jeudi 28 avril 2016

La côte, la pluie, la Bosnie.

Ce matin, il fait gris, je dois laisser les garçons. On dit au revoir à nos gentils hôtes. Grands sourires, accolades.
Les copains m'emmènent jusqu'à l'arrêt de bus de Starigrad. Hier on a regardé sur l'internet, il y a un bus à 12h30. Salut les copains, merci pour les deux jours, z'êtes les bienvenus en France quand vous voulez.
Après ces deux jours de quasi diete, je vais m'acheter à manger pour le petit dej'. Y'a pas grand chose dans la supérette de très sain. J'opte pour une banane, des galettes de riz et des chips de mais et un pot de compote de bébé.

Je m'en vais sereine, en passant à travers les gouttes de pluie, jusqu'à l'arret de bus. Je regarde les horaires. Nickel, on est samedi, il y avait UN bus aujourd'hui. A 6 heures du mat'. Shit. J'ai pas du tout envie de faire du stop avec le temps de chiottes.
Je vois une vieille dame qui attend au bord de la route avec son sac de voyage. J'ai une lueur d'espoir, les horaires ne sont peut etre pas à jour. Et puis les minutes passent, et j'me dis qu'elle est peut être juste folle et que tous les 23 avril à la même heure, elle attend un bus qui ne vient jamais. Haha. Alzheimer quand tu nous tient.

Ma foi, je dois déjeuner de toute façon, je verrai après. J'entame le pot de bébé, mais ma cuillère est trop grosse pour entrer. Je commence donc a verser le contenu sur ma cuillère et la .. Pof. L'intégralité du pot se retrouve sur mon jean et ma chaussure droite ! Haha. La journée s'annonce comique, je le sens.

Je me nettoie comme je peux, sous l'oeil dépressif de la dame au sac de voyage. J'ai de plus en plus de doute sur la personne. Haha. Il est pas loin de onze heures, je desespère un peu. Et là, que vois-je au loin ? Un buuuuuuus !!! Et il va à Zadar. Haha. Finalement, ça va peut etre aller.

Les paysages qu'on passe en bus sont magnifiques. Entre les monts rocheux, leurs végétations éparses et la mer en fond, c'est sublime. J'arrive à Zadar assez rapidement.
Je file en direction du centre pour trouver une auberge de jeunesse. Bah oui, parce qu'à force de changer mes plans, mon hôte couchsurfer ne peut plus m'heberger. Pas grave.
Je trouve assez rapidement une petite auberge super mignone et familiale. Je partage ma chambre avec une corréenne et un croate, très calmes. Nickel, j'ai pas envie de faire ma sociable la.

Je passerai deux jours là bas et le soleil se fera très rare. Il viendra quand même me faire un coucou le samedi soir juste avant de se coucher. Je profiterai de ses rayons chaleureux, assise sur le parvis où l'orgue marin jouera ses notes. L'orgue marin, c'est assez incroyable. Je ne sais pas bien le mécanisme, mais littéralement la mer joue de l'orgue en se mouvant. Et c'est juste magnifique. C'est comme des dizaines de baleines tristes qui chantent. Elles ont l'air d'être prisonnières sous les pavés et de chanter leur desespoir. Sublime.

La ville de Zadar est jolie, et petite. Beaucoup de français dans les rues qui m'indiquent que c'est visiblement les vacances chez nous. Je passerai ces quelques jours à manger comme il faut pour pas cher, à écouter les baleines chanter, à arpenter les ruelles sous la pluie fine et à me reposer. Je reviendrai probablement Zadar pour visiter tes îles à la belle saison.

Lundi, je reprends la route, direction Split. Dernière étape avant la Bosnie. Il fait toujours gris et le ciel pleure des larmes d'oiseaux, mais je suis en forme. Le chemin est une fois de plus incroyable. Avec ses petits villages de campagne et ses vues incroyables. Petit coup de coeur pour Skradin proche du parc de Krka. Je note, on se retrouve cet été.

J'arrive là bas sur les coups de midi. Et trouve une petite auberge assez rapidement. La ville a beaucoup de charme. Je tombe amoureuse direct. Ses petites ruelles, ses églises, ses ruines romaines, des petits restos cachés, son front de mer, son parc avec vue sur la ville, ses montagnes qui l'encerclent. Définitivement, coup de coeur.

L'auberge n'a plus de place en dortoir, mais me fait un prix pour une chambre toute seule. Parfait. Je pose mes affaires et file à la recherche d'un coin pour manger. Je laisse mes jambes me porter. Elles ont un sacré  pif n'empêche. Parce que quasiment à chaque fois, je tombe sur une petite perle. Cette fois-ci, ça ne loupe pas.Villa Spiza. Un resto-cuisine, tout petit, où tu peux regarder le  cuisto dans les yeux pendant qu'il te fait à manger. L'ambiance est bonne, il y a de la bonne zik, c'est cosy. Ils sont trois derrière le bar-cuisine, sourires aux lèvres. On se sent comme à la maison. Je commande une espèce de compoté d'artichauds et un verre de vin rouge. OMG, la tuerie monumentale. Chaque bouchée est un voyage.
Je déguste chaque cuillière avec plus de plaisir que la précédente. Un pur moment. Et puis, je vois ce gâteau sous cloche qui a l'air de me faire de l'oeil. J'en commande une part. Ouais c'est la fête du slip aujourd'hui. Oh mon dieu la bonne idée. Ce gâteau est un oragsme culinaire. Une pâte fondante, des cerises, du chocolat .. le tout saupoudré de canelle. Haaaaaaa .. Je n'en perds pas une miette et ai envie d'en reprendre une part. Je fais taire mon coeur-estomac .. et veux payer. Ah oui, c'est vrai j'ai plus d'argent. Haha. Je leur annonce que je vais devoir aller récuperer des kunas .. ils aquièscent et me disent que je peux aussi faire la vaisselle si je veux. C'était une blague of course, sinon tu penses bien que je les aurais lavées les assiettes.

