me propose des crêpes accompagnées d'une confiture maison de cerises faite par Grand-père. En voie de disparition. Puisque l'arbre est tombé il y a quelques temps. C'est le dernier pot. Un régal. Petit thé. Elle me parle des enfants, de son taff, des emplois en Slovénie.
Elle m'explique notamment qu'elle peut pas quitter son boulot. Parce que si tu fais ça, t'as plus de travail. Tous les emplois sont pris ici. Et toucher les allocs c'est compliqué. Elle est enseignante. Ca a pas l'air simple, mais ça se voit qu'ils sont heureux.

Elle est belle Damjana. Elle a 44 ans, elle en fait a peine 30. Elle a une belle énergie. Et ils ont l'air vraiment heureux tous les quatres ici. Elle a une autre grande fille. La maison du bonheur quoi. Remplie de good vibes. Je dors dans la chambre du petit. Dans son lit superposé, avec tous ses jouets partout, ses dessins au mur, et son arc-en-ciel peint au dessus de la couchette. Mon élément quoi. Une vraie chambre à rêves. Le petit lui dort avec sa mère. Ils ont une belle complicité. Je ne sais pas où est le papa. La plus grande de ses filles, elle, n'est pas encore rentré de l'école. Elle y va à Maribor et ce soir elle avait des cours en plus. Elle est pas rentrée avant 22 heures, ce qui inquiétait un peu Damjana. Parait qu'il y a des dispraitions suspectes à Maribor en ce moment. Tu m'étonne qu'elle flippe.

Elle me laisse les clés de la maison pour demain. Me dit de faire comme chez moi. M'allume un petit chauffage d'appoint dans la salle de bain. Ouais, je dois un peu sentir le fennec, ce sera pas de trop.

Je me douche, bonne nuit la petite famille. Merci pour l'accueuil, ça m'a fait oublier mes péripéties piercinguesques .. et même que je l'aime bien maintenant. On se retrouve au pays des rêves.

Mercredi 6 avril 2016

mardi 5 avril 2016

Celje et Laško, les paisibles.

Après un dimanche à flâner au doux soleil de Postojna, je reprends du service lundi. Le temps est complètement différent. Il fait gris et froid. Je me pèle le jonc en attendant mon bus pour Celje. Prononcez "Tsélié" sinon le monsieur-souriant-qui-vend-les-tickets-de-bus, il vous regardera avec ses yeux de veau.

Je rentre dans le bus qui est bien rempli, et m'assois à côté d'un montagnard moustachu. Je dis montagnard parce qu'il a un petit chapeau de tyrolien. Il sent la cigarette et peut être un peu l'alcool. Mais je l'aime bien. Je m'endors presque sur son épaule. Faut dire qu'il empiète sacrément sur mon côté du siège. On se laisse à Ljubljana. Petit salut courtois.

Les quelques heures de bus passent rapidement. J'aime les voyages en bus, alors ça aide forcément. On traverse des plaines verdoyantes avec quelques petits villages par ci par là.

En arrivant à Celje, je vois bien que le soleil essaie de faire son entrée. Il arrivera parfaitement à ses fins. Presque 20 degrés. Beau gosse, Mister Sun. A deux doigts de l'insolation.

Le bus nous dépose face à la gare et à son chemin de fer. Les trains sont colorés et tagués, il y a le chateau sur sa butte en fond, le ciel bleu et le soleil. Je me sens immédiatement bien dans cette ville. Elle a des good vibes. C'est la ville natale d'Ana, et cette ville respire autant la joie de vivre qu'elle.

Comme d'hab', je me promène un peu dans les rues. Avec mon gros sac à dos, je ne passe pas inaperçue. Je suis à la recherche d'un bon coin pour manger. J'ai la GROSSE dalle. Et je ne vois QUE des cafés. Ah ça, il y en a du coin pour boire un truc ou manger un dessert, mais pour ce qui est de bouffer.

Après quelques minutes, j'aperçois une ruelle ensoleillée et une petite terrasse. Je m'installe. Les serveurs sont plutot charmants, ils m'apportent la carte.
En ce moment, je suis plutôt dans le délire "J'fais gaffe à ce que je bouffe et j'évite la viande". Pas loupé. Je suis tombée dans THE temple de la viande. Des photos de GROS burgers bien gras, des entrecôtes de taille indescriptibles, de la bidoche, de la bidoche, encore de la bidoche. NI-CKEL.

Mon karma veut me mettre à l'épreuve ?

 'Azyyyy.

