lundi 18 avril 2016

Zagreb : Vis ma vie de parasite.

Ce matin, même le soleil qui frappe aux fenêtres n'arrive pas à me donner le courage de me lever. Je traine sérieusement de la patte. Ca me fait chier de dépenser encore du pognon dans une nuit ici, mais ma flemme l'emporte sur mon avidité. Haha.

Je sors donc de l'auberge sur les coups de midi, a la recherche d'un coin pour taper la croute. Mais ici, c'est super galère en vrai. C'est à dire que des cafés il y en a  foison, mais personne fait à bouffer. Je finis quand même par trouver. Je me rends compte après m'être assise, qu'en fait, c'est le resto d'un hôtel. Pas grave, ils ont un menu pour pas très cher, banco. J'ai le droit à ma petite salade, mon petit plat a base de poisson et même une crepe en dessert. Fourrée à la noisette. Ouais ouais.

Il fait toujours soleil, j'irai bien faire du vélo moi. J'essaie d'en louer un sur la place principale, mais ne comprends pas le fonctionnement. Tous les gens que je croise sont à byciclette. Arrêter de me narguer les gars, ca va.

Je décide d'aller me ballader un peu aux alentours de la ville. Je rentre dans une foret. Oui, ici il y a toujours une foret pas loin. Haha. Je me balade quelques heures au milieu des arbres verts, la tête en l'air à admirer les feuilles. Je lis un peu sur un banc. Je m'achète quelques fruits pour le repas de ce soir. Le soleil est parti et je me sens vidée de toute énergie. Je rentre à l'auberge sur les coups de 17 heures, au bout de ma vie. Je prendrai un bon bain chaud, et ne ferais pas long feu.

Mercredi matin, je suis motivée. Aujourd'hui je vais à Zagreb en stop. Je décolle pas spécialement tôt, mais pars sereine avec le soleil pour me guider. Je commence par marcher un bon moment pour trouver un spot correct. J'en trouve un, j'ai du bon son dans les oreilles, ma petite pancarte, mon plus beau sourire, c'est parti. Au bout d'un quart d'heure ça ne donne rien. Je me dis que je suis mal placée. Je remarche un bon moment. Mais j'ai toujours la motivation. Je retente ma chance. Les gens me font des mines désolée, ou me montrent qu'ils ne vont pas la bas.

Ok, une demi heure plus tard, je change encore de lieu. Je me place à un carrefour. Les gens me regardent comme une extra terrestre, je crois même que certains me font signe que je suis folle. Le soleil a disparu derrière les nuages, ma motivation commence à faire pareil.

Je change encore de spot, et me rapproche de Zagreb. Je trouve un spot qui me semble idéal, mais avec ma pancarte ça ne fonctionne pas. Je décide de la laisser tomber, et sors mon pouce. Jenvoie des LIKE a chaque voiture. Un papi s'arrête, il parle pas un mot d'anglais, on a du mal à se comprendre. Il me dit pleins de noms de villes, je sais toujours pas où il voulait aller. J'abandonne, et le laisse partir.

Vers 16h30, je me résigne. Personne ne m'emmènera a Zagreb. Je dois être la seule meuf qui ne se fait pas prendre en stop pendant 4 heures AU MONDE. Haha.

Du coup changement de plan. Je fais du stop pour revenir sur mes pas. Pas questions que je me retappe les bornes à pied. Un gentil monsieur s'arrête. La situation le fait rire, je ris avec lui. Je décide de prendre un bus pour retourner à Maribor, j'aurai sans doute plus de chance là bas. Soit je pars à Zagreb ce soir s'il y a un bus, soit je dors chez Milica et retente ma chance demain.

Alecksandar m'annonce qu'il y a un bus à 19h30 et que lui ça le dérange pas de venir me chercher. Banco, je fais ça.

Juste avant de quitter Maribor, j'me fais controler mes papiers. Ils ont du me prendre pour une terroriste, encore. Une fois dans le bus, le controleur regarde mon ticket et m'attend en souriant. Je lui demande ce qu'il veut. "You must pay for this." Aaaaah ok. Pour mettre mon sac en soute?! Bah fallait le dire Jacky. Pas au courant moi. Première fois que ça m'arrive ça. Bienvenue en Croatie.

On passe la frontière easy. On me tamponne pas, dommage. La faute à l'Union Européenne ça.

J'arrive sur les coups de 21h30. On galère un peu à se retrouver avec Alex. On repart chez lui à pied. On rigole bien sur le chemin, je m'esclaffe des qu'on dit un mot. La fatigue aidant, peut etre bien ouais.