Je les paye, après m'être perdue un chouya pour trouver le distributeur, et vais arpenter la ville. Je vous l'ai dit Split est vraiment, vraiment charmante. Même sous la pluie. Je laisse mes jambes voguer, et me retrouve dans le Parc de Majna. La vue, tout en haut est sublime sur la ville. On apercoit la montagne encore enneigée. Malheureusement, aujourd'hui elle a un peu la tête dans les nuages. La mer entoure la ville. C'est superbe. Je me marcherai tout l'après-midi et chaque rue me réservera une surprise. En soirée, le soleil fera son apparition pour nous dire au revoir et à demain. Je me pose sur un banc pour profiter de ses rayons qui m'ont manqué pendant deux jours. Je suis comme une fleur moi. J'ai besoin de soleil pour avoir de l'énergie. Sinon, je ferme mes pétales et je me repose.
J'irai me poser dans mon grand lit double, rêvant qu'on y est deux et m'endormirais un peu tard, sous la clim' poussée à 30 degré.

Au réveil, le ciel est bleu. Le soleil réchauffe mon coeur et ma voix. La vue de ma chambre est sublime. C'est parti pour de nouvelles aventures ensoleillées. Je chante du Rose à tue-tête, n'en déplaisent à mes compagnes d'auberge.

Je laisse la chambre et vais manger végan ce midi. J'ai trouvé un petit resto caché dans une rue qui ne paye pas de mine : Makrovégan. Oh mon dieu, foncez y. C'est pas cher et c'est un pur délice. Vous avez le choix entre plusieurs trucs, mais il y a un menu à 60 kunas. Ouais ouais 60 kunaaaaaaas. Et c'est plus que copieux. J'ai choisi le menu Végan pour changer. Petite soupe délicieuse et fucking plat : Tofu en sauce (Oh mon dieu cette tuerie), polenta à la crème, petits légumes cuits dans du lait, beignet oignon-gnocchis et salade. Haaaaaaaaa. Le tout en terasse au soleil. Perfect time. Mon addiction au sucre n'écoutera pas mon estomac déjà plein, et me fera choisir une tarte orange chocolat délicieuse.

Je repars arpenter les ruelles sous le soleil en attendant d'aller prendre le bus pour Mostar. J'étais déjà complètement sous le charme de Split, mais au soleil c'est tellement bon. Le temps passera très rapidement, je file à la gare routière. Une dame très souriante *joke* me vend mon ticket et je vais attender sur le quai en lisant "Le château de ma mère" .
Je m'attends à prendre un grand bus avec pleins de couleurs. Je vois arriver sur le perron 3 un traffic avec un pancarte "Mostar". Je vais demander au gros chauffeur si c'est là que je dois aller. Il m'emmène à l'arrière et charge mon sac à dos. Je prends ça pour un oui.
Un vieux monsieur m'invite en souriant à m'assoir à côté de lui. On démarre. C'est parti pour 4 heures de route. Le trajet est juste sublime. Les falaises calcaires qui se jettent dans la mer turquoise, les fines routes qui arpentent ces mêmes falaises en fins lacets et courbes, les vallons verdoyants, les villages parsemés sur ces mêmes vallons et les montagnes avec leur sommet encore enneigés. Elles ont pas choisi leur saison : les pieds au printemps, la tête en hiver .. c'est beau.
Les quatre heures passent rapidement. Le papi à côté de moi me fait des blagues et me sourit. On se comprend pas, mais je l'aime bien. On passe la frontière pénard. C'est un mec anglais qui s'est fait fouillé le sac aujourd'hui. Chacun son tour, dude. Haha.

Arrivés à Mostar, le chauffeur nous dépose sur le bord de la route. Je prévoyais d'aller à la gare routière moi, donc je suis un peu perdue. J'avance vers là où mon instinct m'emmène. Au bout d'un bon quart d'heure, un taximan me demande si j'ai besoin d'aide. Je lui montre ma carte. Il me dit que c'est juste là bas, à droite après le pont. Haha. J'suis trop forte. Et les bosniaques sont adorables.

Je tourne un peu, et finis par trouver mon petit hôtel. Accueillie comme une reine par Anel, qui a le même âge que moi. Il m'explique que c'est son premier job, et il fait ça comme un chef. Petit jus et dessert d'accueil. Petits chaussons. Il prend mes fringues pour les laver gratos. Genre ça pour moi c'est le summum de l'accueil la. Mille et un mercis. Et plus tard dans la soirée, il nous amènera même un bol de pop corn salé. Trop chou. Je me pose ici et me laisse choyer dans la chaleur de ce petit hôtel. On se sent comme à la maison ici. Comme m'a dit Anel " It's a small hostel with big heart."

Du samedi 23 avril au mardi 26 avril 2016

Zadar


Vue du parc Majna à Split


Split.











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