Je prends une salade sans viande d'après ce que j'ai lu. On me l'apporte. BIM. GrosseS trancheS de lard ou de bacon. Haha. Tanpis j'aurai essayé. Une salade d'une taille incompréhensible d'ailleurs. Chou blanc, roquette, batavia, raisin, fromage, pain huilé-aillé, bacon, noix. Pénard. J'me suis régalée. Et pour pas cher.

Pendant le repas, Ana me donne des nouvelles .. et aucun de ses potes de là-bas ne sont dans le coin. Tanpis. J'irai en auberge de jeunesse. Je laisse mon instinct essayé de trouver le lieu de ma convoitise. Et puis, je finis par demander mon chemin. Et bah, j'étais drôlement pas loin. Et non je ne suis pas courageuse, jeune homme. Je suis tout sauf ça. Haha.

L'auberge est top canon et je suis encore toute seule dans mon dortoir. Perfect.
Le soleil dehors me rend toute joyeuse et excitée. J'ai trop hâte d'aller arpenter les rues de la ville. Je pose mes affaires et file respirer l'air frais.

Celje est toute petite mais très charmante. Ses batiments sont beaux et colorés. La rivière qui coule au milieu est entourée par d'immenses arbres entrain de verdir. Je tombe d'ailleurs sous le charme d'un des arbres. Qui possède d'immenses fleurs entre l'orchidée et le nénuphar. Tantôt blanches, tantôt violettes. Sublimes.

Les bords de rivières sont calmes. Beaucoup de monde se promènent. Des enfants, des personnes âgées, des runners, des skaters, des cyclistes. Je me pose au soleil lire un peu. Il fait vraiment bon vivre ici. Je m'y vois carrément. Je me perds un peu, mais gentilment. Des jeunes amoureux s'enlacent sur les bancs, ça joue au basket sur un terrain pas loin. Et puis j'atteris sur une petite place pas loin de l'église. Un  jeune joue de la trompette à la fenêtre, je l'écoute un moment. Et puis loin, un son de haut bois résonne. Je souris.

Je reprends gentilment le chemin de l'auberge. Et aperçois ce "Piercing tatoo and coffe" qui me donne des idées. Il est planté en face de l'hostel .. si c'est pas un signe.

Je me ferai une petite salade de concombre et mais avec sauce au yaourt. Pamplemousse en dessert et irai geeker au calme dans mon lit. Je lirai notamment un message de ma soeur notifiant que mon petit neveu d'amour lui a dit : "Quand je serai grand, je prendrai l'avion avec Tata moi". Haaaàaaaaaaa. Onde de bonheur.

Mardi matin, le réveil sonne à 8h30. Je dois libérer - Dééééélivrééé .. pardon. - la chambre à 10 heures. J'ai envie de faire une grasse mat' .. je l'éteins et me rendors. Je reste une nuit de plus, fuck.

A 10h03, on frappe à ma porte et on rentre. "Oui, c'es pour ? Témoins de Jéovah, j'suis pas intéressée." Ah non. Oui je reste cette nuit finalement, ça vient de se décider. 10h15, nouveau toc-toc. Le mec de la récéption ce coup-ci. "Oui, oui, je reste cette nuit, oui. Je payerai tout à l'heure oui, voila. Faisons comme ça." Du coup j'me lève. Petit dej' , lessive à la main, douche. Et je décolle.

Waouw, 12h ? J'ai du trainer. Haha.

Aujourd'hui, grand jour. Je change de fringues pour la première fois depuis deux semaines. Je laisse de mon côté le combo jean-debardeur Mango qui commence à être fatigué, et enfile ma petite robe. Nouvelle meuf.

Il fait une chaleur de fou. Je m'attendais pas à ça.

Je file sur la route pour trouver un spot intéressant pour faire du stop jusqu'à Laško et ses thermes. On s'arrête assez rapidement. Goran. Un bosniaque qui ne parle pas un mot d'anglais. On essaie de communiquer, mais c'est un peu compliqué. Ca a le mérite de nous faire marrer quand même. Il me dépose devant les thermes. Salut l'artiste.

J'ai une espèce de grosse dalle des familles, et n'ai pas envie de faire des kilomètres pour trouver quelque chose. Je vais donc dans l'hôtel collé aux thermes -qui à l'air d'être de 1000 étoiles environ- pour me sustenter.
Ma foi, le serveur me dit qu'il y a un buffet pour 15 balles juste là. Banco. Du coup je m'en donne à coeur joie. Soupelette, salades, viandes (Bah ouais, c'est le buffet un.), légumes, patates, fromages, desserts. Tout y passe. Je prends quelques fruits dans mon sac pour la route. Non, pas la manouche, je ren-ta-bi-lise.