Il m'accueille chez lui comme une reine : me file son lit et dort par terre, à mes pieds,  me fait une super mégà bouillie au chocolat (Oui oui Chacha, une bouilliiiiiie) alors que je lui ai dis 15 fois que j'avais pas faim, me dis que je peux me laver et même nager dans la baignoire si je veux. Haha.

Après cette journée un peu de la loose il faut l'avouer, ça fait du bien. On discutera une bonne partie de la nuit, en mode pyjama pary à ricaner comme des adolescents qui dorment l'un chez l'autre.

Le lendemain, une bonne grosse pluie des familles vient s'inviter. Ok, la météo a décidé de notre sort, ce sera grosse journée glande. On passe la plupart de la journée dans sa chambre comme des enfants. A discuter de tout et de rien, a jouer au ballon, a la bagarre, au ping pong contre le mur, a Warrio sur l'ordi, a regarder des vidéos, des photos, à jouer de la guitare, de l'harmonica, à chanter et à se marrer. Très souvent. On a genre d'énormes fou rire. C'est assez étrange parce qu'on a la sensation de se connaitre depuis toujours .. alors qu'on s'est rencontré hier. Une vraie connexion. On s'est sentie tout de suite à l'aise l'un avec l'autre. C'est cool.

On sortira quand même pour manger un bout au refectoire de l'université du coin.

Lui ça fait un moment qui l'a quitté l'université, il a 35 piges quand même, mais sa pote Marja lui a filé sa carte étudiante. Après ça, avec nos vélos, sur lequel je resemble à une tortue paraplégique soit dit en passant, on va à l'université. On est probablement les seuls adultes dans le coin. On va dans le sous-sol qui a été amménagé en salle de pause. Avec son petit bar, ses ordi, ses instruments de musiques et ses canp'. C'est plutot cool et il y a internet. J'appelle Moman, et avec Alex on a un gros fou rire. Il me dit " Dis lui que t'es en sécurité, avec un type chelou dans un sous sol" .. et là on part en gros délire. A base de kidnapping et compagnie. On se monte tout un film .. on est morts de rire. Et puis ma foi, la pluie s'est toujours pas arrêtée. Il fait gris, on retourne glander à l'appart.

Le soir, on - enfin lui mais jouez pas sur les mots - est invité à un espèce de gala d'étudiants. Une de ses copines va monter sur scènes pour faire un petit stand-up. Que je vous explique Alex, il fait du stand up. Il est apparament bon et se produit un peu partout dans les balkans. Donc c'est un peu le mentor de sa pote. Fin de parenthèse. Du coup, on arrive là bas. Super ambiance, super lieu. C'est entièrement géré par les étudiants et c'est vraiment canon. Il y a des fresques au mur en noir et blanc, incroyables. Un petit bar, tout le monde a son gobelet de bière à la main. Ca ricane. Et puis le spectacle commence. Il y aura un petit groupe de musique de 3 personnes : plutot bon. Je danse , je chante, je suis bien. Et puis un groupe de jeunes filles qui chantent en croate des chants a capella. Impressionnant et super joli. Mais aussi un diapo de trois jeunes artistes : trois femmes, trois ambiances. Une photographe qui fait uniquement des portaits de jeune fille. Superbe. Une autre, qui fait des illustrations en noir et blanc. Joli. Et une autre qui fait plus de la street photographie, avec des moments de vie pris dans l'instant. J'ai adoré. Un superbe travail des couleurs et des perspectives. Chapeau les meufs. Il y a eu un petit spectacle de kapouera aussi. J'ai direct pensé à Tekken 3 et à Eddy Couuuuuuuldoooooooo. Haha. Le personnage qu'on avait plus le droit de prendre à la fin parce que c'était triché. Souvenirs des aprèm playstation chez les voisins. Hashtag nostalgie. Haha.
Et puis, c'est le tour de Sara, la pote d'Alex de monter sur scène. C'est en croate, je pige évidemment que dalle. Pendant tout  le show le public etait pas super receptif, à base de discussion. Un espèce de brouhaha qui couvrait presque les musiciens. Mais pendant celui de Sara, qui ne chante donc pas, mais parle juste, c'était encore pire. Elle s'en rend compte et perd un peu pied. Elle les engueule, en leur disant qu'ils sont complètement irrespectueux et tuti  quanti. Ca ne passe pas spécialement, mais ma foi à la fin on l'applaudit quand meme. Elle quitte la scène plutot énervée. T'imagines n'empêche Gad Edmaleh qui t'engueule pendant un spectacle ?! Pas facile. Alex essaye de lui expliquer qu'elle aurait du choisir d'autres options que l'engueulade, mais elle a du mal à écouter submergée par ses émotions négatives. Le spectacle est terminé, il commence à mettre de la musique. Bruno mars. Mon corps se déhanche, les copains veulent y aller. Bon, bah, oui je vous suis, oui.