Je file donc dans les piscinces thermales avec un bide de 5 mois environ. Et là, gros kiff. Bon par contre, c'était pas du tout ce à quoi je m'attendais. Mais c'était bon.
Petits jaccuzzis, toboggan, piscine à remous, de la bulle par ci, de la bulle par là. Je prends mon pied et j'me détends. Il y a même un morceau de piscine qui donne sur l'extérieur. Vue sur les plaines et la forêt alentour. Pouwa.

Viens on est bien. Viiiens. On est bien, bien, bien.

Je ressens chaque petite bulle qui éclate sur mon corps, chaque frisson qui me parcourt. Ca me rapelle un moment spa avant mon départ. J'suis drôlement bien.

Je nage un peu. M'amuse avec un bébé qui veut visiblement jouer avec moi. Fais du toboggan. Je parle sous l'eau, fais des bulles avec ma bouche. Une vraie gamine.

Je finis par sortir au bout des trois heures autorisées. Je me balade un peu au bord de la rivière. Admire le paysage. Oh un héron. Il prend son envol devant moi. Deux fois de suite.
Je vais voir un peu la ville de Laško qui est adorable. Avec son petit château, des églises sur des monts verts. C'est quand même chouette le printemps, merde.

Et puis je décide de rentrer. Je galère un peu à faire du stop. Persone veut me ramener mon vieux. A part quelques uns qui s'excuse parce qu'ils vont pas loin (ce que je trouve toujours très adorable) .. les autres m'ignorent parfaitement. Sympa les gars.

Et puis ma foi, Marco s'arrête. 22 ans, un accent anglais pas évident à comprendre. On discute bien. Il a envie de voyager lui aussi avec son sac à dos, en Europe et en Amérique. Mais vas-y chaton, Tata te soutient de tout son coeur.
Je lui demande comment on va au château de Celje du coup. Il me propose de m'emmener. Merci l'ami. C'est fermé, mais pas grave, maintenant je sais comment on y va. Il me dépose là, me prend mon facebook. Ciao.

Je rentre gentilment à l'hôtel.

Demain pour le coup je serai obligée de dégager de la chambre à 10heures. Programme : Visite du chateau et stop jusqu'à Ptuj où une jolie petite famille m'attend =)

Dimanche 3 avril au madi 5 avril 2016.

samedi 2 avril 2016

Des grottes et des chevaliers.

Ce matin, je traine au lit un maximum, pour repousser le moment où je vais devoir être avec Efrem. Et en même temps j'ai un petit espoir de me dire que peut être la nuit nous aura fait du bien.

Je finis par me lever vers 10 heures pour pisser. Je retourne sur mon futon et je l'entends sortir de son lit. Et merde. Confrontation dès le réveil. Moi qui suis déjà pas du matin. On se parle du bout des lèvres.
Je mange quelques gateaux et bois un bol d'eau. Je lui redemande les horaires des bus pour partir loin d'ici. A la base, je voulais aller a Lipica, mais je sais pas comment. Je décide finalement de prendre le premier bus pour Postojna. J'aviserai là-bas. Il y a un bus a 12h45. Parfait.

Je vais me laver, fais mon sac à peine défait et me casse. Un aurevoir aussi froid que le bonjour. Il est 11h11. Je passe la porte du grand immeuble en me sentant un peu plus sereine.

Je m'achète quelques fruits pour le petit dej' .. j'me sens reprendre du poil de la bête. Je marche jusqu'au terminal de bus. Prends des photos de Trieste qui est malgré tout très belle. Un petit au revoir -pas un adieu c'est sur - à l'Adriatique.

J'achète mon ticket. Vais pisser. Oui, encore, j'ai une petite vessie. Maléable mais petite. Bref. Arrivée aux chiottes, une jeune demoiselle trop mignonette choupinette à lunettes me propose spontanément de porter mes sacs -y compris le gros- pendant que je vais aux toilettes parce que le sol est mouillé. Moi je m'en fiche. Mais elle me prend les sacs des mains et me dit "Fast". Je pisse plus vite que mon ombre. Une des mes nombreuses qualités. Oui c'est assez impressionnant je sais. On discute un peu. Merci petite mignonerie pour ce moment humain et chaleureux tout simplement. Ca me refile la patate.

Je prends mon bus qui me dépose à Postojna au bout d'une heure. La ville est pas très belle et il fait gris. Je laisse mes jambes marcher toute seule, mes pensées vont ailleurs. Elles m'emmènent devant une auberge de jeunesse colorée. Je rentre. C'est calme. 15 euros la nuit. 'Azy bebey. J'ai un petit dortoir pour moi toute seule avec trois lits. Tellement petits et serrés qu'on pourrait en faire une super cabane en deux-temps trois-mouvements.

Je vais faire un tour dans la ville. Mange un hamburger végétarien sur les coups de quatre heures pour pas cher. Je marche dans le froid sans trop savoir où je vais. J'arrive jusqu'aux grottes, les paysages sont jolis. Les vallons, la rivière. Et un petit village au loin avec une petite église. J'y go. C'est charmant. Des enfants jouent sur un trampoline. Il y a un mini cimetière. Des petites maisons style montagnard. C'est chou. Et puis, je sens bien que je commence à être crevée. Besoin de repos. Je rentre à l'auberge. Il y a de la jeunesse partout. Les murs sont fins ici. Je les entends rire et parler fort longtemps. Pourquoi on a besoin de parler si fort quand on est adolescents ?! Question du soir, bonsoir. Je reprends de l'énergie avec un petit facetime des familles. Ca fait du bien. Dodo.

Le lendemain, je voulais partir tôt sur les routes. Bon. J'ai un peu ripé, besoin de sommeil sans doute. Je déjeune tranquillement et finit par quitter la piaule à 11heures. Ouais, pas franchement aux aurores, un ?

Je file aux grottes. Je prends mon pass pour y entrer et un autre pour le château de Predjama. Le chateau d'Erasme, ma gueule. Ouais ouais. Mon nouvel idole. Le robin des bois de l'époque quoi. Mais siiiiiii .. le mec qui est mort sur ses chiottes. Je sais pas encore comment y aller comme c'est à 10km d'ici, mais je suis confiante.

La visite de la grotte est à 12h, je flâne un peu en attendant l'heure fatidique. On commence la visite. Nous les "audioguide" on passe les premiers. Je suis avec quelques français et tout un car d'asiatiques. Et leurs perches à selfie.

On monte tous dans le petit train. Il fait dix degrés, humide .. j'ai la truffe froide. Bonnet, capuche, gants : je suis ready. On fait quelques mètres dans la locomotive : on passe des tunnels, une immense salle avec des lampadaires en cristal (ndrl : Sisi l'impératrice et son keum on notamment fait une sacrée teuf la dedans) et des cavités incroyables. On descend du train et on continue a pied.

C'est impressionnant vraiment. Se dire que ces immenses blocs de calcite ont mis des millions d'années à se former et que nous on est là, à coté. Vous saviez qu'un stalagmite ça "pousse" d'un centimère tous les 100 ans ?! Et là y a des blocs de dizaine de mètres !!! Et même que des fois une stalagtite et une stalagmite se rejoignent en un pillier : comme deux amoureux qui attendent enfin d'être réunis après des milliers d'années. Je trouve ça trop beau. Des fois ça brille, comme des paillettes. Des fois c'est rouge, blanc immaculé ou noir.

Y a la salle à spaghettis aussi : où des milliers de petites stalagtites toutes fines tombent en pluie du plafond. Et puis il y a l'histoire du dragon glouton. Qui mangeait des veaux, des agneaux e des jeunes filles - Pourquoi c'est TOUJOURS les jeunes filles bordel ?! - . Qui s'est fait tuer par Jason - Prononcer le pas à l'americaine un, on n'est PAS à L.A - le malin. De la chau vive, envelopper dans une peau de mouton. Le dragon gloutonne. A mal au bide, boit de l'eau .. et PAF ! Ca fait des chocapics  le dragon est mort. Mais heureusement il avait pleins de petits bébés. Qui vivent toujours dans la grotte. Des human fish ou proteus. Un animal fascinant. Sans yeux, à la peau rose translucide, un corps de serpents, quatre petites pattes, des branchies et même des petits poumons. Comme un bébé dragon qui viendrait de naitre quoi.

Les concrétions rocheuses -Ouais j'utilise des termes techniques - sont aussi méga fun parce qu'elles prennent pleins de formes différentes. Oui, j'ai passé ma visite à imaginer des monstres, personnages ou animaux. C'est comme avec les nuages mais en calcite quoi. Y'avait des crocos, des têtes de morts, des Papas de Cire, Merlin l'enchanteur, un rhinocéros, un hibou, un tigre, des nains .. et pleins d'autres encore.