On rentre donc après avoir raccompagné Marja à son bus. Alex en profitera pour essayer de me pécho, je lui expliquerai que c'est pas possible. On discutera une bonne partie de la nuit.

Le lendemain, on est pas vraiment gênés de la situation d'hier, mais je sens que c'est pas pareil. On commence par s'engueuler dès le petit dej à propos des femmes. Il a des propos plutot mysogine, je l'appellerai d'ailleurs mysogine guy tout le temps. On est pas du tout d'accord et je ne peux pas le laisser tenir des propos pareil. Mais il est plutot borné et écoute peu ce que je dis. Ce matin, en me levant j'avais envie de passer la journée toute seule de toute façon. Et il fait soleil, j'ai envie d'aller voir le centre ville que je ne connais pas encore. Il me dit que ça fait un moment qu'il a pas eu le temps d'aller en ville. Il vient avec moi.

On rigole quand meme ensemble. Mais je suis pas dans le mood aujourd'hui. La ville de Zagreb est vraiment jolie, avec des beaux bâtiments, des belles couleurs et un beau tramway. Mais j'suis moins séduite que la slovénie.

On se pose dans un parc, petite sieste au soleil. Une petite famille arrive avec une labrador et un petit bébé. Ils ont l'air super heureux et la chienne est toute folle. Elle court partout. Ils font plaisir à voir. On joue avec le chien et Alex leur dit qu'ils ont l'air heureux, et discute avec eux. Ils sont choupi. Ca fait du bien. Et puis on repart. Alex me montre quelques coins, des escaliers cachés.

Et puis sur les coups de quatre heures, il me laisse. Merci mec, j'en avais besoin. J'arpente les rues et pense un peu trop. J'apprécierai quand même la ville, mais avec un goût amer dans la bouche. Sur la place du marché, je tomberai sur une étrange cérémonie. Des mecs en uniformes mi pirate-mi armée russe, entrain de défiler. Et 5 autres gars visiblement entrain d'essayer de devenir des Jack Sparow-Poutine en puissance. Assez étrange, mais plutot marrant à voir. Le son du tambour était puissant, j'avais l'impression d'être sur le Black Pearl.

Vers 19 heures je rejoins Alex, on se pose à l'appart. J'me sens vidée de toute énergie. Oui, encore. Il le ressent et me demande plusieurs fois si ça va. J'me couche dans son lit, lis un peu et lui va faire un tour de vélo dehors. Je finirai mon troisième livre en trois semaines "Le liseur de 6h27". Il se lit vite, mais je ne vous le conseille pas. C'est mignon, plutôt bien écrit mais sans grand intérêt. Il y a quelques passages vraiment intéressant, mais ils sont trop peu nombreux.  Si vous avez rien de mieux à faire allez y, sinon passez votre chemin.

Je m'endormirai assez rapidement et n'entendrai pas Alex rentrer.

Samedi matin, enfin plutôt samedi midi, vu les traine-savattes qu'on est, on décolle de l'appart à vélo. On va manger au réfectoire. J'aime bien cet endroit, j'ai l'impression de redevenir une lycéenne quand on y va. J'aime bien les plateaux encore mouillés, le pain frais, tous ces plats qui s'offre à moi et le sourire *lol* de la cantinière. On parle de filles avec Alex, on a retrouvé notre complicité des premiers jours. On fait des blagues, tantot grasses, tantot noires .. trop noires souvent. On repart sur notre vélo, pour une balade au soleil et portés par le vent. QUi souffle sa race aujourd'hui, il faut le reconnaitre.

En passant sur un petit chemin, on voit qu'une petite fille a coincé son cerf-volant dans un arbre. Ni une, ni une, super Alex, ou plutot Supermyso ça lui va mieux, grimpe dans l'arbre pour sauver la bête. Quand le vent secoue les branches de l'arbre, il fait quand même pas le malin l'asticot. Il doit peser à peu près le même poids qu'une feuille tu me diras, ça doit faire bizarre.
Il arrive, avec l'aide du Papa, et sous les yeux admiratifs du combo Maman-fifille, à détacher l'animal des griffes du platane. On repart comme si de rien était.
On se baladera comme ça jusqu'au soir. Passant de petits parcs autour d'un lac bleu azur, à la route, aux ponts balayés par le vent, à la vieille ville, en passant par une forêt-parc où on s'essaiera au VTT. Je manque de me vautrer. Rappelez vous mon agilité sur un vélo, trop petit pour moi de surcroit.
On fera une petite pause dans cet immense parc, à regarder les gens et à se faire des films et des blagues sur eux. On a une imagination plutot débordante. Une amie à lui, qui parle français l'appellera et je discuterai un peu avec elle .. dans un magnifique français. Ca m'impressionne toujours. Je trouve vraiment que le français c'est une langue difficile, et qu'une jeune croate arrive à avoir une si belle prononciation, ça me bluffera toujours.
On rentrera à la maison sur les coups de 20 heures, Alex, moi et mon mal au cul. J'esseairai de faire des plans pour la suite sous les conseils, peu avisés, d'Alex. Je vais probablement rester en Croatie et rejoindre le Monténégro par la côte. C'est plus simple parait il.Je ne sais pas ce qu'on boutiquera, mais je me coucherai vers 1h du mat' .. plutot crevée.