Et puis, la dernière salle c'est la "salle de concert" et il y a de temps en temps des spectacles . Il y a notamment eu des autochtones australiens qui sont venus jouer .. peut être bien du didjeridoo . Pouwa. Ca devait être tellement puissant. Le guide anglais a chanté un peu de lyrique, ça a déjà carrément envoyé du lourd. V'la l'acoustique.

La visite est finie, on termine par admirer la rivière Pivka s'écouler dans les profondeurs de la terre.

Il est un peu plus de 13h30 quand on sort de là, et les commentaires de l'audio guide sur la bouffe du coin m'ont mis l'eau à la bouche.

Je suis la seule personne dans le resto qui ne fait pas partie du bus d'asiat'. Ils sont une centaine, mais je trouve une table. Je me déguste des fusillis aux truffes qui sont une pure merveille. Et une crêpe de l'empereur. Hommage à Sisi ma gueule. Recette de l'époque.

Il est déjà 15 heures quand je sors du resto. Le chateau de Predjama ferme a 17heures. Si j'y vais à pied, je l'ai dans le baba. J'entame donc une petite scéance de stop. Sourire et supplications. Un couple de Postojna finit par me prendre. Adorables. On discute pendant le court trajet. Lui, m'apprend notamment qu'il y a un mec qui a fait le tour de la Slovénie en 48 heures à vélo. Papa, tu connais tes nouveaux projets.

Le chateau de Predjama, il envoie du lourd. Il est trop beau de une, et en plus il est encastré dans la falaise. On dirait qu'ils l'ont sculpté directement dans la roche. Et dessous du coup il y a pleins de galeries souterraines qui étaient utilisés comme des passages secrets. Le boulot est tellement bien fait que parfois on ne sait plus ce qui fait partie du naturel et du construit.

Donc Erasme est le premier à avoir habité là. Et à y être mort. Et pour lui rendre hommage son amoureuse a planté à côté de l'église où son corps est enterré un arbre. Un tilleul pour être précise. Qui est toujours là. Et son tronc est creux mais l'arbre est vivant. Je me suis mise dedans, un vrai arbre magique.

Et puis, il y aurait aussi des fantômes qui rôdent notamment dans la salle de torture. Courant d'air et bruits sourds. Belle ambiance.
La vue du château est superbe. Que ce soit des meurtrières, des machicoulis ou de la porte des chiottes, c'est waouw. La forêt de pins, la rivière, les vallons, le petit village, so cute. Et il y a la cloche aussi. Si tu la fais sonner, elle éxauce les voeux. J'espère qu'elle réalisera le mien. Bah non j'peux pas vous le dire, sinon c'est foutu. Et non, c'est pas que Jean Pierre Coffe résucite. Bref, une belle visite d'un autre temps.

Je décide d'essayer de rentrer. Parce que si je dois me taper les 10km à pied, certes ça va user mes souliers, mais en plus je risque de me mettre dans la nuit.

Je demande à la seule famille qui est sur le parking s'ils vont à Postojna : non.

Bon.

J'entame à pied. Je demande ma route à une vieille dame qui parle seulement slovène. On arrive à se comprendre en faisant des signes. Elle m'indique un raccourci. Je le prends comme si mon sens de l'orientation était excpionnel.

LOL MDR EXPTDR.

Ma foi, j'men sors pas si mal avec un léger hors piste. Je rejoins la route principale qui est toute en virages. Il y a pas vraiment d'acôtement. Dans mes oreilles "Dumbs ways to die" passe. Haha. Jolie bande son pour se faire renverser, j'ai un fou rire toute seule au milieu des pins, une montagne enneigée au loin.

Après 5 km, une voiture se décide à me prendre en stop. Alessander et sa chienne Lola, méfiante avant que je rentre dans la voiture et toute caline après. Il me ramène jusqu'à l'auberge : un amour. Il me raconte sa jeunesse d'autostoppeur avec des etoiles dans les yeux. On se sert la pince, bon vent l'ami.

Je repars pour une nuit de plus. Il y a des scouts pleins les couloirs. On me donne une chambre isolée tout en haut. C'est calme, très calme. Trop calme. Je croise un jeune homme torse nu, serviette autour de la taille en allant pisser. Oui, ENCORE.

Repas léger et dodo. A demain pour de nouvelles aventures.

Du vendredi 1er avril au samedi 2 avril 2016