Dimanche matin, je me fais réveiller par le voisin qui révise ses classiques au piano. Réveil plutot agréable. Je me douche en vitesse : cheveux gras ok. Poils sous les bras ok. C'est parti. Aujourd'hui, je vais randonner en forêt sans Alex.  Je quitte l'appart vers midi, et entreprends d'aller à l'arrêt de tram. Les rues sont desertes. Le tram bleu arrive. J'achète pas de ticket. Hashtag rebelle. Je ferai la française innocente, si on me demande.

J'ai tout planifié pour arriver à bon port. Alex m'a bien tout expliqué, impec. Mais problème. Les trams ont visiblement décidé de ne pas prendre leur route habituelle. C'est dimanche les gars ont envie de flâner visiblement. J'arrive finalement à l'endroit voulu après deux ratés.

La place anglaise. Il y a une petite brocante, les gens sont attablés à des petits troquets .. c'est animé. Je me balade un peu entre les stands et vais prendre un autre bus pour arriver au point de départ de nombreuses randos. Je demande au chauffeur si c'est bien ce bus que je dois prendre. Il ne parle évidemment pas anglais mais m'explique tout bien comme il faut en Croate. On se comprend à peu près. Ca devrait aller va. Et ça va, impec puisque j'arrive -enfin- a šestine . Il y a du monde ici par contre. Je pense que comme en Slovénie, les gens le week end ils profitent de la nature au lieu de rester en ville.

Je file dans la foret et c'est parti pour trois heures. Trois heures de montées à n'en plus finir, des racines-escaliers incroyables, de contrastes gris des troncs avec le vert des feuilles, de rangées d'arbres immensément grands et de vue époustouflante. Avec of course des moments d'essoufflements intenses et de douleurs de jambes. Vous le savez bien que je suis mauvaise.
Sur le chemin du retour, je croiserai plusieurs personnes qui me demandent leur chemin. Je suis pas une bête je leur réponds en anglais. Dont un, qui me demandera d'où je suis. Qui sera surpris de ma réponse, persuadé que je venais du Maroc. Ca me fascine toujours ça. Depuis toujours on me donne des tas d'origines que je n'ai probablement pas. Marocaine, italienne, espagnol, colombienne, chilienne et même asiatique. Va quand même falloir que je farfouille dans la généalogie, doit y avoir un truc qui m'échappe.

Ce même gars, me récupérera sur le bord de la route pendant que j'attendais mon bus pour me ramener à Zagreb centre. Merci Emile.

Je ferai quelques courses, galèrerai pour retourner à l'appart à cause de ces foutus trams.
Je rentrerai plutot crevée, pour pas changer, ferai des verrines-tarte aux fraises, me ferai chambrer par Alex un peu trop et aurai une tentative infructueuse de  de chant-guitare.

Alex est persuadé que j'ai une belle voix. D'une je suis pas sûre sûre du doss et de deux j'ai pas d'oreille. Je suis presque incapable de reconnaitre une mélodie si c'est pas exactement les mêmes notes. Il m'engueule à moitié parce que j'arrive pas à me lancer et que lui il a réussi à apprendre les notes en 5 minutes. Je lui demande s'il veut pas une medaille .. et on abandonne. Comment voulez vous que j'apprenne quoi que ce soit si on patiente pas 3 minutes ?! Tsss.

On mangera  calmement, et on regardera quelques videos et photos de son ancien duo avec son ex. Style rockabilly-pin-up, avec un coupe merveilleuse sur ses cheveux oranges. Elle est sublime et a une voix incroyable. Il me la décrit comme spontannée et bourrée d'énergie. Je lui ai fait pensé à elle tout de suite. Je la vois comme une petite fée tourbillonante. Comme si elle sortait tout droit d'un bouquin de Mathias Malzieu.

Je tombe évidemment amoureuse d'elle instantanément. Après une bonne douche, j'irai me coucher et esperer la rencontrer dans mes songes. Haha.

Mardi 12 avril au dimanche 17 avril 2016



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